L e Mal

« Moi, ce qui me frappe depuis 20 ou 30 ans maintenant, c’est que nous n’arrivons plus à accepter le mal à l’intérieur de nos sociétés. Si vous voulez, au fond nous voulons le sortir de nous-mêmes. »

« En fait, ce qui me frappe, c’est que nous avons cessé de croire soit que le mal puisse être, comment dire, civilisé par la morale ou la spiritualité, sur le plan individuel, soit qu’il puisse trouver, notamment en tant que le mal procède de structures sociales injustes, soit qu’il puisse trouver une réponse politique, dans le cadre d’un projet politique, qui nous permettrait de diminuer progressivement les causes du mal. Nous avons cesser de croire à l’un ou à l’autre. Le mal nous est devenu quelque chose d’insupportable. Saint Augustin dit quelque part que vouloir traiter le problème du mal, c’est comme vouloir voir l’invisible ou écouter le silence. Et on a l’impression que nous sommes face à cette espèce de mur du mal, face auquel nous ne pouvons rien faire que d’édifier des barrières sécuritaires qui ne règlent rien et qui nous dégradent, à mon sens. »