L 'Essence du théâtre
J’ai tout de la nuit et de la pluie, je m’égare en moi. J’aime Legrand, c’est mon ami. « Mais puisque tu m’as fait mourir… », m’a-t-il dit. C’est pour t’avoir encore plus à moi, tu deviens mon ami imaginaire. Avec toi, je peux tout faire, même du porno. Tu ne résistes plus à rien. Maintenant tout est possible. Je découvre des symphonies ignorées. Je découvre des merveilles. Et l’eau descend du toit. Tape sur le zinc. Glisse, lisse. La nuit m’enveloppe. Je suis allé voir La Cantatrice chauve, tout à l’heure. Ça se joue sans interruption depuis 1957 dans le même décor, les mêmes costumes, les mêmes lumières, la même mise-en-scène, c’est le musée Grévin du théâtre, c’est merveilleux. Les acteurs ont tous des gueules fabuleuses. Ils jouent très bien. Comme des spectres. Ils n’ont pas l’âge de la création, ils sont pourtant antédiluviens. Ceux que j’ai vus. Mais pourquoi les autres distributions seraient-elles moins bonnes ? Il n’y a aucune raison. Parfaits. L’un des acteurs ressemble à Samuel Beckett, l’une des actrices a l’air de Madeleine Renaud. Le capitaine des pompiers a l’air d’un Monty Python. Ça m’a fait penser à L'Invention de Morel, aussi, (de Bioy Casares). Ils reproduisent, reproduisent à l’infini, damnés, ne font que ça, ne savent faire que ça, rien d’autre, pas de vie privée, pas d'autres répliques… Des hologrammes de l'au-delà… La salle était à moitié vide parce qu’un groupe de 40 qui avait réservé et payé s’était perdu dans les limbes (ou dans « le noir extérieur » comme il est écrit dans l’Evangile selon Matthieu). C’était parfait.
« — Vous avez du chagrin ?
— Non, je m’emmerde »
Ça m'a rappelé aussi à Le Cœur a ses raisons (la série parodique québecoise).
« Oublions, darling, tout ce qui ne s’est pas passé entre nous… »
« — Vous avez du chagrin ?
— Non, je m’emmerde »
Ça m'a rappelé aussi à Le Cœur a ses raisons (la série parodique québecoise).
« Oublions, darling, tout ce qui ne s’est pas passé entre nous… »

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