Tuesday, June 22, 2021

M ise en contact


Bonjour Perrine, bonjour Sébastien, comme promis je vous mets en contact. J’ai expliqué à Perrine ce que tu fais, Sébastien, l’Unesco, l’« acte d’hospitalité comme patrimoine mondial » et l’œuvre-bateau, extension du musée, pour sauver des migrants. Perrine a écrit un texte qu’elle représente aussi en scène (à l’école de La Cambre) qui s’inspire d’un « musée des Gestes et de la Parole » de l’époque coloniale et dont elle redéploie la rêverie, pour moi, avec brio. Je lui ai dit lors de ce jury de lundi : « Ce que j’aime, c’est la manière qu’a ton livre de m’emmener où il veut (ou peut-être où il ne veut pas, d’ailleurs), mais il est une présence, un guide amical pour je ne sais quoi », que c’était un texte qui laissait très ouvert sa perception et qui insistait sans cesse sur cette liberté à le percevoir, à l’imaginer, à le lire. Qu’il se présentait comme une utopie, celle poursuivie par les poètes, du livre ouvert, du livre dans l’Ouvert, pour parler par exemple comme Rilke, mais tant d’autres (Marguerite Duras parlait d’« état de l’apparition », qu’il fallait laisser les livres dans l’état de l’apparition, elle rêvait de ça). Que c'était le livre (lu parmi ceux de La Cambre) qui avait le plus d’ambition poétique et que cette ambition est, au fond, la seule que je comprenne, non pas rajouter des histoires, faire tourner les histoires, éternelles histoires mal articulées dans un organe — la bouche — pas prévu pour ça, mais les chants d’Orphée... Rilke encore : « O langue où les langues finissent. Temps vertical perpendiculaire à la ligne de fuite des cœurs ».

Je lui ai dit aussi que pour moi les livres étaient des observatoires de la vitalité et que le sien l’était particulièrement. 

Je pense vous pourriez vous entendre…

Yves-Noël 



Nous entendre sûrement, tant cela me parle ! 

Merci Yves-Noël pour la mise en lien, et le tissage. 

Je ne sais comment un livre peut rencontrer un navire, lui-même un peu pensé comme « livre ouvert » (« concrètement » comme disent certains, en tant qu’espace aussi habité par du texte, et considérant plus largement qu’avec le PEROU j’essaie de suivre cette piste : écrire hors l’espace du livre pour atteindre, en l’occurrence, le grand-large), un navire contenant lui-même des livres, dont un carnet de bord. Mais si le coeur t’en dit Perrine, parlons-en un beau jour ? 


Bien à vous deux, 

Sébastien 


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