C redo (la joie)
« Il y a chez eux cette obsession de la joie qui est un symptôme de quelque chose qui va mal dans leur vie — je crois qu’on est obsédé par la joie quand, peut-être, on ne la connaît pas intimement, personnellement et durablement et donc eux c’est leur credo. »
« [Le livre] est traversé par de la noirceur, mais aussi par du feu et par cette petite rage remplie de confiance qui ne me quitte plus depuis que j’ai remonté la pente. »
« Je suis fasciné par les dialogues qui peuvent se nouer entre des états intérieurs, personnels, très intimes, et l’état du monde ou de la nature qui nous entoure. En Écosse, d’où je reviens, la brume qui enveloppe tout me semblait souvent être en moi, comme si j’étais la part voilée et fatiguée d’un paysage qui me reproduisait en plus grand. De la même manière, les ruines peuvent résonner avec la part blessée des personnages, mais aussi, par contraste, montrer qu’il reste du ressort en eux et que tout n’est pas définitivement mort. »
Titre pour Jocelyn : Comme si j’étais la part voilée et fatiguée d’un paysage
« Je crois que quelque chose a été perdu au cours des dernières années, ou ne cesse de se perdre, je ne sais pas comment le dire, à mesure que notre rapport au temps change. Quand je regarde autour de moi, je vois des gens recroquevillés sur eux-mêmes, ou sur leur téléphone, ou sur des petits plaisirs pour le jour et la nuit, et je me dis qu’il nous manque quelque chose, un bonheur qui ne serait plus lié à nous seulement, ni à notre richesse, ni à nos intérêts privatifs, mais à quelque chose de collectif, de global. J’ai le sentiment que notre grande liberté est en train de nous tuer, que nous ne savons plus quoi en faire et, oui, qu’elle se retourne contre nous, comme une arme, mais dont on ne mesure pas encore très bien la dangerosité. Parfois, j’aimerais qu’on soit davantage contraints. Qu’on doive par exemple donner un peu de notre temps aux autres, à la communauté. Huit heures par semaine, par exemple. Et que ce soit non négociable. J’ai le sentiment qu’on serait plus heureux et que la question du sens, qu’on ne trouve plus, qui fait défaut et dont on cherche la réponse dans de mauvaises directions, serait en partie résolue. »
« une communauté où, enfin, les adultes que nous sommes retrouvent le môme qu’ils ont été »
« Je ne fais que m’approcher de ma proie, qui est non pas l’image, mais la recherche d’une justesse entre ce que j’ai en tête et ce qui se donne à lire. Mais le plus beau compliment qu’on puisse me faire, c’est qu’on me dise que mes livres font naître des pensées qui sont aussi des sensations, des impressions. Qu’ils font appel à notre corps en tant que grande raison. »
« Quand on a vécu dans une famille à ce point marquée par l’austérité de la religion, on se surprend, un jour, à avoir non seulement très faim et très soif, mais à avoir envie de se venger, et de se venger en étant dans l’affirmation, le saint dire-oui. »
« Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie. »
« A présent, nous devons tout reprendre à zéro, tout recréer : la vie, l’espoir, et la joie tout au fond de nous. »
« A vrai dire, je crois qu’il est aussi difficile d’être heureux que malheureux quand on écrit, parce que quand on écrit, on renoue tous les jours avec le vaste rien, ou avec la jouissance douloureuse de n’être rien, et que quand on est un grand lieu vide sans personne, on est traversé par des intensités qui ne sont pas de la joie et pas de la peine, mais quelque chose de plus global, plus primordial, peut-être. »
« J’écris pour tuer la part non vivante qui m’habite et qui se transmet, si on ne fait rien, de génération en génération. J’écris pour faire rire mes enfants. »
« Plus que le lieu de l’amor fati, c’est-à-dire de l’acquiescement illimité aux choses, y compris les plus dures, l’enfance est pour moi le lieu où tout est ouvert, possible, où nous pouvons être absolument tout, changer toujours, revivre toujours, et n’être pas enfermé dans une identité fixe. J’ai cessé d’être enfant le jour où j’ai compris que j’étais tenu à moi à une laisse, et que cette servitude s’appelle vivre. »
« Je cherche une musique qui porte en elle autre chose que de l’éclatement ou du désenchantement. »
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