Saturday, May 25, 2013

Mathéo, 

J’ai lu ta lettre avec appréhension. J'ai attendu que surgisse la restriction. Mais tu avais l'air gentil sur ce coup. Elle est quand même venu avec cette histoire de « zizi ». Bon, je me suis dit, ça peut encore passer. Because je voudrais évoluer aussi dans mon savoir. Tout ce que je sais jusqu'à présent, c'est que les pédés ont horreur — hor-reur — que je leur touche leur zizi ou que je leur parle de leur zizi. C'est l'horreur. Et si je leur foutais la paix ? aux pédés — que je me dis... Bien que je me dise toujours aussi que je peux peut-être tomber sur un — une exception ! — un pédé qui serait cool avec le sexe. Mais, non ! C'est sérieux avec le sexe, les pédés, c'est domaine sacré — la « zone », comme disait Claude Régy (la zone où il ne veut pas aller voir ce qui se passe). Mais, au moins, tu ne me m'interdis pas de la mettre sur mon blog, ta lettre, c'est déjà ça, je vois ta bonne volonté (faire un effort, eau dans le vin). Le blog, tu ne sais pas ce que c'est. Idéalement, c'est lu par zéro personne. C'est moi, le blog. C'est le revécu que j'arrive pas trop, pour le moment, à vivre dans l'immédiat (sauf quand je travaille — comme te l'a fait remarquer Romain — mais je travaille si rarement). C’est un journal intime, c’est tout. Vaut mieux plutôt que rien. Sinon j'oublie. Il faut d'ailleurs que j'arrive très vite à le sauvegarder car j'ai peur que ça disparaisse (alors, là, je n'aurais vraiment rien sauvé de la mort). En ce moment, je frise la fascination du vide, l'esthétisation du vide. Heureusement, toi, tu as du punch et tu vas sauver tout le monde, Pauline, Justine, Juliette et tutti quanti. Bien sûr, je poste nos lettres, Musset et George Sand le faisaient, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. Hervé Guibert et Eugène Sazitzkaya le faisaient, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. Ce qui est vécu est déjà vécu. Et nous avons une tâche plus importante devant nous !
Hubert ne m'a pas encore répondu, mais je vais le rappeler. Oui, de lui écrire aussi, toi. Y a ce truc de la fondation Hermès, il faut que je m'y mette. La directrice m'a répondu : 

Bonjour,

Je connais (peu) Théo Mercier, mais je suis à Séoul où j'ai encore vu hier une de ses sculptures dans une exposition. J'ai également assisté à l'un de vos spectacles, peut-être 2, à Vanves, je crois. Toujours est-il que ce type de collaboration correspond à un de nos axes de soutien. Je vous invite à aller sur notre site et prendre connaissance du programme « New Settings ». Je vous invite ensuite à prendre contact avec Blandine Buxtorf-D'Oria qui le chef de projet en charge des arts de la scène : 01 40 17 46 43. Elle est en copie du mail.

Bien à vous,
Catherine Tsekenis

PS : je pense à toi en ce moment parce que je regarde les Guignols à la télé (c'est par période) et, en ce moment, il y a un running gag : la marionnette de Marion Cotillard  dit toujours : « C'est une belle personne ». C'est toi qui avais employé la première fois pour moi cette expression : « Je pensais que tu étais une belle personne... » ou une « plus belle personne ». Ça me fait beaucoup rire... (dans ma solitude... — je n'ai pas dit « zizi »).
PS 2 : pas répondu à tout ce que tu dis, mais je suis d'accord. Oui, prendre contact tout de suite avec l'ONDA et, si tu peux m'avoir un rendez-vous prochain, fais-le, j'irai. Je suis en phase d'y croire (enfin, de croire que mes journées ne sont pas foutues quand je rencontre des programmateurs et des décideurs culturels, yes !) 

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