Thursday, January 22, 2009

Renaissance

Wayne Byars, mon professeur de danse, hier, passe vers moi (je suis à la barre, les bras en couronne, en train de faire l’exercice) et me souffle : « Oh, tu as un tee-shirt Obama, c’est bien (c’est le tee-shirt que m’a acheté Hélèna à l’épicerie africaine en bas de chez elle), tu as vu… » Je le coupe : « Non, je n’ai pas vu les cérémonies. » (La veille, il avait dit qu’il s’excusait d’être un peu déconcentré parce qu’il avait regardé « l’inauguration ».) « – Qu’est-ce qu’il était bien habillé !... » Deux-trois secondes, puis l’exercice continue sans lui, moi hilare (il se plaint souvent que je n’ai pas le visage assez éveillé, « enlightened »), le piano continuant de descendre et de monter à plein régime. C’est ça qui m’avait foutu la pêche au début de ces cours classiques, ce piano qui dégoulinait, s’ébouriffait, se splashait dans tous les sens tandis qu’on était censé faire des choses un petit peu techniquement difficiles, pas évidentes (à mon âge)… Hier, Wayne, qui n’arrête pas de dire : « Y a de l’espoir, maintenant. » (et nous lui répondons : « Yes, we can. »), a dit : « Vous pensez toujours que les progrès, vous les ferez plus tard. Non. les progrès, c’est maintenant, c’est aujourd’hui, c’est le 21 janvier, le 21 janvier, c’est le jour pour faire des progrès, c’est aujourd’hui, le 21 janvier… » Il n’arrêtait pas de répéter ça et je me suis souvenu alors que le 21 janvier est l’anniversaire de ma sœur, pas de sa mort, ça, je ne sais plus, mais de sa naissance. Les 21 janvier de tous les 21 janvier.

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