E t la grotte, fatale aux hôtes imprudents
Pas de notes particulières
pour ce soir (ou que je n'ai pas déjà dites), bonne représentation, mais salle
assez baillante, tout du long, je ne sais pas pourquoi... Scène des garçons un
peu moins bonne, il me semble, mystérieuse ou « ensemble » que samedi
(où elle était très bonne). Première partie de la scène mondaine doit être plus
rythmée, plus courte. C'est-à-dire que les gémissements de Soleïma enchaînent
presque avec le Minotaure. Tant pis pour ce que vous ne pouvez pas
« mettre » dans cette scène (vous pouvez aussi faire plus court, plus
rapide, par ex, Francesca et Paolo au fond). Ce qui compte (que vous devez
faire plus encore), c'est l'espace — immensifier le temps et l'espace — pour
que les existences, les vôtres, soient émouvantes et belles car totalement
perdues dans le cosmos (infini). Et puis les morts, bien faire penser que vous
en êtes. Vous entrez dans une salle souterraine — qui ne voit pas le soleil depuis
des milliers d'années — où la vie s'est retirée, vous entrez dans la vie des
morts jusque dans leur odeur et
peu à peu on comprend que c'est vous, ces morts anciens des époques antiques,
c'est vous-mêmes qui êtes les fantômes et qui ne voyez jamais le soleil, pas
ces faux touristes que vous nous avez fait croire au début... (et ça doit
glacer les sangs malgré le « réalisme » de la légèreté).
Ce soir venez à 19h30 pour
qu'on ait un moment ensemble avant la mise à 20h10.
Merci,
YN
Reconnais-tu le Temple au
péristyle immense,
Et les citrons amers où
s’imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux
hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort
l’antique semence ?...
Ils reviendront, ces Dieux
que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l’ordre
des anciens jours ;
La terre a tressailli d’un
souffle prophétique...
Cependant la sibylle au
visage latin
Est endormie encor sous
l’arc de Constantin
— Et rien n’a dérangé
le sévère portique.
(Nerval)
Labels: bouffes, correspondance
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