Le poème dit à la Ménagerie (envoyé par Pierre, lundi)
Dire que rien
et ne plus rien voir d’autre
que l’impossible image
de toi et le silence
toi et la vie
à peine ouverte
et confus le paysage de ton cœur
et comme les semences et les reflets bizarres
ton bracelet qui prend les couleurs du monde
ton bras sombre encore et ta chair si pâle sur les photographies
Dire encore
plus rien n’est possible
il vaut mieux ne pas
ça ne sert à rien de
on se protège mieux
le drap des mots absents
la mémoire fatiguée
n’en peut plus de se dire
Défaire les liens
toujours recommencés
les liens du monde
le lien de toi et moi
qu’en reste-t-il
(J’ai retrouvé mes rêves un matin d’hiver
qu’il n’y avait plus rien à dire
que la plaine d’amour rase et sèche disparaissait
à l’oreille engourdie
déversant pêle-mêle
insectes colorés
rouges et tournoyants
ailes blanches aux nervures fines
comme pétales oblongs
déployant le silence)
― tête penchée
paupières entrecloses ―
Si lente
l’alarme étouffée
si extravagante et belle
qu’on touche les saisons
en livre des adieux riants
aux pages feuilletées doucement
à la lueur d’un silence
où l’ombre se tait
en traits incertains
biffures d’oublieuse raison
images aux rayures comme de l’autre siècle
taches d’encre
vieilles gouttes à la brillance depuis longtemps gardée
précieux regards du lointain
aux indistincts contours
et formules inabouties
qui flottent là
sur le papier mal découpé
et ne plus rien voir d’autre
que l’impossible image
de toi et le silence
toi et la vie
à peine ouverte
et confus le paysage de ton cœur
et comme les semences et les reflets bizarres
ton bracelet qui prend les couleurs du monde
ton bras sombre encore et ta chair si pâle sur les photographies
Dire encore
plus rien n’est possible
il vaut mieux ne pas
ça ne sert à rien de
on se protège mieux
le drap des mots absents
la mémoire fatiguée
n’en peut plus de se dire
Défaire les liens
toujours recommencés
les liens du monde
le lien de toi et moi
qu’en reste-t-il
(J’ai retrouvé mes rêves un matin d’hiver
qu’il n’y avait plus rien à dire
que la plaine d’amour rase et sèche disparaissait
à l’oreille engourdie
déversant pêle-mêle
insectes colorés
rouges et tournoyants
ailes blanches aux nervures fines
comme pétales oblongs
déployant le silence)
― tête penchée
paupières entrecloses ―
Si lente
l’alarme étouffée
si extravagante et belle
qu’on touche les saisons
en livre des adieux riants
aux pages feuilletées doucement
à la lueur d’un silence
où l’ombre se tait
en traits incertains
biffures d’oublieuse raison
images aux rayures comme de l’autre siècle
taches d’encre
vieilles gouttes à la brillance depuis longtemps gardée
précieux regards du lointain
aux indistincts contours
et formules inabouties
qui flottent là
sur le papier mal découpé
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