Hair de Paris
C’est agréable de se partager
le travail, entre amis… Texte d’Olivier Steiner, ce matin, sur facebook, suivi d’un ajout par Baptiste
Kubich, cette après-midi. Pour finir, nous échappons à la mort comme en témoigne l'article de « Libé » envoyé par Christine Armanger, ce soir. Note pour mon père : Ne pas transmettre à maman.
La semaine avait été
dure, j'avais envie de sortir, de voir du monde. RDV avec Yves-Noël Genod, les
Beaux-Arts à 15 heures, il m'a ému le bougre, le revoir après ce long été m'a
rappelé qu'il m'avait manqué, le saligot. Nous nous retrouvons dans la chapelle
des Petits-Augustins, au milieu de plâtres sous forme de gisants. Les figures
de cire d'Urs Fischer se consument comme fleurs qui fanent, sans bruit.
Bien-sûr on parle vite de BB, le grand et nouvel amour d'Yves-No. Bébé va-t-il
fondre comme une bougie, lui aussi ? Je pense que c'est pas mal, ce travail de
Fischer, mais, dans le genre bougie, je préfère la vidéo de François-Xavier Courrèges,
insurpassable dans le genre. Hop, nous sortons, il fait beau, pas de course, on
traverse la Seine et on essaie de se résumer nos été, impossible. Nous
traversons le Louvre, YN me prend par la taille, parce que c'était lui, parce
que c'était moi. Direction le Marais, c'est pas tout mais on a des choses à
faire. Pas loin du musée Picasso nous faisons une bise au joli garçon fleur,
Jérémy Martin, qui ne change pas, aussi frais qu'un coquelicot, je tire son
tee-shirt pour vérifier, c'est cool, les poils sont toujours là. Jérémy a l'air
qui brille comme un chiot. On file rue de Thorigny. C'est le dernier jour de
l'expo d’Hannibal Volkoff. Sur le chemin, on s'arrête Christophe Gaillard, une
expo sur le dégoût, forcément ça donne envie. L'expo est bof, tout ça est trop
digéré. Mais il y a un texte de Vincent Labaume qui nous intéresse et nous fait
rire : « Mais si l'on recule infiniment, comment peut-on vous enculer
? ». Je reste sur cette question ouverte et je sors fumer un clope.
Hannibal passe, lunettes John Lennon et chapeau melon. Je fais les
présentations. Nous arrivons Galerie Hors-Champ. Je savais que les photos
d'Hannibal plairaient à YN et le fait est qu'elles lui plaisent. Hannibal, c'est
Nan Goldin sans la tragédie. C'est le désir assouvi ou juste après
l'assouvissement. C'est la fête, aussi. C'est la jeunesse, bien-sûr, cette façon
de croire que les choses sont inséparables. Hannibal nous parle de ses plans Q,
d'un ex-amant qui veut porter plainte contre lui, de son goût pour le SM,
enfin, pour les rapports domi / soumis. Hummm, je l'aime bien, cet Hannibal, on
va avoir des choses à se dire. Bon, il est 17h, on a rdv avec le beau José
Lévy. Il est là, en forme, souriant, doux, racé, comme d'hab. Il nous explique
son expo Judoki, son rapport tout personnel au Japon, nous restons là un
moment. Je prends qq renseignements, je vais peut-être écrire un texte sur
l'expo de José, on verra si j'y arrive. Au sol, un grand masque No réinterprété
par José, je dis à YN de s'allonger à côté de la tête de Batman, « Imagine
que tu es allongé à côté de BB », il le fait. Dans la cour de l'hôtel
particulier, sur la droite, il y a une boutique de fringues. Je reste un moment
avec José, nous parlons du beau Jean Charles, YN a disparu. YN revient avec un
air de victoire, il a enfilé une veste en laine noire. Il veut notre avis.
« Ah non, YvesNo, sur toi, je suis désolé, mais ça fait Hillary Clinton. Ça
fait vieille américaine friquée mais démocrate : non. » YvesNo rigole, mais
semble déçu. Il disparaît encore dans la boutique. Un type avec un joli sourire
nous rejoint, José et moi, YN revient toujours avec sa veste. J'insiste :
« No way YvesNo, toujours Hillary ». C'est là que je comprends que le
type qui nous a rejoint, et qui a l'air vraiment très gentil, est le designer
des fringues, en question... Oups. J'essaie de rattraper le coup, j'essaie.
Finalement j'entre dans la boutique et je comprends ! Le vendeur est
magnifique, ultra sexy ! Je murmure à l'oreille d'YN : « En fait, c'est pas
la veste, c'est le vendeur que tu veux... – Oui ! Bien-sûr que oui », me
dit YN. Nous jouons avec le vendeur qui ne me calcule pas, qui me fait savoir
qu'il a entendu ma remarque Hillary, nous le quittons, il dit au revoir à
YvesNo et lui dit : « La prochaine fois, venez sans vos amis... » Nous
sortons, rue Vieille du Temple nous croisons le joli Arthur Loustalot qui est
avec sa jolie copine. Yves-No me dit : « Enfin un hétérosexuel, ça fait du
bien ! » Je lui dis : « Attends, on va en aller voir un autre, écrivain
lui-aussi, Aurélien Bellanger signe à 18 heures chez Colette ». Hop, un Casanis
au Bouledogue, qq chips, Pierre nous retrouve là et on s'engouffre aux Cahiers
de Colette. YN saute dans les bras de Pierre, ces deux-là, le lien est fort...
Après la lecture nous parlons avec Aurélien, charmant, rapide, concentré. Sa
petite fille est là, elle doit avoir 3 ans. Aurélien est fait de chair et d'os,
pas seulement de liens http comme on pourrait le croire. YN le félicite pour sa
lecture, c'est vrai que c'était bien, juste, sans pose d'auteur, à la bonne
hauteur quoi. Aurélien me parle de Nancy, nous parlons de Correspondances Manosques. J'achète le dernier
exemplaire de Fassbinder, la mort en fanfare, de Alban Lefranc. J'apprends qu'il
est dans la catégorie Essais du prix Sade, what's the fuck ? Emmanuel Pierrat ?
Que pasa ? C'est un roman, le Alban Lefranc, non ? Bref, nous sortons. D'un
coup, j'ai une envie folle : aller au Flunch ! Je veux un plateau de
self-service avec des frites à volonté. C'est le Flunch ou rien. Pierre
m'invite au Flunch (le roi n'est pas mon cousin) et YN nous accompagne. Plus
tard, il faudra nous séparer, YN ira chez Ramona rejoindre BB et les autres
tandis que Pierre et moi prenons le RER pour Stade de France, la Gaga chante ce
soir. Après Madonna en juillet, je vais voir Gaga avec méfiance. Mais non,
c'est vachement bien. Gaga parle en français, beaucoup, elle improvise, parle
d'alcool, de clopes, de saucisson, de pâté. Ok, elle a pris qq kg, mais on s'en
fout, elle a un corps humain. Gaga n'est pas la Queen of Pop mais une reine du
Pop Art. Son show n'est pas pyramidal, mais c'est un joyeux bordel, touffu, de
mauvais goût parfois, mais vivant du début à la fin. Quand elle chante en
français « Je suis mes cheveux », tout semble dit. Pas d'idéologie,
pas de message destiné aux foules : « This is not a funeral, this is a
party, ok ? »
Chez Ramona, nous sommes sept,
huit, neuf… Les places changent et le vin espagnol coule sur les taches. Au
milieu, une immense paella garnie de gambas, de moules, de pétoncles, poulet et écrevisses ; le riz est légèrement brûlé et accroche la poêle. Je racle
pour les convives à l’aide de ma grande spatule. Un grand blond avec des yeux
fuyants distribue par la queue les crustacés. Nous sommes sept : Anne Isserman,
Sara Rastegar, Nathalie Kousnetzoff, Julie Menut, Christine Armanger, Yves-Noël
Genod et moi. Un couple de Japonais venu déguster la cuisine ibérique se moque
d’YN quand il dit qu’il a tente-six ans. Bien sûr, YN se révolte et les embrasse
en même temps. YN parle couramment japonais. Nous parlons très peu du stage
mais toujours de Borges. YN me dit qu’il aurait voulu me présenter à ses amis
avec qui il a passé l’après midi, mais qu’ils ont préféré aller voir Lady
Gaga, l’ex-chanteuse à la mode. YN me fait penser à Keith Richards, version
blonde. Il nous offre le champagne au Dauphin. La serveuse fait sauter le
bouchon. Je préfère le son du pet discret, lors de l’ouverture d’une bouteille
de champagne, le « pshiiii » fin des bulles qui s’échappent quand on retient le
liège... Nous ne faisons pas la fête. Nous trinquons à notre rencontre sur « l’échiquier », dans les intervalles secrets des caravanes de Pontempeyrat. La
troupe n’est pas au complet. J’aimerais les voir tous sur un parvis de Paris, pendant
des heures à « jouer Dieu ». « Mais ils nous manque l’argent », me
dit YN, l’Esprit à part. Oui, toujours l’argent ; que de maux dans le monde à
cause de l’argent ! L’argent qui part en fumée, en bulles, en places de
concert, en junk ou bio food, divorces, livres… BB
Labels: paris
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