Tuesday, January 06, 2009

La fiction

Hier, j’ai rejoint Hélèna assez tard, vers onze heures et demi, elle était déjà assoupie, et je l’ai réveillée, on s’est disputé. – Heureusement ! – Je suis rentré chez moi : j’avais laissé deux bougies allumées, une s’était consumée, mais l’autre avait roulé sous un tas de vieux journaux, de vieilles découpes, et elle brûlait la flamme encore entourée par le verre qui s’était à moitié cassé… J’ai regardé la flamme, très belle, très forte, et j’ai pensé au feu…



Je vais dire la vérité à Hélèna. Je vois ce qu’il va se passer, on a réussi à vivre pendant ces vacances d’hiver – parce que nous ne faisions que ça : s’aimer agréablement en ayant limité la casse éventuelle : ni voyage ni virage ni décision personnelle, mais du vis à vis. À présent je vois qu’on ne va pas se voir pendant des s’maines, incapables que nous sommes de nous intéresser à l’amour, cette chose pourtant la plus simple et nécessaire du monde. Cette chose du monde... Eh bien, je vais dire la vérité à Hélèna, que si je rencontre une autre femme pendant cette période, je me considérerai comme libre. Ceci à cause de l’ennui de ma vie. Je me suis tellement ennuyé toute ma vie, cette masse d’ennui. Chaque fois que je trouverai le moyen de m’ennuyer moins, je le ferai. C’est une résolution de la nouvelle année !






Le blog

La dispute, c’est ça :
« Tu m’as apporté l’article de « Danser » (sous-entendu : comme je te le demandais) ? – Non, mais j’en parle dans l’blog. – Le blog ! Alors, maintenant, ce n’est même plus mon blog, c’est carrément le blog ! – Qu’est-ce qu’i’ t’prend ? – Eh bien, j’en ai marre, je dois te dire que j’en ai marre ! Je n’aime pas du tout quand tu parles de l’odeur de pisse au bout du sexe, je trouve ça vraiment… ça me dégoûte, je ne vois pas pourquoi, moi, je serais dégoûtée comme ça, ça ne m’intéresse pas… (Ici quelque chose où je balbutie le mot… où je parle peut-être de « ma » nouvelle ou de « la » nouvelle…) Ça, une nouvelle ! Ah, mais c’est pas une nouvelle du tout, ça n’a rien à voir avec une nouvelle ! – Mais c’est toi qui l’as dit… (En me souvenant des moments heureux, c’est à dire d’une voix déjà très affaiblie.) – J’ai jamais dit ça ! Une nouvelle, c’est une œuvre de fiction, point final, c’est ce que j’écris, moi ! D’ailleurs, y en a une qui t’attend sur la table basse du salon. – Mais c’est de la fiction… Y a pas un détail de vrai, tout est changé, tu sais bien… (Voix presque éteinte. Puis départ en catimini – du salon – vers la respiration, la rue de nouveau, la neige noire, l’habitude.) »

Si Hélèna ne me lit plus, reste Pierre…

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