C orporocène

« Les « corporations », ces sociétés dotées d’une personnalité morale selon le droit, se sont insinuées dans les moindres recoins entre nous et le vivant, entre nous et la composition chimique de l’atmosphère et même entre nous et nous-mêmes. Nous n’existons plus que de et par ces organisations : habiter, se chauffer, se vêtir, manger, boire, se déplacer, travailler, mais aussi se cultiver, voter, jouer, apprendre, dormir et même jouir, plus rien ou presque n’échappe à la « corporisation » de nos conduites, cette médiation qui organise nos vies dans tous ses instants. Voilà donc où nous sommes : en « corporocène ». »