Monday, March 25, 2013

grandir / abolir



il n’y a pas, dans le creux de mon samedi, il n’y a pas — qu’est-ce qu’il n’y a pas ? il n’y a pas la nourriture que je désire, il n’y a pas de sucre ou de fruits secs ou qqch comme ça . de « dessert » . les desserts, je ne peux plus en manger . il y a une mouche, depuis qq temp, qui habite avec moi . qui vit sa saison chez moi . il ne fait pas encore vraiment chaud dehors, alors elle reste et, vu qu’elle est unique, je ne vais pas la chasser . j’écris comme l’adolescent dans le spectacle de François Stemmer que je n’ai pas beaucoup aimé, cela dit, mais François me demande d’écrire sur son spectacle, alors, voilà, c’est ce texte . disons que je désire écrire comme l’adolescent dont les textes étaient projetés sur le mur, et ça faisait un peu peur parce qu’il n’aimait que Rimbaud et Bowie qu’il trouvait beaux et je voudrais, moi aussi, ne faire qu’aimer Rimbaud et Bowie et écrire des textes un peu sales . des textes qui ne pourraient jamais avoir plus de public qu’un mouchoir de poche . je veux dire que l’ensemble du public et de ces poèmes — qui n’en sont pas — tiendrait tout ensemble dans l’espace d’un mouchoir de poche . mais on m’avait compris . et dans le creux de mon samedi, c’est ainsi que je vis, c’est ainsi . en quelque sorte . certes la nourriture me manque, celle que je désire, mais pour ce qui est du passage du temp, je suis comblé . le temp passe s par s et mn par mn. je lis des vrais poèmes que je trouve, comme on fouille dans le sable, sur internet — puisque internet remarche dans mon après-midi douloureuse . ils sont en anglais, ils sont en espagnol, ils sont en italien et je suis comme l’adolescent dont je n’ai pas connu le visage, juste des bouts de texte, des bouts de rien, d’adolescence et sans argent . on ne dira jamais assez la splendeur de n’avoir pas d’argent . même si l’on a faim et que la nourriture est mauvaise .



je m’en fous, je suis un peu amoureux . de Thibault Lac . ainsi la vie est belle . j’aime tomber amoureux de gens qui me laissent la vie belle, les montagnes, les lacs, les souliers . en fait, tout est poésie . les abeilles, les potirons . j’en ai déjà parlé  et, oui, Bowie est beau et Rimbaud aussi . à quoi j’ajouterais Baudelaire . car « C’est beau... c’est Baudelaire » (une citation de moi-même) . « adolescence », quel mot subtil et léger ! « adolescent, ente . le nom est employé aussi au féminin et prend au masculin la valeur extensive de « jeune homme inexpérimenté, naïf » » . oui, mon adolescence . avec la mouche du samedi . chantez les sans-papiers et les désœuvrés !






dans ce texte que j’écris encore alors que je l’ai fini, je touche mes dents et je pense à Bébé qui a de belles dents de tigre . je veux dire : de petit tigre, mais on m’aura compris . de tigron, quoi . et je pense à ce que m’a dit Stéphane Bouquet : qu’il faut laisser des fautes dans les textes pour ne pas devenir facho . oui . non . 
« There is always something / to touch or feel or smell or see. »

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