R ue de la Fidélité
J’ai passé la soirée avec Sophie Calle. C’est Jeanne qui me l’a fait rencontrer. Franchement charmante. Très libre. Je n’ai pas encore vu l’expo qui marche du tonnerre au musée Picasso. Je ne lui ai pas dit (que voulez-vous « dire », dans ces circonstances ? vous écoutez simplement), mais je crois que c’est l’artiste dont l’œuvre me reste le plus en mémoire, me reste totalement en mémoire. C’est peut-être son talent le plus unique : ça ne s’oublie pas. Rien ne s’oublie de ce qu’elle a décidé de montrer. A un moment, elle me précise : « J’ai été strip-teaseuse une fois dans ma vie » (à Pigalle). « — Oh, je suis au courant ! Vous savez, Sophie, on sait à peu près tout de vous… » Cet échange m’a fait penser à Marguerite Duras (j’ai toujours aimé les vieilles dames) qui disait à la fin de sa vie : « Vous savez, j’ai eu un amant chinois… » Ah, on est au courant, Margotte ! on sait, on sait… Elle est très contente du succès de l’expo. Elle y a installé son bureau. Elle a marqué : « Je suis peut-être là, peut-être pas là, etc. » Alors les gens lui glissent des petits mots sous la porte. Quand elle en sort, vers 6h, à la fermeture, souvent les gens l’applaudissent. L’applaudissent ! « Vous comprenez, moi, personne ne m’a jamais applaudie. » Elle avoue à Jeanne son euphorie. Il lui arrive désormais de rejoindre son « bureau » juste pour une heure, juste à 5h, juste pour pouvoir en sortir à 6 et qu’on l’applaudisse. Bref, elle est drôle. Elle dit qu’elle n’en est quand même pas au point de François Hollande qui a visité l’expo tête dégagée, grand sourire, se précipitant sur toutes les mains, implorant les selfies. Sophie qui jusque-là traversait son expo furtive comme une souris, tête rentrée, cheveux devant et lunettes fumées, à son exemple, maintenant, jette en passant un coup d’œil à droite à gauche un peu comme le fait un nageur de crawl. Bref, elle est drôle. Un beau jeune homme lui a tendu un livre dans une péniche où elle va chaque année pendant Paris-Photo pour trouver des livres-objets rares (en face du musée d’Orsay) : « Celui-ci, c’est pour vous ». Non, elle n’ira pas avec le beau jeune homme qui a 30 ans de moins qu’elle (40 ?), franchement ça la dégoûterait, mais elle lui a quand même donné son n° de tél (en plus du billet pour l’expo). Madonna lui a demandé vendredi de la lui faire visiter, l’expo, à la fermeture à 6h1/2, mais c’était samedi ou rien. Sophie ne pouvait pas, elle avait son livre à signer à Paris-Photo puis à la librairie Lagerfeld où elle est retombée sur Madonna qui s’est excusée, qui lui a dit qu’elle trouverait un moment dans la semaine et qui, du coup, lui a refilé 2 tickets pour demain à Bercy. Eh, oui, les p’tits loups, la vie, c’est parfois aussi simple que ça… (Demandez-moi, je vous ferais rentrer…) Elle vit à l’hôtel, en ce moment, parce qu’elle a déménagé tout son appart à Picasso. Le nom de l’hôtel n’a pas été choisi au hasard, vous pensez bien. Je ne peux pas le révéler ici. A moins qu’elle l’ait déjà clamé dans son expo. Bref, elle est géniale. Son chat SOURIS est mort. Le nouveau s’appelle MILOU. Et voici que Jeanne chantonne merveilleusement la chanson de Véronique Sanson : « J’veux plus d’amour… » Sophie Calle dit : « Moi, j’veux plus baiser ! » Le nom de l’hôtel ? Vous brûlez… Moi ? je suis tombé EN GRAND AMOUR
Labels: paris
0 Comments:
Post a Comment
<< Home