Sunday, October 10, 2010

Etre et ne pas être


Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.



« Dans les monastères bouddhistes, un des exercices que l’on pratique est le suivant : le néophyte doit vivre chaque instant de sa vie de façon intense. Il doit penser : « Maintenant il est midi, maintenant je traverse la cour, maintenant je vais rencontrer mon supérieur », et en même temps il doit penser que midi, la cour et le supérieur sont irréels, sont aussi irréels que lui et que ses pensées. Car le bouddhisme nie le moi.
Une des désillusion majeures est celle du moi. En cela le bouddhisme est d’accord avec Hume, avec Schopenhauer et avec notre Macedonio Fernandez. Il n’y a pas un sujet pensant, mais une série d’états mentaux. Si je dis « je pense », je commets une erreur car je suppose un sujet constant puis l’œuvre de ce sujet qui est la pensée. Il n’y a rien de tel. Il faudrait dire, note Hume, non pas « je pense », mais « il est pensé » comme on dit « il pleut ». En disant « il pleut » nous ne pensons pas que la pluie exerce une action, non, il se passe quelque chose. Ainsi, comme on dit qu’il fait chaud, il fait froid, il pleut, nous devrions dire : il est pensé, il est souffert et éviter le sujet pensant. »

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2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

c'est ça

1:50 AM  
Anonymous F said...

Le moi existe bien, trop? La frontière entre dedans et dehors est trop épaisse

7:43 AM  

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