Tercian
Hey mon loup,
Je divague un peu ce soir, j'ai forcé sur le Tercian, tu m'excuseras, hein ?
Tu sais, j'aimerais beaucoup faire un truc avec toi, un truc sur scène je veux dire. C'est pas pour faire ma promotion. C'est parce que je pense qu'il faut fabriquer des choses avec les gens qu'on aime. En dehors de ça c'est du temps perdu, même l'amour, même le sexe, s'il n'y a pas fabrication, c'est du temps perdu.
Alors voilà, je divague et j'ai une idée.
Une idée que je visionne dans ma tête.
J'ai envie de te la raconter.
Nous sommes tous les deux sur scène, ça va durer une petite heure. J'imagine un théâtre genre la Ménagerie de verre (tant qu'à faire).
C'est une impro préparée. Au fond du plateau il y a un grand drap blanc sur lequel est projeté un film ou une série, sans le son. Je sais pas bien quoi. Un film avec Chaplin ou un épisode de Dexter ou Twin Peaks. Nous avons deux micro et nous commentons au fur et à mesure ce que nous voyons. Nos commentaires font un dialogue.
Il peut y avoir des moments de silence. Des moments de monologue. On peut s'échapper du film et y revenir. L'idée est de créer un dispositif capable de capter le plus de liberté possible.
C'est ça qui me plaît chez toi : la voix nue, la prise de risque presque maximale, la chute libre sans filet.
Titre possible : POUR LE PIRE ET LE MEILLEUR
Je t'embrasse,
O
Ben, oui, super ! Tu m'expliqueras « la prise de risque presque maximale, la chute libre sans filet »… Nous, les acteurs, on comprend pas ces mots, on ne voit pas ce que ça dit. C'est du cirque ? Ah, non, j'ai compris : tu m'prends pour Chéreau ! Pour l'heure, je voudrais aussi te demander (on ne prête qu'au riche) avec quelle délicatesse calmer un ami jeune qui vit un amour extraordinaire, mais dont l'envie de crier son bonheur, d'ameuter le monde entier autour de sa bonne nouvelle (Christ est vivant) me fait un petit peu peur (comme je n'suis pas Chéreau et que c'est un acteur que j'emploie…) Que dire pour lui dire : « It's love, you know, it's only love, ce n'est pas forcément que Dieu existe... » sans avoir l'air non plus d'écraser la poésie ?
Oh, s'il en est là, je crains qu'il ne soit sourd à toute tentative de modération, aveugle à toute raison. Il doit faire son expérience. C'est con à dire, mais je ne vois rien d'autre. Il ne faut surtout pas le contredire. Il connaît le paradis. Tant mieux pour lui. Bientôt ce sera l'enfer. Et un nouveau paradis, après...
Quant à mon mail de la nuit, non je ne te confonds pas avec Chéreau, je ne sais pas si je vais pouvoir t'expliquer, j'étais sous Tercian à haute dose, je tutoyais les anges...
Bises !
Je divague un peu ce soir, j'ai forcé sur le Tercian, tu m'excuseras, hein ?
Tu sais, j'aimerais beaucoup faire un truc avec toi, un truc sur scène je veux dire. C'est pas pour faire ma promotion. C'est parce que je pense qu'il faut fabriquer des choses avec les gens qu'on aime. En dehors de ça c'est du temps perdu, même l'amour, même le sexe, s'il n'y a pas fabrication, c'est du temps perdu.
Alors voilà, je divague et j'ai une idée.
Une idée que je visionne dans ma tête.
J'ai envie de te la raconter.
Nous sommes tous les deux sur scène, ça va durer une petite heure. J'imagine un théâtre genre la Ménagerie de verre (tant qu'à faire).
C'est une impro préparée. Au fond du plateau il y a un grand drap blanc sur lequel est projeté un film ou une série, sans le son. Je sais pas bien quoi. Un film avec Chaplin ou un épisode de Dexter ou Twin Peaks. Nous avons deux micro et nous commentons au fur et à mesure ce que nous voyons. Nos commentaires font un dialogue.
Il peut y avoir des moments de silence. Des moments de monologue. On peut s'échapper du film et y revenir. L'idée est de créer un dispositif capable de capter le plus de liberté possible.
C'est ça qui me plaît chez toi : la voix nue, la prise de risque presque maximale, la chute libre sans filet.
Titre possible : POUR LE PIRE ET LE MEILLEUR
Je t'embrasse,
O
Ben, oui, super ! Tu m'expliqueras « la prise de risque presque maximale, la chute libre sans filet »… Nous, les acteurs, on comprend pas ces mots, on ne voit pas ce que ça dit. C'est du cirque ? Ah, non, j'ai compris : tu m'prends pour Chéreau ! Pour l'heure, je voudrais aussi te demander (on ne prête qu'au riche) avec quelle délicatesse calmer un ami jeune qui vit un amour extraordinaire, mais dont l'envie de crier son bonheur, d'ameuter le monde entier autour de sa bonne nouvelle (Christ est vivant) me fait un petit peu peur (comme je n'suis pas Chéreau et que c'est un acteur que j'emploie…) Que dire pour lui dire : « It's love, you know, it's only love, ce n'est pas forcément que Dieu existe... » sans avoir l'air non plus d'écraser la poésie ?
Oh, s'il en est là, je crains qu'il ne soit sourd à toute tentative de modération, aveugle à toute raison. Il doit faire son expérience. C'est con à dire, mais je ne vois rien d'autre. Il ne faut surtout pas le contredire. Il connaît le paradis. Tant mieux pour lui. Bientôt ce sera l'enfer. Et un nouveau paradis, après...
Quant à mon mail de la nuit, non je ne te confonds pas avec Chéreau, je ne sais pas si je vais pouvoir t'expliquer, j'étais sous Tercian à haute dose, je tutoyais les anges...
Bises !
Labels: correspondance
1 Comments:
TERCIAN = Cyamémazine
Chez l'adulte :
· Etats psychotiques aigus.
Etats psychotiques chroniques (schizophrénies, délires chroniques non schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
· Traitement symptomatique de courte durée de l'anxiété de l'adulte en cas d'échec des thérapeutiques habituelles.
· En association avec un antidépresseur, traitement de courte durée de certaines formes sévères d'épisode dépressif majeur.
Cette association ne peut se faire que pendant la période initiale du traitement, soit pendant 4 à 6 semaines.
Chez l'enfant de plus de 6 ans :
Troubles graves du comportement avec agitation et agressivité.
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