I l faudrait « juste » tout partager... (une lettre de Chantal Morel)
Décidément La Cerisaie hante… Après la proposition de Thibaut Wenger, ma
propre rêverie, la rêverie déclenchée chez Gwenaël Morin (je la note ici, j’en
ai parlé hier, mais je la note ici parce qu’on va l’oublier : jouer toute La
Cerisaie dans le noir (total), sauf
entre les actes pour les changements de décor au contraire très éclairés),
voici Chantal Morel que j’ai vue réapparaître furtivement à Avignon, intacte, elle
pensait que je n’allais pas la reconnaître, mais si, très bien, Chantal, très heureux…
« Yves-Noël,
bonjour... J'espère que tu vas bien... Je souhaite fermer le petit théâtre que
nous avons à Grenoble, je voudrais faire ce geste-là avec Tchekhov, La
Cerisaie, je ne vois que lui pour
vivre ces instants-là... Avec aussi des gens avec qui je n’ai jamais
travaillé... Je suppose que tu es très pris, mais sait-on jamais ? et peut-être
penseras-tu à quelqu'un d'un peu seul, d'un peu paumé dans ce drôle de monde
tout de certitudes fait, en attente d'un humble travail, en toute fraternité
secrète et silencieuse... Voici une lettre écrite à quelques amis pour lancer
ces « adieux » que je partage avec toi…
Le 38, notre théâtre, est trop petit pour y jouer La Cerisaie, la compagnie n'a pas assez d'argent pour engager le nombre de comédiens correspondant au nombre de personnages, mais, des fois, et par expérience, je sais que le 38 peut être très grand et je sais aussi, par expérience, que les absents, le manque, les fantômes sont aimés par le théâtre (et par le 38) et je sais aussi qu'il reste une certaine somme d'argent ne permettant pas que tous les personnages soient là en chair et en os, mais permettant que quelques-uns soient là — alors, comment raconter la cerisaie sans l'adéquation réaliste/naturaliste entre le nombre de comédiens et le nombre de personnages ? sans l'espace pour recevoir les lieux de leur présence ? Mais cette réalité « approximative », ces pans d'absence, ces traits inachevés, ne pourraient-ils porter le grand geste humain de Tchekhov ? Tout l'artisanat du théâtre serait alors convoqué... et toute sa chair… N'est-il pas avant toute chose affaire de fantômes, de reflets, de vagues traces, de manques... ?
Expérience aussi pour que l'acteur produise une réflexion sur le jeu, l'interprétation... Ecrire ensemble ?
Pour un chantier de ce type, la proposition n'est pas simple à formuler il n'est pas possible de faire une proposition « normale », il est possible de partager la somme qui reste à la compagnie avant la fin de l'exercice, de voir comment en prenant en charge les repas que l'on prépare au 38, en vous logeant dans les studios que la MC2 à La Villeneuve (là où chaque fois les acteurs sont logés) sans faire des allers-retours entre Grenoble et votre lieu de vie... Il y a une somme d'argent, il y a du temps, il y a un petit théâtre… Il faudrait « juste » tout partager... Il y a du temps de mi-septembre à début mars pour répartir de la répétition, du jeu... En comptant Patrick (le son) et Sylvain (l'espace), on peut être 5 de plus...
Le 38, notre théâtre, est trop petit pour y jouer La Cerisaie, la compagnie n'a pas assez d'argent pour engager le nombre de comédiens correspondant au nombre de personnages, mais, des fois, et par expérience, je sais que le 38 peut être très grand et je sais aussi, par expérience, que les absents, le manque, les fantômes sont aimés par le théâtre (et par le 38) et je sais aussi qu'il reste une certaine somme d'argent ne permettant pas que tous les personnages soient là en chair et en os, mais permettant que quelques-uns soient là — alors, comment raconter la cerisaie sans l'adéquation réaliste/naturaliste entre le nombre de comédiens et le nombre de personnages ? sans l'espace pour recevoir les lieux de leur présence ? Mais cette réalité « approximative », ces pans d'absence, ces traits inachevés, ne pourraient-ils porter le grand geste humain de Tchekhov ? Tout l'artisanat du théâtre serait alors convoqué... et toute sa chair… N'est-il pas avant toute chose affaire de fantômes, de reflets, de vagues traces, de manques... ?
Expérience aussi pour que l'acteur produise une réflexion sur le jeu, l'interprétation... Ecrire ensemble ?
Pour un chantier de ce type, la proposition n'est pas simple à formuler il n'est pas possible de faire une proposition « normale », il est possible de partager la somme qui reste à la compagnie avant la fin de l'exercice, de voir comment en prenant en charge les repas que l'on prépare au 38, en vous logeant dans les studios que la MC2 à La Villeneuve (là où chaque fois les acteurs sont logés) sans faire des allers-retours entre Grenoble et votre lieu de vie... Il y a une somme d'argent, il y a du temps, il y a un petit théâtre… Il faudrait « juste » tout partager... Il y a du temps de mi-septembre à début mars pour répartir de la répétition, du jeu... En comptant Patrick (le son) et Sylvain (l'espace), on peut être 5 de plus...
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