Je n’ai pas assez d’amis. Je m’aperçois que je charge la mule Legrand. Trop. Il a trop à tirer, Legrand. Bobo bien sûr, mais Bobo est lui aussi arrivé à saturation. Parce que c’est ça, le problème, Legrand s’attire, non, pas ça tire, SATURE ! Bobo fait son film (je n’ose même pas lui demander comment ça va de peur qu’il le prenne comme une intrusion). Moi, j’en peux plus de moi-même, pourquoi Legrand arriverait-il à me supporter, je veux dire ce que je ne supporte même pas de moi. Ni Bobo. Il en faudrait d’autres moins usés. Des que je pourrais encore embobiner, des naïfs, des clairs, des lumineux… mais je ne trouve pas, je ne cherche pas non plus, mais ça pourrait apparaître, des anges…
Mon isolement avance la guerre
Je suis dehors. Je vais à la bibliothèque. La bibliothèque a fermé. Le chemin de chez moi à la bibliothèque est un sentier. Le sentier, le fréquenterai-je encore ? Non. L’habitude en est prise. Mais la bibliothèque a fermé. Quelles lignes dans la cité, quelles vignes ? C’est la nuit, c’est le sentier. Je suis dehors comme Pasiphaé, comme Mrs Dalloway…
J’étais pris dans son rêve
Dans les années où j’ai commencé mon isolement
Il était pris dans mon rêve
Les rêves s’enchâssaient
Il et elle et moi
« like the flap of a wave; the kiss of a wave »
Je veux qu’on me respecte, je veux qu’un écrivain (comme on le disait, sans distinction de genre) me respecte, dans le sens qu’il me croit, qu’il m’imagine capable de le lire, qu’il me sente capable de me concentrer. L’autre soir, j’ai vu un film documentaire de plus de 4h sur une petite ville de la côte Est des Etats-Unis. Bon. Ça a été dur au début, parce que qu’est-ce que j’en ai à foutre de tous ces gens de cette petite ville de la fin des années 90, mais au fur et à mesure que le temps s’installait, je sentais le cinéaste comme me faire confiance, préparer pour moi son film, même pas son film peut-être : qqch, qqch qu’il était précieux de partager, de découvrir ensemble. Même si lui avait quelques longueurs d’avance, il revenait à ma hauteur car il voulait connaître la sensation avec moi de voir pour la première fois ce film, de lire pour la première fois ce livre, de découvrir. J’étais coincée dans la salle de cinéma, je l’avais accepté (assez peu de gens partaient) et je me disais : Mon Dieu, si j’étais capable de passer 4h à lire un livre sans distractions, je serais sauvée, nous serions sauvés… Dans le cinéma du film ennuyeux, pas de smartphone, pas de réseau a-sociaux, un sevrage… 4 h ! Merveilleuses heures pas perdues
Mon isolement avance la guerre
Je suis dehors. Je vais à la bibliothèque. La bibliothèque a fermé. Le chemin de chez moi à la bibliothèque est un sentier. Le sentier, le fréquenterai-je encore ? Non. L’habitude en est prise. Mais la bibliothèque a fermé. Quelles lignes dans la cité, quelles vignes ? C’est la nuit, c’est le sentier. Je suis dehors comme Pasiphaé, comme Mrs Dalloway…
J’étais pris dans son rêve
Dans les années où j’ai commencé mon isolement
Il était pris dans mon rêve
Les rêves s’enchâssaient
Il et elle et moi
« like the flap of a wave; the kiss of a wave »
Je veux qu’on me respecte, je veux qu’un écrivain (comme on le disait, sans distinction de genre) me respecte, dans le sens qu’il me croit, qu’il m’imagine capable de le lire, qu’il me sente capable de me concentrer. L’autre soir, j’ai vu un film documentaire de plus de 4h sur une petite ville de la côte Est des Etats-Unis. Bon. Ça a été dur au début, parce que qu’est-ce que j’en ai à foutre de tous ces gens de cette petite ville de la fin des années 90, mais au fur et à mesure que le temps s’installait, je sentais le cinéaste comme me faire confiance, préparer pour moi son film, même pas son film peut-être : qqch, qqch qu’il était précieux de partager, de découvrir ensemble. Même si lui avait quelques longueurs d’avance, il revenait à ma hauteur car il voulait connaître la sensation avec moi de voir pour la première fois ce film, de lire pour la première fois ce livre, de découvrir. J’étais coincée dans la salle de cinéma, je l’avais accepté (assez peu de gens partaient) et je me disais : Mon Dieu, si j’étais capable de passer 4h à lire un livre sans distractions, je serais sauvée, nous serions sauvés… Dans le cinéma du film ennuyeux, pas de smartphone, pas de réseau a-sociaux, un sevrage… 4 h ! Merveilleuses heures pas perdues
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