Friday, June 03, 2011

Déserter l’enfer

La neige débloque la situation. On parle de faux-semblant. On lit Duras, Sarraute, Flaubert. Duras parle du mois de juin, du mois qui ouvre l’hiver. C’est le cas. Et madame Bovary agite son mouchoir. On a froid. On rêve de bonnet de nuit. C’est drôle d’avoir oublié. Ou d’avoir pensé que ça ne se reproduirait plus. Car c’était le cas l’année dernière. Déjà. Il fait quatre degrés. On chante Barbara. On rêve. On rêve qu’on rêve. Qu’on meurt dans la neige. Dans la chaleur finale, fiancée. On parle d’Hollywood, de la boulangère, du Songe, de Strindberg. Qu’on nous laisse seuls dans l’enfer, dit quelque part William Faulkner. Seul avec ma sœur. « Je vais essayer de le retrouver… », dit Bénédicte. Puis : « Il fait toujours du bruit, ce machin… » Mon ordi est tombé. Mais il a survécu. Semble-t-il. Brave petit. « Si seulement nous avions pu faire quelque chose d’assez horrible pour que tout le monde eût déserté l’enfer * pour nous y laisser seuls, elle et moi. »



* Plus-que-parfait du subjonctif.

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