Monday, June 04, 2012

Etre amoureux d’une actrice



« Merde ! moi aussi je suis amoureux de V et je peux même pas l’écrire sur mon blog parce que son mec est très jaloux (oui, elle a un mec et elle a toujours eu des mecs TRES jaloux). J’ai rêvé d’elle, j’ai encore rêver d’elle, j’ai envie de dire… ». J’écris à Charles Zevaco.
Dans le rêve, nous partagions des aventures, des paysages urbains, nocturnes, humains, divers comme dans une tournée et il y avait du encore et il y avait du comme je suis toujours avec V, l’éternellement transi et qui attendra toujours (et arrivera au but...) comme je jouais  dans Le Cadavre vivant. Et puis il y avait les séparations, il y avait la dernière, en fait – et dans ce travail que nous faisons en ce moment au Rond-Point, c’est tous les soirs la dernière, notez – puisque chaque représentation est unique… Et puis, à un moment, encore dans un tapis roulant, dans un escalator, j’ai craqué. V. me parle d’une chose qu’elle avait oubliée de me dire, au fait, excuse-moi, je voulais te parler, la ferme du … (du Buisson voulait-elle dire), ça t’intéresserait de jouer à ma place ? Parce que si je fais Les Chiens de Navarre, je ne pourrais sans doute pas faire ça, tu pourrais… Ah, bon, tu fais Les Chiens de Navarre, il t’a proposé ?... Etc. Et puis j’ai dit le plus de mal des Chiens de Navarre que je pouvais. « Ou alors, il veut te trashiser, ça peut avoir un intérêt (pour toi), ça peut être amusant, mais alors il faut que la production soit solide parce que… » Et puis j’ai craqué (grâce à la jalousie déclencheur du plus grand amour) : je ne voulais pas que V parte, je ne voulais pas que V s’en aille. Ni qu’elle parte avec Les Chiens de Navarre ni qu’elle parte tout court. Et j’ai pleuré, pleuré comme un enfant sans honte (et sans espoir aucun, de me montrer comme ça, en plus), j’ai pleuré, sangloté dans ses cheveux, dans ses cheveux dont j’avais tout, la texture, la douceur et comme au-delà de l’odeur puisque j’avais tout – et que j’ai toujours, au moment où je vous écris, au moment où je lance cette bouteille à la mer.
J’ai regardé mes mails. Il y en avait un intitulé : « Le fruit interdit ». 

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