Thursday, February 13, 2014

T out est ouvert pour eux, tout est parfait car tout est neuf

     
Au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, on joue encore demain 2 fois, à 15h, je crois, et le soir — et une fois samedi — un spectacle qui m’a saisi d’admiration. En ce moment, j’aime voir, me baigner dans des spectacles ou des expos qui me permettent un espace pour penser à mon prochain travail des Bouffes du Nord : ce n’est pas le cas ici. Ça ne me correspond pas, si vous voulez, pas d’espace qui se crée ou, au bout d’un moment, mon espace qui se referme. Il me semble que je peux d’autant plus, ayant avoué cette infirmité, vous habituer maintenant à mon ébahissement. Littéralement. J’y allais à reculons, j’y allais pour voir Zita Hanrot, l’amie d’Ambroise, que j’ai trouvée remarquable, parfaite, mais tous, vraiment, j’ai été saisi de leurs maîtrises (c’est leurs derniers mois au Cons’) ; je ne savais pas (je ne réalisais pas) que le Conservatoire formait une telle écurie de haute école. La soirée était une tragédie, une saga. Je n’ai jamais vu de pièce de Wajdi Mouawad, mais j’ai pensé que c’était un peu le genre, ce qu’on m’a confirmé ensuite : une saga sur plusieurs générations à partir du moment de la guerre d’Algérie (jusqu’aux islamistes). Admirablement maîtrisé. Précis comme une partition et fabuleusement vivant. Lumière et costumes parfaits et cette salle Louis Jouvet, vraiment top ! Des souvenirs : j’ai été auditeur libre ds la classe de Claude Régy. J’ai revu, ce soir, ce que ça voulait dire : les meilleurs. Oui, les meilleurs. Formés à ça : être de la belle bagnole, de la Ferrari. Je me suis dit : comment ces jeunes gens si beaux, émouvants comme la jeunesse, fringants comme des purs-sangs arabes peuvent-ils abattre de telles horreurs ? Des viols, du vitriol. C’est le mystère du théâtre, de la machine théâtre.

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