Le C éleste
« Veille à ce que l’humain ne détruise pas le céleste en toi, veille à ce que l’intentionnel ne détruise pas le nécessaire »
Cette pièce, L’Abri trou, m’a ouvert sur le ciel. Elle avait quelque chose de céleste. Baudelaire avait horreur de la campagne, il n’y allait jamais. Quand il parle des merveilles du paysage, de la nature, il est toujours à Paris et c’est des ciels dont ils parlent (je crois que c’est Yves Bonnefoy qui le fait remarquer). C’est dans les ciels que je me suis reconnu, le jour d’après, chez moi, dans cette pièce qui m’a relié au céleste en moi
Du rose apparaît à l’aube. Ce sont deux chemises posées l’une sur l’autre, posées sur le blanc d’un miroir
Lire jusqu’à avoir mal aux yeux, ce qui venait assez vite
Les mécanismes terrestres, les mécanismes célestes
Je suis enfermé toujours dans Paris (la ville infinie), mais, après la libération de la joie de vivre que la pièce d’hier a manifesté, je regarde les ciels et je trouve — inimaginablement beaux — qu’ils ressemblent à ce que cette pièce a ouvert dans mon cœur. Oui, cette pièce a qqch de céleste. La sculpture d’Elizabeth n’a-t-elle pas une forme de nuage ? Ce que j’aime au Carreau, avec la pièce Sur le carreau et maintenant L’Abri trou, c’est de faire franchir les frontières de la représentation. La simplicité de la pièce d’une durée de 3/4 d’h et le fait de la jouer plusieurs fois permettent d’y faire entrer ce que j’appelle (d’après l’Evangile) « les ouvriers de la onzième heure ». Arrivés comme spectateurs, ils repartaient comme performers, bref, une transsubstantiation. Et puis le plaisir, comme en rêve, de voir apparaître les amis qu’on ne s’attendait pas à voir là (car je n’avais prévenu personne, mais comme à un anniversaire surprise). C’est la grâce de jouer dans le very heart of Paris. Sont passés (mais j’en oublie) : Mark Tompkins et Jean-Louis Badet, Benjamin Lazare, Samuel Achache, Pablo Pillaud-Vivien et Germain Louvet (que je n’ai pas osé faire entrer dans la pièce cette fois-ci), Farid, Yann, Romain, Alice, Sabine, Cecilia avec son bel amant anglais et son bébé, Manuel Vallade, Wagner…
Ciels : à moi, c’est moi. Baudelaire…
Finalement tous les emmerdeurs se mettent dans des niches
J’ai une vie onirique qui me donne une grande confiance
Labels: abri trou carreau paris devise
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