Monday, October 29, 2012

Proof of Heaven



Je pensais que j’allais mourir. Alors j’entrais dans les grands restaurants et je commandais des choses délicieuses. Des choses que je n’avais jamais mangées et des fruits de mer aussi. Ça me rendait ma gaîté. J’étais atteint d’une maladie qui me pourrissait de l’intérieur. Un goût de terre, de garbage, de pourriture. Mes amis n’étaient pas au courant. J’allais seul dans ces restaurants.

Le plus près de la maison était le Terminus Nord. (Continuez dans le syle de Modiano.)

Dans le restaurant, je vois peu à peu le monde se gonfler, l’émotion revenir : il arrive que je pleure.

Un article de journal, anodin dans un autre cas, mais depuis que cette mort m’était annoncée et avec le sentiment de cette vie gâchée, inutile, inaboutie – me tirait les larmes. On parlait (par exemple) d’un film qui avait été tourné avec des prisonniers. Tous criminels, quartier haute sécurité, la Mafia. Je ne sais pas par quelles astuces les cinéastes avaient réussi à leur faire tourner le Jules César, de Shakespeare. Et je pensais que je n’aurais pas le temps de voir le film. Mon temps était compté. La fin du dîner aussi, je n’allais plus pouvoir rester. Je ne digérais rien. Mais je prenais exprès les choses les moins digestes, les vins, les liqueurs. Je savais que j’allais souffrir, au retour, dans d’étranges nausées. Mais mon plaisir était intense. (Complétez.)

Quand je sortais du restaurant, j’avais la fièvre…

Je lisais, dans le journal, à propos d’art : « Autant d’œuvres qui inquiètent le regard comme les reliques d’une catastrophe. » Je me demandais ce que les professeurs enseignaient aux enfants…

Sa souffrance était intense, sans rémission, sans qu’il sache si elle était psychologique ou d’ordre organique. Il y avait un temps de Londres… (Complétez.)






« Nu, le carrefour paraît immense. Entre le silence du sol et la blancheur du ciel les immeubles se tassent. L’oeil est vite attiré par leur courbure à l’horizon, et l’espace, où les blocs de pierre et de verre s’enfoncent comme dans la neige, l’espace lui-même a épaissi, s’est infiltré partout, de sorte que les contacts sont rares, les gens petits, les distances longues à parcourir. »






Tout ce qui me détache de la réalité, c’est la mort.

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