Monday, February 01, 2021

C e que j'ai à peu près dit dimanche avant la représentation (pour l'impulsion nouvelle)

« Élévation


Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par delà le soleil, par delà les éthers,

Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,


Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,

Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde

Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;

Va te purifier dans l'air supérieur,


Et bois, comme une pure et divine liqueur,

Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins

Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,


Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse

S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,


Vers les cieux le matin prennent un libre essor,

— Qui plane sur la vie, et comprend sans effort

Le langage des fleurs et des choses muettes ! » (Charles Baudelaire)



« Au lieu de chercher ce que vous n'avez pas, trouvez ce que vous n'avez jamais perdu. » (Nisargadatta, JE SUIS)


« On dirait parfois

que nous sommes au centre de la fête.

Cependant

au centre de la fête il n’y a personne.

Au centre de la fête c’est le vide


Mais au centre du vide il y a une autre fête. » (Roberto Juarroz Douzième poésie verticale)


« Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu'elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile ni malveillante, ni sourde ; qu'on l'invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie qui ne crée pas, mais invoque. »  (Franz Kafka, Journal)


Sur Delon : 

« Sa richesse vient du fait qu’il est multiple et que tous les personnages qui cohabitent en lui s’entendent mal entre eux, d’où des abrupts sanglants, des passages imprévisibles de la colère à la tendresse. » (Je ne sais plus qui)


« Ne rien céder sur la joie » (Idem)


« Étonné », l’histoire de Marcus 


L’histoire des gants rouges offerts par le technicien de surface


L'histoire de Rosa Luxembourg et du transpécisme...


La liberté des esclaves, des dominés, de ceux, comme c’est montré dans la série Lupin qu’on ne voit pas, qui échappent à la lutte pour le pouvoir qui est la vraie prison à l’échelle humaine… En tout cas, moi, poète, je le vois comme ça ; peut-être que d’autres sont comme des poissons dans l’eau avec cette lutte pour le pouvoir, probablement, sinon ils ne pourraient pas, mais quelle pitié…


« Mais comment faites-vous pour voyager autant ?

— Mentalement ? 

— Oui.

— Parce que je pense que je suis simultanée. C’est-à-dire, si vous voulez, je me passe, je me passe, en même temps, aujourd’hui, très précisément, le 4 janvier 2020, mais, peut-être aussi en 2020 avant Jésus-Christ, mais, en même temps, dans les années trente et, pendant que je vous parle, je sais que nous avons été et j’y ai été en 38, 39, 40 — ou en 1985 — et pourquoi pas au temps qui m’est si familier où on brûlait les sorcières à Osnabrück, alors, par exemple, en 1561, où je peux dire à ma mère : Est-ce que tu te souviens de Frau Skiper [?], elle me dit : Qui ? la couturière ? — ma mère pense que c’est la couturière de 1927 —, je dis : Non, celle qui a été brûlée en 1561. Voilà. Bon, pour moi, c’est du simultané permanent et tout à fait vivant. D’ailleurs, vous savez, ce que je dis là, c’est une banalité, parce qu’en rêve on est toujours dans des superpositions de temps, d’espaces, d’êtres, de soi-même. 

— Donc vous êtes une rêveuse éveillée ? 

— Oh, oui. D’ailleurs je voudrais pas que ce soit trop parce que parfois je trouve que c’est trop. Mais, oui. »


« un écrivain qui s’auto-observait et qui essayait de comprendre à quel point tout était équidistant dans son percept pour parler comme Gilles Deleuze, aussi bien la miette de pain sur la moquette que le bruit que fait un avion dans le ciel quand on marche dans une campagne et on est complètement seul — ou une conversation derrière la porte quand on descend un escalier, etc. »


« La fonction de la poésie est de nourrir l’esprit de l’homme en l’abouchant au cosmos. Il suffit d’abaisser notre prétention à dominer la nature et d’élever notre prétention à en faire physiquement partie, pour que la réconciliation ait lieu. Quand l’homme sera fier d’être non seulement le lieu où s’élaborent les idées et les sentiments, mais aussi bien le nœud où ils se détruisent et se confondent, il sera prêt alors d’être sauvé. L’espoir est donc dans une poésie par laquelle le monde envahisse à ce point l’esprit de l’homme qu’il en perde à peu près la parole, puis réinvente un jargon. Les poètes n’ont aucunement à s’occuper de leurs relations humaines, mais à s’enfoncer dans le trente-sixième dessous. La société, d’ailleurs, se charge bien de les y mettre, et l’amour des choses les y maintient ; ils sont les ambassadeurs du monde muet. Comme tels, ils balbutient, ils murmurent, ils s’enfoncent dans la nuit du logos, — jusqu’à ce qu’enfin ils se retrouvent au niveau des RACINES où se confondent les choses et les formulations. […] Voilà pourquoi, malgré qu’on en ait, la poésie a beaucoup plus d’importance qu’aucun autre art, qu’aucune autre science. Voilà aussi pourquoi la véritable poésie n’a rien à voir avec ce qu’on trouve actuellement dans les collections poétiques. Elle est ce qui ne se donne pas pour poésie. » (Francis Ponge, Le Grand Recueil)



Ca nous a aidé, le COVID, à ne pas nous mettre à la colle, les humains avec les humains — non, ce qui est intéressant, c’est les humains avec les non humains, avec le non humain…

C’est pas des histoires humaines jamais jamais jamais, il ne faut pas que ces histoires (humaines) soient du roman ou du cinéma, mais de la poésie, et, si elles sont de la poésie, ça veut dire qu’elles ne sont pas coupées de l’espace, pas coupées du milieu vivant


« écrire avec les oiseaux à l’oreille, en vue, à l’esprit, faire prendre l’air à sa conscience » (a dit un poète dont j’aurais dû noter le nom)


« Il y a une cache de douceur au fond du langage – c’est notre seule raison de parler. » 


« Le poète est soucieux de suivre la bête douceur jusqu’à son territoire sous les signes, jusqu’à son nid dans les visages, jusqu’à l’endroit secret où la bête sait qu’il faut qu’elle se cache et où elle attend pourtant d’être débusquée. Où toute sa patience est attente, et elle respire exprès trop fort de crainte de passer inaperçue. / On ne parle que sur la piste de la douceur : on parle & parle pour trouver, à la fin, le cœur pulpeux du langage – on peut l’appeler la gourde de la figue – certains l’ont fait – mais c’est cette chose qu’on cherche : ce lieu amène, cette volubilité de paroles qui fait que les bouches s’ouvrent pour tout & rien dans un désordre fraternel. Les façons de le dire sont légion. Il y a un bourdonnement candide d’insectes au fond du langage, et cela est une sorte de solution » (Stéphane Bouquet, La Cité de paroles).


La vraie prison pour l’humanité, c’est la course pour le pouvoir


Steenbok :





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