Friday, February 11, 2022

En partant pour quitter la Suisse, il y avait du soleil sur le lac préhistorique (intact : nous laisserions la vie intacte). Des jeunes gens étaient venus voir le spectacle dans le noir, j’avais désigné leur chance de vivre à Neuchâtel, le prof avait renchérit : « Insistez, ils ne s’en rendent pas compte ». Air pur toujours lavé, toujours s’échangeant, celui de la montagne et celui du lac. Fontaines partout, eaux qui dégoulinent, qui forme une mer, lycée au bord. Il n’y avait pas que Neuch’, il y avait La Chaux (prononcez tcho !), Bienne, le val de Travers, le creux du Van. On avait choisi le Creux-du-Van pour la dernière journée, mais, pour y monter, il fallait rentrer dans le nuage, soudain nous quittions la vue du pays féérique, la planète nouvelle, échappée du carnage, pour l’absence et les arbres dénudés. Et la route s’arrêtait par la neige. Nous renoncions, à cause de nos handicaps, à continuer à pied, vers où, d’ailleurs ? pour nous perdre ? Nous reprenions dans le mauvais temps la route sublime vers la France. Arrêtés à la frontière. (Pas assez petite, la frontière…) Nous rêvions d’une fondue, nous nous arrêtions à tous les restos pour vérifier qu’ils étaient fermés. Au final, à Bourg-en-Bresse, nous achetâmes, dans une boucherie du centre-ville, près du théâtre, pâté en croûte et lapin aux olives.

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