Sunday, November 28, 2021

L e Poète australien


Revu Laurent hier très ami avec Bobo (qui jouant double jeu me prévient quand il passe à Paris). Il est ici pour suivre un séminaire de psychanalyse, sa nouvelle passion. Je note une phrase marrante (que je veux répéter à la coiffeuse) : « L’amour, c’est la rencontre d’une folle et d’un débile ». C’est de Lacan. Je ne retrouve pas la phrase, je l’ai sans doute mal entendue. On était dans cette boîte pourrie où Bobo, gentiment, nous avait traînés Laurent et moi (en ayant prévenu qu’il partirait ensuite ailleurs sans nous). On s’est retrouvé à regarder un docu sans intérêt (flottant comme de la télé) sur des pédés qui parlaient d’eux-mêmes. Je raconte mal, c’était dans la boîte, une belle salle de projection avec des fauteuils comme des lits. Mais Bobo n’a jamais voulu s’installer au milieu entre Laurent et moi. Parce que Bobo était en chasse — comme toujours — et ne voulait pas apparaître comme une proie aux yeux de toutes les filles potentielles — il m'en montre quelques-unes. J’avais à peine le droit de lui caresser le torse. Je me rabattais sur Hadrien qui, plus gentiment marquait moins de fébrilité. Car Hadrien était aussi apparu. Ce n’était pas un rêve, c’était cette boîte qui fonctionnait un peu comme un rêve ; elle était très bruyante (je l’ai dit ?), mais s’appelait « Le Silence », vous voyez le genre. Laurent qui n’aime rien aux spectacles, on peut en être assuré — enfin, rien dans son ensemble, mais ensuite on comprend qu’il aime et qu’il n’aime pas de manière riche et quantique, en fait. Par exemple, il a aimé hier (avant la boîte) qu’un danseur exprime sur scène son doute. Ce retard, cette hésitation, ce léger blocage, « parce que ça amenait du réel ». Il l’a dit au danseur qui s’est excusé en disant que c’était particulièrement ce soir-là. Mais Laurent a assuré que c’était un compliment. Ce danseur s’appelle Sébastien Chatellier et vit à Nantes, il faudra que je demande à la coiffeuse si elle le connaît. Donc Laurent qui n’aime rien normalement nous a parlé de Florentina Holzinger, A Divine Comedy qu’il a vu à Berlin. Il n’a jamais vu un truc pareil, plus sensationnel, nouveau Forsythe ! Il compare le spectacle à Titane, le film qui a eu la palme d’or à Cannes. Bobo aussi avoue qu’il a aimé Titane. C’est la première fois que j’entends des gens défendre ce film — que je n’irai pas voir parce que c’est très violent, mais je pourrais aller voir A Divine Comedy (rien à voir avec Dante, juste le titre et l’enfer-purgatoire-paradis). Laurent a appelé Boris (un autre, Charmatz) pour l'inciter à programmer ce spectacle à Wuppertal... Hier, j'ai rencontré aussi un poète australien, Marc Jones, mais on ne trouve rien sur le Net, une plaquette qu'on peut acheter, mais sans la lire : Trees And Soup. Et son prochain sera : Dissenters In The Wall. Sur « des gens radicalisés et puis qui changent d'avis ». Mais je n'en saurai peut-être jamais plus à propos de ce Marc Jones (il y en a des centaines). Nous étions mis en présence par une femme que, contre toute attente, je retrouve sur une photo : Nadine Lère... 

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