Saturday, September 04, 2021

L e Concours de ceux qui s’embrassent le mieux


Il faudra que le spectacle ait l’air improvisé, l’air de rien, absolument ; même que la pensée qu’on se fiche de leur gueule traversent l’esprit des spectateurs. Il faudra que la virtuosité ne se voit pas (ou pas tout le temps, qu’elle apparaisse — si elle doit apparaître — par surprise).

Et je pense que si vous pouvez apprendre les textes et les chansons (au moins certaines), ça paraîtra plus improvisé, plus vrai. Bien sûr vous n’êtes sans doute pas obligé d’apprendre tout — il y a des astuces pour des anti-sèches —, mais apprenez si la mémoire n’est pas un problème. 

La « désinvolte » qui est aussi bien celle d’un cavalier sur son cheval, d’un héros à la guerre ; par exemple, c’est la qualité de Louis XIV […] Louis XIV à cheval, volant de victoire en victoire, est doté de ce « je-ne-sais-quoi » (voilà que j’écoute maintenant Vladimir Jankélévitch). Bien sûr, ça ne repose que sur ça, un spectacle, ça ne repose que sur l« je-ne-sais-quoi », un acteur...


« tout ce surplus qu’on ne peut pas expliquer par la raison »


Il faudrait aussi que le spectacle (c’est difficile, ça, à faire passer) ait l’air seulement d’un des spectacles possibles, un parmi beaucoup d’autres (qui auraient sans doute été plus passionnants). Je suis perdu avec l’art (en ce moment), je ne sais pas où il est. Je suis aux portes de l’art. C’est en tout cas là où je veux me tenir, aux portes de l’art, et sur le seuil extérieur, pas même intérieur, en rester là 


Il faut des livres qui vous apprennent à danser (Nietzsche) 


Un discours qui soit gai (gay ?), qui soit heureux, qui pousse au bonheur


Dustan ?


Un géant à la peau noire vous prend dans ses bras, vous soulève, vous porte comme un enfant (il touche presque le plafond)


Les chansons d’amour disent la vérité. « J’écoute uniquement les chansons. Parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elle sont pas bêtes. Qu’est-ce qu’elles disent ? Elles disent : ne me quitte pas… ton absence a brisé ma vie… je suis une maison vide sans toi… laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre… ou bien : sans amour, on n’est rien du tout »


Ce que j’aime, c’est inventer un spectacle, c’est-à-dire inventer un rêve avec un lieu, un modèle (interprète), des modèles. Qu’on me donne une salle et qu’on me fiche la paix ! et — qui m’aime me suive…

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