Tuesday, March 06, 2012

Le Mot « chair »




Salut Yves-Noël,

Je joins à ce mail les doubles pages du catalogue sur lesquelles se trouve ton texte et ma photo ainsi que la double avec ta mini-bio.
Si tu as d'éventuelles corrections à faire, n'hésite pas, sachant que ça doit partir à l'impression rapidement.
Le mot « chair » sera bien en italique, j'ai d'ores et déjà demandé la correction.
J'espère te voir bientôt pour te remercier de vive voix (rien de sexuel ici :-)
Je t'embrasse
a



C'est très bien. La coupure est bien. L'allusion à la révolution est plus infra (mais, après tout, je ne disais pas la guillotine pourtant évidente). Pas d'italique à « chair » (finalement). En revanche, dans la bio, italique sur le titre du spectacle En attendant Genod. Dans la bio aussi changer « porte » par « garde » (dernière ligne : Son blog, jour le jour d'effacement et de mémoire, garde les traces...)

Bisous
(je croyais que tout était sexuel, c'est Marguerite Duras qui me l'avait dit)

YN



La couleur verte et la couleur rouge. Elles ont un nom, elles sont une manière de voir, elles sont un voile. Elles sont le plasma et le placenta de la vie. La vie moyenâgeuse, virtuelle, vivante. La vie de la révolution. Et des élections. (A défaut.) (…). Les sacs
plastiques, désormais. Ce sont des objets émouvants, ils vont disparaître. Mais ils sont vivants comme le XXème siècle, vivants comme les peuplades. Les sacs plastiques sont partout, méduses inoffensives, apprivoisées. Ils sont nombreux en Inde. En Inde et dans les coeurs. Et ce qu’ils montrent et ce qu’ils cachent, c’est ce qu’on voudrait toucher, l’oreille, la bouche. Le front, le sourcil, la narine. Le corps est banal (comme un support), mais le sac plastique révèle l’âme, la personne – l’amour. Les têtes sont protégées, sur-momifiées par le gel vivant de la photographie. Elles enregistrent, elles enregistrent, avec des moyens légers, l’incarnation. On peut regarder pour toujours l’oeuvre de la photographie en relief. On peut respirer comme Laura Palmer entourée du plastique de son cadavre. Marguerite Duras disait : « Pour une fois que nous ne sommes pas morts. » Les sculptures sont vivantes et émouvantes, le plâtre est frais. Je crois que les photos ont été faites la nuit dernière. Avec un peu de chance, je rencontrerai leur viande encore vivante. Leur chair.



The colour green and the colour red. They have a name, they are a way of seeing, they are a veil. They are the plasma and the placenta of life. Medieval life, virtual, alive. The life of revolution. And of elections. (Failure). (…). Plastic bags, now. They are poignant objects, they are going to disappear. But they are alive like the 20th century, alive like hordes. Plastic bags are everywhere, inoffensive jellyfish, domesticated. They are numerous in India. In India and in hearts. And what they show and what they hide, it is what you would like to touch, the ear, the mouth. The forehead, the eyebrow, the nostril. The body is banal (like a support), but the plastic bag reveals the soul, the individual – love. heads are protected, over-mummified by the living gel of photography. They record, they record, with light means, the incarnation. We can look forever at the work of photography in relief. We can breathe like Laura Palmer surrounded by the plastic of her corpse. Marguerite Duras used to say: “for once that we are not dead.” The sculptures are alive and poignant, the plaster is fresh. I think the photos were made last night. With a little luck, I will meet their meat still alive. Their flesh.

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