Une critique dans "Libération" !
Théâtre-danse
Hamlet sens dessus dessous
Théâtre. Le festival de la Villette privilégie l’originalité, au risque de déstabiliser.
MAÏA BOUTEILLET
QUOTIDIEN : lundi 17 décembre 2007
Festival 100 Dessus Dessous Jusqu’au 21 décembre au parc de la Villette et aux Laboratoires d’Aubervilliers (93). Rendez-vous tous les soirs à 19 heures à la Maison de la Villette (côté porte de la Villette). Rens. : 01 40 03 75 75.
Qui est Yves-Noël Genod, intrépide au sourire arrogant qui inscrit ses spectacles déjantés à l’affiche des festivals branchés et adore paraître en lisière de plateau dans des costumes tapageurs ? Parmi ses précédentes créations, Pour en finir avec Claude Régy était un hommage à son mentor, comme François Tanguy, du Radeau : deux metteurs en scène avec qui Genod a travaillé avant de passer à la danse, notamment chez Loïc Touzé.
C’est un Hamlet qu’il a présenté jeudi au festival 100 Dessus Dessous de la Villette. Une fois encore, il faudrait plus d’une paire d’yeux pour inventorier le capharnaüm scénique - proche de ce qu’il avait fait du texte Blektre, en octobre à la Colline. Emballages, paillettes, masques, artifices, jouets, meubles, objets renversés… cette scène bariolée éclairée pleins feux vaut en soi manifeste, surtout titrée Hamlet.
Ricochets. Nécessité du vide ou questionnement du spectaculaire, Genod, qui assure la scénographie de ses projets, possède un sens de l’espace et de la forme, notamment dans cette manière d’opérer toutes sortes de ricochets d’une action à l’autre en divers points du plateau.
De la tragédie de Shakespeare, on entendra finalement peu de mots. Hamlet, référence par excellence, laisse voix à… Jean-Jacques Goldman, la Bible, Corneille, Fabrice Melquiot, Ronsard, Johnny Hallyday, Joyce, etc. Il y a des moments formidables, beaucoup d’humour, de pose aussi, d’effets faciles et d’agacement dans le public. Impossible de rester indifférent. Les interprètes ont les reins solides. Pas commode d’errer une heure et demie durant, la plupart du temps nus, livrés à l’impro. Comme à chaque fois, on ressort partagé.
Vain. A l’opposé, le même soir, la Berlinoise Anne Hirth, qui fut l’assistante de Sacha Waltz, présentait Büro für Zeit + Raum. Du théâtre corporel tiré à quatre épingles : impressionnant de précision, mais un peu vain.
A voir encore, Carole Perdereau, Ivana Müller, Pieter Ampe et Guilherme Garrido, Clémence Coconier, Edit Kaldor, Alain Michard : des équipes des Pays-Bas, du Portugal, de France et de Hongrie. Le festival s’achèvera sur une soirée consacrée au Centre national de danse contemporaine d’Angers, dirigé par Emmanuelle Huynh. Avant la prochaine édition de 100 Dessus Dessous, en juin 2008.
Hamlet sens dessus dessous
Théâtre. Le festival de la Villette privilégie l’originalité, au risque de déstabiliser.
MAÏA BOUTEILLET
QUOTIDIEN : lundi 17 décembre 2007
Festival 100 Dessus Dessous Jusqu’au 21 décembre au parc de la Villette et aux Laboratoires d’Aubervilliers (93). Rendez-vous tous les soirs à 19 heures à la Maison de la Villette (côté porte de la Villette). Rens. : 01 40 03 75 75.
Qui est Yves-Noël Genod, intrépide au sourire arrogant qui inscrit ses spectacles déjantés à l’affiche des festivals branchés et adore paraître en lisière de plateau dans des costumes tapageurs ? Parmi ses précédentes créations, Pour en finir avec Claude Régy était un hommage à son mentor, comme François Tanguy, du Radeau : deux metteurs en scène avec qui Genod a travaillé avant de passer à la danse, notamment chez Loïc Touzé.
C’est un Hamlet qu’il a présenté jeudi au festival 100 Dessus Dessous de la Villette. Une fois encore, il faudrait plus d’une paire d’yeux pour inventorier le capharnaüm scénique - proche de ce qu’il avait fait du texte Blektre, en octobre à la Colline. Emballages, paillettes, masques, artifices, jouets, meubles, objets renversés… cette scène bariolée éclairée pleins feux vaut en soi manifeste, surtout titrée Hamlet.
Ricochets. Nécessité du vide ou questionnement du spectaculaire, Genod, qui assure la scénographie de ses projets, possède un sens de l’espace et de la forme, notamment dans cette manière d’opérer toutes sortes de ricochets d’une action à l’autre en divers points du plateau.
De la tragédie de Shakespeare, on entendra finalement peu de mots. Hamlet, référence par excellence, laisse voix à… Jean-Jacques Goldman, la Bible, Corneille, Fabrice Melquiot, Ronsard, Johnny Hallyday, Joyce, etc. Il y a des moments formidables, beaucoup d’humour, de pose aussi, d’effets faciles et d’agacement dans le public. Impossible de rester indifférent. Les interprètes ont les reins solides. Pas commode d’errer une heure et demie durant, la plupart du temps nus, livrés à l’impro. Comme à chaque fois, on ressort partagé.
Vain. A l’opposé, le même soir, la Berlinoise Anne Hirth, qui fut l’assistante de Sacha Waltz, présentait Büro für Zeit + Raum. Du théâtre corporel tiré à quatre épingles : impressionnant de précision, mais un peu vain.
A voir encore, Carole Perdereau, Ivana Müller, Pieter Ampe et Guilherme Garrido, Clémence Coconier, Edit Kaldor, Alain Michard : des équipes des Pays-Bas, du Portugal, de France et de Hongrie. Le festival s’achèvera sur une soirée consacrée au Centre national de danse contemporaine d’Angers, dirigé par Emmanuelle Huynh. Avant la prochaine édition de 100 Dessus Dessous, en juin 2008.
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