Sunday, September 23, 2012

Hair de Paris


C’est agréable de se partager le travail, entre amis… Texte d’Olivier Steiner, ce matin, sur facebook, suivi d’un ajout par Baptiste Kubich, cette après-midi. Pour finir, nous échappons à la mort comme en témoigne l'article de « Libé » envoyé par Christine Armanger, ce soir. Note pour mon père : Ne pas transmettre à maman.







La semaine avait été dure, j'avais envie de sortir, de voir du monde. RDV avec Yves-Noël Genod, les Beaux-Arts à 15 heures, il m'a ému le bougre, le revoir après ce long été m'a rappelé qu'il m'avait manqué, le saligot. Nous nous retrouvons dans la chapelle des Petits-Augustins, au milieu de plâtres sous forme de gisants. Les figures de cire d'Urs Fischer se consument comme fleurs qui fanent, sans bruit. Bien-sûr on parle vite de BB, le grand et nouvel amour d'Yves-No. Bébé va-t-il fondre comme une bougie, lui aussi ? Je pense que c'est pas mal, ce travail de Fischer, mais, dans le genre bougie, je préfère la vidéo de François-Xavier Courrèges, insurpassable dans le genre. Hop, nous sortons, il fait beau, pas de course, on traverse la Seine et on essaie de se résumer nos été, impossible. Nous traversons le Louvre, YN me prend par la taille, parce que c'était lui, parce que c'était moi. Direction le Marais, c'est pas tout mais on a des choses à faire. Pas loin du musée Picasso nous faisons une bise au joli garçon fleur, Jérémy Martin, qui ne change pas, aussi frais qu'un coquelicot, je tire son tee-shirt pour vérifier, c'est cool, les poils sont toujours là. Jérémy a l'air qui brille comme un chiot. On file rue de Thorigny. C'est le dernier jour de l'expo d’Hannibal Volkoff. Sur le chemin, on s'arrête Christophe Gaillard, une expo sur le dégoût, forcément ça donne envie. L'expo est bof, tout ça est trop digéré. Mais il y a un texte de Vincent Labaume qui nous intéresse et nous fait rire : « Mais si l'on recule infiniment, comment peut-on vous enculer ? ». Je reste sur cette question ouverte et je sors fumer un clope. Hannibal passe, lunettes John Lennon et chapeau melon. Je fais les présentations. Nous arrivons Galerie Hors-Champ. Je savais que les photos d'Hannibal plairaient à YN et le fait est qu'elles lui plaisent. Hannibal, c'est Nan Goldin sans la tragédie. C'est le désir assouvi ou juste après l'assouvissement. C'est la fête, aussi. C'est la jeunesse, bien-sûr, cette façon de croire que les choses sont inséparables. Hannibal nous parle de ses plans Q, d'un ex-amant qui veut porter plainte contre lui, de son goût pour le SM, enfin, pour les rapports domi / soumis. Hummm, je l'aime bien, cet Hannibal, on va avoir des choses à se dire. Bon, il est 17h, on a rdv avec le beau José Lévy. Il est là, en forme, souriant, doux, racé, comme d'hab. Il nous explique son expo Judoki, son rapport tout personnel au Japon, nous restons là un moment. Je prends qq renseignements, je vais peut-être écrire un texte sur l'expo de José, on verra si j'y arrive. Au sol, un grand masque No réinterprété par José, je dis à YN de s'allonger à côté de la tête de Batman, « Imagine que tu es allongé à côté de BB », il le fait. Dans la cour de l'hôtel particulier, sur la droite, il y a une boutique de fringues. Je reste un moment avec José, nous parlons du beau Jean Charles, YN a disparu. YN revient avec un air de victoire, il a enfilé une veste en laine noire. Il veut notre avis. « Ah non, YvesNo, sur toi, je suis désolé, mais ça fait Hillary Clinton. Ça fait vieille américaine friquée mais démocrate : non. » YvesNo rigole, mais semble déçu. Il disparaît encore dans la boutique. Un type avec un joli sourire nous rejoint, José et moi, YN revient toujours avec sa veste. J'insiste : « No way YvesNo, toujours Hillary ». C'est là que je comprends que le type qui nous a rejoint, et qui a l'air vraiment très gentil, est le designer des fringues, en question... Oups. J'essaie de rattraper le coup, j'essaie. Finalement j'entre dans la boutique et je comprends ! Le vendeur est magnifique, ultra sexy ! Je murmure à l'oreille d'YN : « En fait, c'est pas la veste, c'est le vendeur que tu veux... – Oui ! Bien-sûr que oui », me dit YN. Nous jouons avec le vendeur qui ne me calcule pas, qui me fait savoir qu'il a entendu ma remarque Hillary, nous le quittons, il dit au revoir à YvesNo et lui dit : « La prochaine fois, venez sans vos amis... » Nous sortons, rue Vieille du Temple nous croisons le joli Arthur Loustalot qui est avec sa jolie copine. Yves-No me dit : « Enfin un hétérosexuel, ça fait du bien ! » Je lui dis :  « Attends, on va en aller voir un autre, écrivain lui-aussi, Aurélien Bellanger signe à 18 heures chez Colette ». Hop, un Casanis au Bouledogue, qq chips, Pierre nous retrouve là et on s'engouffre aux Cahiers de Colette. YN saute dans les bras de Pierre, ces deux-là, le lien est fort... Après la lecture nous parlons avec Aurélien, charmant, rapide, concentré. Sa petite fille est là, elle doit avoir 3 ans. Aurélien est fait de chair et d'os, pas seulement de liens http comme on pourrait le croire. YN le félicite pour sa lecture, c'est vrai que c'était bien, juste, sans pose d'auteur, à la bonne hauteur quoi. Aurélien me parle de Nancy, nous parlons de Correspondances Manosques. J'achète le dernier exemplaire de Fassbinder, la mort en fanfare, de Alban Lefranc. J'apprends qu'il est dans la catégorie Essais du prix Sade, what's the fuck ? Emmanuel Pierrat ? Que pasa ? C'est un roman, le Alban Lefranc, non ? Bref, nous sortons. D'un coup, j'ai une envie folle : aller au Flunch ! Je veux un plateau de self-service avec des frites à volonté. C'est le Flunch ou rien. Pierre m'invite au Flunch (le roi n'est pas mon cousin) et YN nous accompagne. Plus tard, il faudra nous séparer, YN ira chez Ramona rejoindre BB et les autres tandis que Pierre et moi prenons le RER pour Stade de France, la Gaga chante ce soir. Après Madonna en juillet, je vais voir Gaga avec méfiance. Mais non, c'est vachement bien. Gaga parle en français, beaucoup, elle improvise, parle d'alcool, de clopes, de saucisson, de pâté. Ok, elle a pris qq kg, mais on s'en fout, elle a un corps humain. Gaga n'est pas la Queen of Pop mais une reine du Pop Art. Son show n'est pas pyramidal, mais c'est un joyeux bordel, touffu, de mauvais goût parfois, mais vivant du début à la fin. Quand elle chante en français « Je suis mes cheveux », tout semble dit. Pas d'idéologie, pas de message destiné aux foules : « This is not a funeral, this is a party, ok ? »







Chez Ramona, nous sommes sept, huit, neuf… Les places changent et le vin espagnol coule sur les taches. Au milieu, une immense paella garnie de gambas, de moules, de pétoncles, poulet et écrevisses ; le riz est légèrement brûlé et accroche la poêle. Je racle pour les convives à l’aide de ma grande spatule. Un grand blond avec des yeux fuyants distribue par la queue les crustacés. Nous sommes sept : Anne Isserman, Sara Rastegar, Nathalie Kousnetzoff, Julie Menut, Christine Armanger, Yves-Noël Genod et moi. Un couple de Japonais venu déguster la cuisine ibérique se moque d’YN quand il dit qu’il a tente-six ans. Bien sûr, YN se révolte et les embrasse en même temps. YN parle couramment japonais. Nous parlons très peu du stage mais toujours de Borges. YN me dit qu’il aurait voulu me présenter à ses amis avec qui il a passé l’après midi, mais qu’ils ont préféré aller voir Lady Gaga, l’ex-chanteuse à la mode. YN me fait penser à Keith Richards, version blonde. Il nous offre le champagne au Dauphin. La serveuse fait sauter le bouchon. Je préfère le son du pet discret, lors de l’ouverture d’une bouteille de champagne, le « pshiiii » fin des bulles qui s’échappent quand on retient le liège... Nous ne faisons pas la fête. Nous trinquons à notre rencontre sur « l’échiquier », dans les intervalles secrets des caravanes de Pontempeyrat. La troupe n’est pas au complet. J’aimerais les voir tous sur un parvis de Paris, pendant des heures à « jouer Dieu ». « Mais ils nous manque l’argent », me dit YN, l’Esprit à part. Oui, toujours l’argent ; que de maux dans le monde à cause de l’argent ! L’argent qui part en fumée, en bulles, en places de concert, en junk ou bio food, divorces, livres… BB

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