Monday, January 21, 2013

Salles de bain sans marbre



« Les édifices de Putman sont des séquences de contes muets, écrivait dans la revue « Intramuros », la journaliste Sophie Tasma-Anargyros. Ils relatent un effacement, une disparition de qqch qui fut cependant et dont elle façonne la trace. » Putman répondait : « Créer un intérieur, c’est faire le portrait du propriétaire sans que cela se voie ! Et que ce soit indatable. » (...) « Ecart », c’est aussi l’anagramme de « trace ». »



Parmi tous ces gens, on avait parlé d’Andrée Putman avec Dominique, au moment, peut-être, où elle mourait. On avait vu un film assez compliqué (mais très beau) à la fin de la journée de neige, au Gaumont Alésia, avec Eve, et on avait tous les trois lutté contre le sommeil, chacun prétendant n’avoir fait que plisser les yeux et que l’autre au contraire avait bien plongé. C’était le film avec Joaquin Phoenix. Alors Dominique avait raconté la fois où elle s’était endormie devant Emmanuelle Seigner qui jouait Mademoiselle Julie dans une mise en scène de son mari. Après — basckstage, — Dominique ne s’était pas démontée et avait raconté n’importe quoi, des invraisemblances, très beau le moment après qu’elle ait tué son père... Mais elle ne tue pas son père... Et Emmanuelle Seigner qui se démaquillait s’était retournée vers Polanski : « Tu vois, je t’avais dit qu’on n'y comprenait rien ! » Et il y avait eu la fois où Andrée Putman s’était endormie de A jusqu’à Z devant un Bob Wilson à l’opéra de Paris (en ronflant beaucoup) et qui avait été capable de raconter à Bob tous les détails de l’œuvre que Jean-Paul Scarpitta et elle qui n’avaient pas dormi n’avait pas même remarqués. (Ça avait fait rire.) 

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