Wednesday, March 31, 2010

Sentimentalement luxueux

(Journal d'un créateur, 31 mars)



Quatre Belges installaient une table (pieds réglables) dans la lumière de la montagne de gouffre. Encore un spectacle de moi qui se perd. Des centaines de spectacles de moi créés et perdus au fur et à mesure de leur apparition, création permanente, bulles de champagne...

"I don't want anything. Things come to me."

...et les poésies de Keats, les pages gonflées par l'eau.
Sur une plage d'Italie, ses amis allumèrent un brasier pour faire brûler ses restes...
"A calcified heart, hard as a stone. Silence of your blood..."
Les Anglais disent au micro, en cercle, le récit de la mort de Shelley. Les voix sont pures, musicales, inédites, ouvertes et concrètes comme la bande-son d'un film inconnu. "What are you looking at ? What do you want from me ?", dit Georges Byron (il a aimé tant d'hommes et de femmes et par dessus tout le corps de sa sœur). Rebecca, comme Kate. Elle pleure - ils pleurent tous. Les acteurs dans leur jus.
On a beach in Italy. La musicalité de la langue anglaise est indescriptible. "I / laugh /and / know / not / why.", dit Byron en faisant comme des ricochets dans l'eau. "I have seen a thousand graves opened..." D'où je suis, une larme brille juste au bout du nez de Rebecca que je vois de profil. Il y a un cercle, un cercle romantique indeed. Les quatre Fantastiques. Thou sist at the hearth of pale despair.

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