Saturday, September 10, 2011

Etre pute




Objet : On est toujours la pute de quelqu’un

Cher Monsieur Frydman,

Kataline m'a dit que vous vous étonniez que je ne vous réponde pas. J'allais le faire, j'allais le faire... Peut-être ai-je été surpris que l'étendue de mes projets semble dépasser vos capacités que j'imagine immenses. C'est vrai qu'il n'y a aucune raison de ne pas commencer par un bout. L'essentiel est de commencer. Réussir une seule chose ensemble nous donnerait l'envie de continuer. On pourrait partir sur ce que vous voulez, vos thèmes sont honorables, on pourrait échanger sur tout, mais il faut que vous donniez de l'argent. Je n'ai aucune idée applicable sans conditions de production. Parce que, des idées, j'en ai des milliards, autant que de rêves, si vous voyez ce que je veux dire... Marguerite Duras disait que le mot qu'elle détestait le plus dans la langue française était le mot « rêve » : « Moi, je ne rêve pas, j'écris. » Vous le savez pour vos affaires : il n'y a pas de rêve, il y a des affaires. Pour moi non plus, il n'y a jamais rien eu en dehors des conditions de production. C'est pour ça que j'insiste sur la monnaie sonnante et trébuchante. De toute façon, vous voir serait (de nouveau) un plaisir. Je crois que Kataline essaye d'organiser un déjeuner en octobre...

Bien à vous

Yves-Noël Genod

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