L’ennui (au courrier des lecteurs)
De Florent Delval.
je préfère ton blog maintenant parce que tu racontes des histoires.
De Florent Delval.
c’est qui thomas ferrand?
Réponse.
Oui, cher lecteur... Encore faut-il en avoir à raconter… J’en ai un peu marre des soirées pédés… Et si c’était des pédés bio… Mais ils fument comme des pompiers ! Plus Claire Guezengar qui descend maintenant (découverte récente que les appartements sont situés juste l’un au-dessous de l’autre) – mais quelqu’un leur a dit que c’est mortel, ou non ? Elle fume tellement que j’peux pas la frôler, Claire, je vois, c’est dingue, le sourire et la mort, Sister Sourire, l’attirance et l’allergie. Mais l’histoire avec Pierre Courcelle, c’est une chose qui m’est arrivée, oui. Thomas Ferrand, c’est l’histoire de cet été, mais qui fait plate figure, grise mine, à côté de l’histoire de cet hiver, je trouve. L’histoire avec Pierre est pourpre, c’est du sang sur la neige, des dents dans des fraises, des morsures de tétons (j’aimerais…) Y a eu moins de risque, cet été, je crois… Thomas Ferrand prend sans doute moins de risque avec les garçons, bien qu’il ait vécu en coup’e (Accélération.) pendant un an avec Louison Bobée (j’oublie toujours son vrai prénom) – faudrait pas qu’il le fasse sauter de son CV Facebook, ça, cette petite plute ! (Colère, bave.) J’y veillerai… (Apaisement.) Je me vois bébé, cet été. Dans le nouveau texte d’Hélèna, L’Aspirateur, on a l’impression d’un type (moi) embarqué par une secte (Pierre), elle ne peut rien faire, elle est impuissante, elle ne peut pas le retenir, elle le voit sombrer... C’est assez violent, ce texte... On dirait du Nathalie Sarraute (et aussi du Claude Sarraute, un mélange). C’est le point de vue féminin. Ce ne sont que des mots, mais, comme le dit Lord Byron, n’est-ce pas, Claude Schmitz ?, on ne peut quand même pas toujours vivre among such intensities, de tels tremblements, earthquakes... L’étude, la bibliothèque, le calme, se raser le matin... ça ne fait pas des histoires, ça. On écrira moins ou des poèmes – le chat, le lait, le ciel... Et Pierre travaille toute la journée au ministère, j’ai l’impression d’être une femme à la maison, je ne fais rien qu’à l’attendre en matant des vidéos... (y a des filles qui veulent mater un mec se branler a la cam ici ?) et aussi chatter avec mes bonnes copines comme toi ou rencontrer des garçons (comme toi, hétéros) à déjeuner et dont je regarde les yeux. Hier : Lucien Johnson, le fils du poète néo-zélandais Louis Johnson (born 1924) qui écrivit des recueils comme : True Confessions Of The Last Cannibal, The Sun Among The Ruins, New Worlds for Old (ceci très joli au son, me fait remarquer Lucien qui était le saxophoniste de Mamzelle Poésie, Ménagerie, tu sais, Pierre ? ) Lucien Johnson ou Claude Schmitz, toi aussi, Claude, l’autre jour, je vous vois les yeux, je leur vois la beauté, je pense : comme les filles doivent la voir, je pense que ça ne m'est jamais arrivé comme ça, de voir l’âme chez les garçons, la beauté comme bijou, coquillage, danger, attirance, je pense que je vois maintenant avec le regard de Pierre, jamais ça ne m’avait fait ça… Tu crois que je vais devenir une fille ? Tu crois qu’il a la force de me faire devenir une fille ? Qu’est-c’que j’tape vite pour écrire certaines phrases, je vois mes doigts, mes dix doigts comme une bête rapide, je pense à Paloma qui ne tape qu'avec deux doigts, mais très fort comme une malade, en faisant du bruit (elle va encore dire que je la ridiculise, « C’est la vérité. » !) Quand Lucien Johnson me parle des moutons – je lui demande de me parler des moutons, des Mérinos – j’essaie de voir les paysages, de les imaginer sur le visage, je vois moins, mais quand je l’écoute, lui, je vois ses yeux, je vois sa beauté (les yeux, surtout, et autour des yeux), je vois comme Pierre, je vois à travers, à travers Pierre et je voudrais voyager avec lui, je voudrais voyager à travers les yeux de Lucien et à travers Pierre aussi.
Chatter : talk rapidly or incessantly about trivial matters :
the kids chattered and splashed at the edge of the lagoon.
YN
PS. Julien, tu m’envoies tes textes ? (Et ta photo, n’oublie pas.)
Plus tard, trouvé à propos de Louis Johnson :
As his style is discursive, a raconteur’s approach, the reader is rarely conscious of poetic form.
Et de lui :
« Words are bricks you throw into every discussion
hoping to break a window, make a mark
in the nervous system of identity. »
His poems reflect his consciousness of the absurdity of human behaviour, while the romantic in him saw the transitory nature of existence, as well as the futility of action.
« Let me not think of these
cruel facts of life in this valley of green trees. »
And near the end,
« A point of view ; a domestic art – meals
on the table and a warm bed. We do not need large events ;
a sense of history clamping its jaws. »
(Il était aussi très bon cuisinier.)
« All
of it is there, all of it with you, shimmering :
a music : memory : the woman
the soft curled limbs of the children. »
Lucien, à qui je demandais s'il y avait des choses sur Internet, me dit (un peu brutalement, il me semble) : « Non, il est mort avant Internet. »
Les hommes hétérosexuels (les pédés n'y comprennent rien) que je rencontre en ce moment et à qui je confie mon histoire – et ma recherche : une femme d’un autre type – me disent que, pour eux non plus, ce n’est pas facile (je cherche donc aussi des hommes d’un autre type…) Lucien Johnson, fils de Louis, m’a dit qu’il n’est jamais plus heureux que quand France est en France (sa copine s’appelle France) et lui en Nouvelle-Zélande. Ils sont reliés, il n’a pas à chercher ailleurs puisqu’ils sont ensemble, mais il est alors totalement libre de faire ce qu’il veut de ses journées. « Bien sûr, les nuits, sont solitaires, glacées, mais sinon… »
Première fin possible : Et Pierre qui travaille au ministère, et moi qui l’attends sur le quai. Viendra-t-il ? Suis-je assez Christine Angot ?
Deuxième fin possible : Ce qu'il ne sait pas, c'est que, quand il est là-bas aux antipodes, le Néo-Zélandais, c'est moi qui m'occupe de France...
je préfère ton blog maintenant parce que tu racontes des histoires.
De Florent Delval.
c’est qui thomas ferrand?
Réponse.
Oui, cher lecteur... Encore faut-il en avoir à raconter… J’en ai un peu marre des soirées pédés… Et si c’était des pédés bio… Mais ils fument comme des pompiers ! Plus Claire Guezengar qui descend maintenant (découverte récente que les appartements sont situés juste l’un au-dessous de l’autre) – mais quelqu’un leur a dit que c’est mortel, ou non ? Elle fume tellement que j’peux pas la frôler, Claire, je vois, c’est dingue, le sourire et la mort, Sister Sourire, l’attirance et l’allergie. Mais l’histoire avec Pierre Courcelle, c’est une chose qui m’est arrivée, oui. Thomas Ferrand, c’est l’histoire de cet été, mais qui fait plate figure, grise mine, à côté de l’histoire de cet hiver, je trouve. L’histoire avec Pierre est pourpre, c’est du sang sur la neige, des dents dans des fraises, des morsures de tétons (j’aimerais…) Y a eu moins de risque, cet été, je crois… Thomas Ferrand prend sans doute moins de risque avec les garçons, bien qu’il ait vécu en coup’e (Accélération.) pendant un an avec Louison Bobée (j’oublie toujours son vrai prénom) – faudrait pas qu’il le fasse sauter de son CV Facebook, ça, cette petite plute ! (Colère, bave.) J’y veillerai… (Apaisement.) Je me vois bébé, cet été. Dans le nouveau texte d’Hélèna, L’Aspirateur, on a l’impression d’un type (moi) embarqué par une secte (Pierre), elle ne peut rien faire, elle est impuissante, elle ne peut pas le retenir, elle le voit sombrer... C’est assez violent, ce texte... On dirait du Nathalie Sarraute (et aussi du Claude Sarraute, un mélange). C’est le point de vue féminin. Ce ne sont que des mots, mais, comme le dit Lord Byron, n’est-ce pas, Claude Schmitz ?, on ne peut quand même pas toujours vivre among such intensities, de tels tremblements, earthquakes... L’étude, la bibliothèque, le calme, se raser le matin... ça ne fait pas des histoires, ça. On écrira moins ou des poèmes – le chat, le lait, le ciel... Et Pierre travaille toute la journée au ministère, j’ai l’impression d’être une femme à la maison, je ne fais rien qu’à l’attendre en matant des vidéos... (y a des filles qui veulent mater un mec se branler a la cam ici ?) et aussi chatter avec mes bonnes copines comme toi ou rencontrer des garçons (comme toi, hétéros) à déjeuner et dont je regarde les yeux. Hier : Lucien Johnson, le fils du poète néo-zélandais Louis Johnson (born 1924) qui écrivit des recueils comme : True Confessions Of The Last Cannibal, The Sun Among The Ruins, New Worlds for Old (ceci très joli au son, me fait remarquer Lucien qui était le saxophoniste de Mamzelle Poésie, Ménagerie, tu sais, Pierre ? ) Lucien Johnson ou Claude Schmitz, toi aussi, Claude, l’autre jour, je vous vois les yeux, je leur vois la beauté, je pense : comme les filles doivent la voir, je pense que ça ne m'est jamais arrivé comme ça, de voir l’âme chez les garçons, la beauté comme bijou, coquillage, danger, attirance, je pense que je vois maintenant avec le regard de Pierre, jamais ça ne m’avait fait ça… Tu crois que je vais devenir une fille ? Tu crois qu’il a la force de me faire devenir une fille ? Qu’est-c’que j’tape vite pour écrire certaines phrases, je vois mes doigts, mes dix doigts comme une bête rapide, je pense à Paloma qui ne tape qu'avec deux doigts, mais très fort comme une malade, en faisant du bruit (elle va encore dire que je la ridiculise, « C’est la vérité. » !) Quand Lucien Johnson me parle des moutons – je lui demande de me parler des moutons, des Mérinos – j’essaie de voir les paysages, de les imaginer sur le visage, je vois moins, mais quand je l’écoute, lui, je vois ses yeux, je vois sa beauté (les yeux, surtout, et autour des yeux), je vois comme Pierre, je vois à travers, à travers Pierre et je voudrais voyager avec lui, je voudrais voyager à travers les yeux de Lucien et à travers Pierre aussi.
Chatter : talk rapidly or incessantly about trivial matters :
the kids chattered and splashed at the edge of the lagoon.
YN
PS. Julien, tu m’envoies tes textes ? (Et ta photo, n’oublie pas.)
Plus tard, trouvé à propos de Louis Johnson :
As his style is discursive, a raconteur’s approach, the reader is rarely conscious of poetic form.
Et de lui :
« Words are bricks you throw into every discussion
hoping to break a window, make a mark
in the nervous system of identity. »
His poems reflect his consciousness of the absurdity of human behaviour, while the romantic in him saw the transitory nature of existence, as well as the futility of action.
« Let me not think of these
cruel facts of life in this valley of green trees. »
And near the end,
« A point of view ; a domestic art – meals
on the table and a warm bed. We do not need large events ;
a sense of history clamping its jaws. »
(Il était aussi très bon cuisinier.)
« All
of it is there, all of it with you, shimmering :
a music : memory : the woman
the soft curled limbs of the children. »
Lucien, à qui je demandais s'il y avait des choses sur Internet, me dit (un peu brutalement, il me semble) : « Non, il est mort avant Internet. »
Les hommes hétérosexuels (les pédés n'y comprennent rien) que je rencontre en ce moment et à qui je confie mon histoire – et ma recherche : une femme d’un autre type – me disent que, pour eux non plus, ce n’est pas facile (je cherche donc aussi des hommes d’un autre type…) Lucien Johnson, fils de Louis, m’a dit qu’il n’est jamais plus heureux que quand France est en France (sa copine s’appelle France) et lui en Nouvelle-Zélande. Ils sont reliés, il n’a pas à chercher ailleurs puisqu’ils sont ensemble, mais il est alors totalement libre de faire ce qu’il veut de ses journées. « Bien sûr, les nuits, sont solitaires, glacées, mais sinon… »
Première fin possible : Et Pierre qui travaille au ministère, et moi qui l’attends sur le quai. Viendra-t-il ? Suis-je assez Christine Angot ?
Deuxième fin possible : Ce qu'il ne sait pas, c'est que, quand il est là-bas aux antipodes, le Néo-Zélandais, c'est moi qui m'occupe de France...
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