Valérie est magique comme toujours
Bonsoir,
Pour vous dire ma surprise de vendredi soir, le plaisir de découvrir votre travail, de me trouver suspendue là, sur le pont de « C. »
Puis,
dès que je suis entrée dans la salle, et d'une façon très inattendue, je me suis
soudain retrouvée chez Robert Walser, chez Rilke aussi, à quelque endroit
secret où s'enchevêtrent les désirs.
Merci
à vous et aux acteurs de m'avoir emmenée au coeur du jardin, avec toute la
force et la délicatesse que ça exige...
Je
serais heureuse de pouvoir vous rencontrer un jour proche dans le travail et
aussi, de vous inviter à venir voir le nôtre cet automne,
Un
bel été à vous,
Jana
Klein
p.s.:
J'ai retrouvé la traduction du texte de Walser auquel je pensais: « La
nature, mon cher frère, est grande d'une façon tellement mystérieuse et
tellement inépuisable qu'au moment même où l'on s'en réjouit, on en souffre
déjà (...) »
C’est
merveilleux que vous ayez associé votre soirée à des auteurs si prestigieux.
Je connais très peu Rilke (mais je sais que c’est grand) et beaucoup mieux
Robert Walser que j’adore. Il est vrai que nous étions sur les crêtes grâce à Hélène Bessette, l'écrivain français inouï revivifié par Valérie Dréville. C'est vrai, cette phrase de Walser, il y a qqch d'une souffrance, d'une pensée, d'une conscience, qui va contre la vie et sa jouissance, mais dont nous pouvons aussi nous reposer... C'est ce que nous avons essayé de faire avec ce spectacle qui attirait tout comme la foudre, et les rires et les larmes, nous avons essayé... de regarder un peu derrière la scène et de nous reposer... Restons en contact, moi, je n'ai aucun projet sauf ce stage en septembre et je serai ravi de voir votre travail d'automne...
Jenna Hasse
merci pour ce dimanche qui
a débuté sous la grisaille et qui s'est transformé au théâtre en une pluie poétique
:-) à bientôt!
You're welcome ! Merci
infiniment à vous. Oui, l'effet pluie, dimanche, était peut-être le plus réussi
de toute la série...
Nicolas Cartier
J'ai découvert votre travail ce soir
Vraiment un très grand merci
J'ai découvert votre travail ce soir
Vraiment un très grand merci
Yann Gonzalez
Merci Yves-Noël, merci pour
la beauté, elle était partout jeudi soir, sur les visages de tes comédiens,
dans la lumière, dans ces gestes si singuliers, magiques presque, dont toi seul
a le secret. Je t'embrasse,
Yann
Très ému que
tu aies pu voir ça ! (et en ressentir de la magie...) Bises
Cher Monsieur Genod,
Je suis une jeune étudiante
d'Isabelle Barbéris en dramaturgie contemporaine. J'ai eu la chance d'assister
à une représentation de Je m'occupe de vous personnellement le 19 et en ai fait
une critique, que je souhaitais vous faire parvenir.
Merci beaucoup pour ce très
beau moment.
Bien à vous,
Aline Esquembre
Yves-Noël Genod s'occupe de
vous en personne : dès l'entrée du théâtre pour vous prendre la main, vous
saluer et vous mener jusqu'au plateau. Laissez-vous guider par le metteur en
scène, il vous tendra alors des cartes qu'il vous faudra tirer : un tirage sous
l'égide de la chance, délivrant des citations, des œuvres d'arts et que sais-je
encore. Il faut y aller chaque soir pour le savoir.
« Fais les pièces comme
ça te vient »
Sur fond de Casta Diva par la Callas, le ton est donné par Virginia Woolf, et
c'est ainsi que commence la rêverie théâtrale promise par ce dramaturge à
l'allure de magicien.
Hors-cadre, hors champ :
théâtre soulagé
Le théâtre est un
rond-point qui organise la circulation, ordonne le flux ; Yves-Noël Genod un
prestidigitateur capable de montrer dans un même mouvement les codes
dramatiques et leur délicieux dépassement. La scène est sans limites. Alors, le
jeu saisit toutes les aires: dehors et dedans n'existent plus, le corps découpe
des scènes dans l'espace à chacun de ses pas. Impossible de se débarrasser du
metteur en scène, tantôt dans le hall du théâtre, tantôt assis à vos côtés.
Cependant on se demande si, ce faisant, Yves-Noël Genod ne délivre pas le
théâtre de cette figure parfois pesante. La présence d'un plateau n'a de sens
qu'en tant qu'objet de sa propre mise en abîme : le monde est une scène qui les
contient toutes. L'acteur est tel un enfant qui ne pose aucune limite au jeu,
toute chose crée une rêverie, déroule un imaginaire, le fil d'une histoire.
Cette ouverture à chaque possible n'est pas sans rajeunir chacun et si l'on
rit, c'est bien dans le souvenir de cette audace, cet entrain que l'on n'a que
trop perdu. Rien d'étonnant alors dans le fait de recouvrir le sol d'eau pour
nager un crawl, d'ouvrir une fenêtre pour s'adresser aux passants. Que chaque
lieu soit scène, que chaque chose soit accessoire, même le sapin absent que
l'on décore, que tout le monde soit acteur : abolir les règles, émanciper. Où
le théâtre commence et où finit-il, qu'est-ce qui sépare encore le spectateur
de l'acteur ? La question ne se pose même plus, Genod dépasse cela, il suffit
de lâcher prise pour profiter de cette délicate catharsis. En ce sens, ils nous
confessent, nous instruisent, nous transmettent, dans une énergie proche de la
performance – et les passages d'improvisations ne manquent certainement pas :
n'est-ce pas cela le renouvellement des arts vivants ? Dans ce jardin théâtral
poussent des plantes aux mille vertus, la scène est un croisement où
s'entrechoquent l'hortus conclusus
et un terrain sans limite, celui de toute rêverie, de toute possibilité. Ce que
Genod a bien compris c'est que ce mixe de la scène, plus que de nous faire
accepter notre monde, l’adoucis : purge les esprits et les corps.
Quand le jardin d'Eden
se fait purgatoire
Plateau quasi nu dont le
seul linge est de verdure, un nombre considérable de plantes aux qualités
médicinales – un herbier en somme, dont Yves-Noël Genod nous énumère les
espèces. C'est à la fois l'Eden qui baigne dans la lumière des deux fenêtres
ouvertes côté jardin, caressées par un léger courant d'air et dans lequel un
homme nu fait sa toilette ; mais pourtant, cette nature empotée se fait aussi
bosquet érigé par la main de l'homme : jardin profane. Alors on les arrose, on
les taille sur scène. La flore se donne dans une dimension de purgatoire car
ç'en est fait de la nature toute puissante et indomptable, la plante sur scène
constitue une passerelle, un continuum entre la vie et le théâtre. Non
seulement la nature s'invite sur scène, mais c'est aussi le cas de la faune :
une poule, un oiseau participent eux aussi de cette représentation en abyme de
la vie ; ainsi « Ce qu'on maintenait autrefois hors de l'enclos, le sauvage, la
mauvaise herbe, pénètre aujourd'hui le théâtre », dit Genod. Ainsi, même en
sachant que le plateau possède cette capacité à mettre la vie au carré, on sort
surpris de l'allègement prodigué par cette expérience, le voyage a été effectué
en douceur. Toutefois, ce n'est pas sans prévenir, nous n'y avons peut-être pas
cru en entrant, mais Yves-Noël Genod s'est occupé de nous et personnellement.
Il nous a concocté un filtre capable d'apaiser les plus grandes violences de la
vie. Aussi appuie-t-il toujours là où ça fait mal : l'amour, le désamour, la
mort, l'envie de mort, l'ignorance et le besoin de reconnaissance, l'envie de
se sentir être, etc. Chaque plaie de la vie est triturée, cependant on n’en
sort que plus serein. Douce abréaction. Ce n'est pas qu'un jeu : ils nous font
entrer en état de rêverie et cela pour mieux nous implanter dans le monde tel
qu'il est. Rien n'est faux ici, c'est bien la vie telle qu'elle sait l'être et
pour nous la faire accepter, quoi de mieux que le théâtre ? L'art de la scène
remplie ainsi sa tâche la plus précieuse, celle de nous aider à démêler les
nœuds de l'existence ou au moins à la traverser.
Je m'occupe de vous
personnellement, mise en scène :
Yves-Noël Genod, Théâtre du Rond-Point, 19h, jusqu'au 24 juin (dimanche :
15h30). Avec : Valérie Dréville, Marlène Saldana, Alexandre Styker, Dominique
Uber, Lorenzo de Angelis, Yves‑Noël Genod.
Merci ! Et
bravo ! Tout est agréable dans ce que vous dites. Une phrase comme
celle-ci : « La présence d'un plateau n'a de sens qu'en tant qu'objet
de sa propre mise en abîme : le monde est une scène qui les contient
toutes » reprend un poème d’Arthur Rimbaud qui m’est cher (Plates-bandes
d’amarantes…) et dont j’avais extrait
le titre du spectacle présenté en novembre dernier sur l’île de la
Réunion : Réunion des scènes infinie. Dans la représentation que vous avez vue, Lorenzo de Angelis remplaçait
Marcus Vigneron-Coudray.
Bien à vous,
Yves-Noël Genod
Flavien Giorda
Bonsoir Yves-Noël,
Nous nous sommes déjà
croisés (ayant quelques amis communs), et je tenais à te féliciter pour Je
m'occupe de vous personnellement, que
j'ai vu aujourd'hui, et qui – comme tes autres pièces que j'avais pu découvrir
– marque par sa singularité, en terme de gestion de l'espace scénique, du
temps, des sensations. Les comédiens sont tous formidables (quel plaisir de
retrouver les yeux bleus et le sourire malicieux de Valérie Dréville) et
l'irruption de l'extérieur (la lumière, la pluie) dans la pièce était
remarquable. Comme si le réel, l'immédiat, influait sur la performance.
J'espère que tu étais
heureux de cette dernière et que les retours sur cette dernière création ont
été bons.
Très bonne semaine à toi et
à bientôt,
Flavien
Objet : Amicalement
Tout
proche un homme nous lit, sourire légèrement désarmant aux lèvres, de petits
mots du Tao Te Kin ou de quelque autre sagesse orientale, de Marina Tsvétaéva,
encore de Peter Handke. Nous l'écoutons et pensons à d'autres mots que nous
aimons, d'autres phrases qui selon les jours sont aides pour leurs traversées.
Une femme
défait ses bas, mange une pastèque, une autre lit Hélène Bessette, des plantes
poussent et se balancent, quelqu'un nage à vive allure sur le sol ou se saisit
d'une poule pour en faire une mitraillette. Ça caquette. François Hollande
métamorphosé en Madame Verdurin (Cf. Le Théâtre retrouvé) s'avance dans le silence ahuri
et programmatique qui ne peut être que le sien devant la délicatesse véritable
et la beauté. Nous partageons des instants dont chacun tire une luminescence
qui l'accompagnera longtemps. Parfois éclate un feu d'artifice(s). Nous sommes
au théâtre. Une femme dit je t'aime et nous « aillerions » la croire. Ils vont
traverser le mur. D'autres retirent leur culotte et le toit s'ouvre et se
referme. Un homme, au loin, s'exerce au tub comme chez Degas.
Nous
avons partagé le temps d'un jardin, appris le noms de tiers herbes. La rumeur nous parvient.
Les fenêtres sont ouvertes. Champagne.
Hola.
N. S.
(Struve)
Floriane Comméléran
Merci merci merci pour
cette après-midi.
Il y avait l'infiniment
petit et l'infiniment grand, c'était à la fois un jardin et à la fois une
forêt.
Garance Clavel
Merci encore, merci pour
hier, Valérie est magique comme toujours – ç'était magnifique !
Cécile Mathieu
Merci pour ce dimanche en votre compagnie.
En flânant avant Je m'occupe... je pensais soudain aux nœuds d'Eva
Hesse.
Les mots de Valérie Dréville me portent encore. A un moment, c'était
vraiment pour moi, plantée devant moi, elle s'adressait à moi en parlant de
cette jeune femme.
Il ne se passe rien et il se passe tout.
J'écris ces mots avec, en fond sonore, un film de Fassbinder, ne
parlant pas allemand, la situation n'est pas très claire, je ne comprends rien
et pourtant ce « chaos » s'organise.
Bien à vous,
Cécile
Et merci à vous
de vous être sentie concernée... Preuve de génie... Au plaisir !
Alain Neddam
Magnifique dernière ce soir
au Rond-Point...
Marine
Fourniol
…J'étais
là de nouveau le samedi 23... surprise d'une pièce autre !!! Avec la lumière,
nouvelles présences, textes et émotions...
Merci
pour ce bon moment de contemplation...
(…)
Marine
Labels: rond-point correspondance
1 Comments:
Merci de la publication!
J'espère à très vite pour un nouveau voyage...
Aline Esquembre
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