Thursday, December 20, 2012

Porte-parole (Jouer Dieu)



« et au fond l’ange apparaît comme une sorte de principe d’expression comme un lac, un miroir, qqch qui répond à la douceur du langage et dans lequel cette fureur se reconnaît, s’exprime et apprend à se connaître. Et, de ce point de vue, l’ange, chez Jacob Boehme, c’est ce par quoi la fureur, enfin, je dirais, le désir violent, comme ça, qui est l’origine de tout se transforme en langage. L’ange, c’est le principe même du langage. C’est comme, pour nous, comment est-ce qu'un désir passe à l’état de mots. Et, pour Jacob Boehme, l’ange, ça serait l’extase de la fureur divine et non pas la nôtre. Pour Jacob Boehme, il est vrai aussi que d’être le langage de la nature divine, c’est le but de tous les êtres et que, par conséquent, tout homme doit devenir angélique. Et, d’une certaine manière, parce que l’homme est matériel, qu’il a un corps, il peut pourvoir Dieu d’un langage plus réel encore que celui que les anges donnent à Dieu. C’est-à-dire que la matérialité même des hommes permet la fonction angélique, c’est-à-dire la fonction de création de langage, plus encore que les anges, même si, par ailleurs, il y a une purification nécessaire aux hommes pour pouvoir se débarrasser de leur passions propres et devenir le langage objectif, comme la chair langagière, de la fureur ou de la violence ou du désir divin. » 

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