Saturday, November 17, 2018

P aris m'enchaîne


Paris est une horrible maîtresse ! J’ai décidé de passer avec elle toute une semaine et la garce ne m’a pas déçu ! Elle m’a envoyé au ciel tous les soirs, je n’y ai vu que des chefs d’œuvre. Dimanche, Olivier Saillard donnait, au CND, à Pantin, l’une des plus belles performances que j’ai jamais vue, une perfection, délicatesse d’amitié, de beauté comme touchée et de conversation. Lundi, dans l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, les Grand Magasin donnait une géniale leçon de grammaire tumultueuse et abyssale (encore lundi prochain, le 19, entrée libre sur inscription). Mardi, le film inoubliable qui colle au cerveau comme un poison, de Pawel Pawlikowski, Cold War (en salle). Mercredi, mon ami César Vayssié présentait en avant-première à la Gaité Lyrique un chef d’œuvre, Ne travaille pas, film très simple, très astucieux (godardien) et très vaste sur le même thème d'ailleurs que celui de la veille : du cinéma éternel de l’amour et du monde (prochainement au Nouvel Odéon). Jeudi était (bien sûr) le jour de Donnerstag aus Licht, à l'Opéra Comique, l’une des parties de cet opéra de Karlheinz Stockhausen de vingt-neuf heures dont les sept parties (indépendantes) sont les jours de la semaine : incroyable spectacle pince-moi-je-rêve mis en scène par mon ami Benjamin Lazar ; je n’ai rien à en dire sauf que c’est la chose la plus généreuse que j’ai jamais vue, proprement inimaginable, comme si l’Opéra Comique était en flammes, une chose inouïe, une splendeur absolue, « quatre ans de travail », me disait Benjamin, et ça ne se joue que trois fois ! et, donc, c’est là que je voulais en venir : PRECIPITEZ-VOUS ce soir toute affaire cessante (attention : à 18h30) : une absolue vérité de l’art se situe là. Vendredi, retour à Depardieu chante Barbara dont c’était la dernière au Cirque d’Hiver (il joue ce soir à Bruxelles) pour retéter le génie de Gérard (et de Barbara), réapprendre la leçon et l’ambition auprès du seul maître en France, drogue liquide du présent et de la mise au monde du monde. Ce soir, j’ai bien sûr encore quelque chose, mais je ne vous en parle pas, je suis superstitieux... 




Samedi : Le Grand sommeil, de Marion Siéfert et Helena de Laurens : sublimissime. Dernière au théâtre de la Commune à Aubervilliers, mais reprise cette semaine à la Ménagerie de Verre. (Donnerstag aus Licht se joue aussi encore lundi.)


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