Sunday, June 08, 2025

A la frontière de l'Italie, tu regardes Paris en photo

 
Voilà, encore écrire sur Legrand, pour rien, sans décider, sans idée. Je viens de le quitter. Il allait rejoindre un garçon, il en a vu un autre la nuit dernière. Je ne donne pas les noms. Je les connais, mais je ne donne pas les noms. Il me dit pour s’excuser de passer d’un lit à un autre : « Plus on baise, plus on a envie de baiser ». Je lui réponds que ça doit être vrai parce que, dans l’autre sens (le mien), ça marche aussi : moins on baise, moins on en a envie. Heureusement. C’est vrai, c’est drôle, la vie, parfois il y a l’amour — et puis — non. Les chansons nous le rappelle. Comme celle que je reçois à présent : « On va s’aimer sur une étoile ou sur un oreiller, au fond d’un train ou dans un vieux grenier… » Comme je trouve qui a créé cette chanson, Gilbert Montagné, Legrand me dit : « Tu as déjà vu sa femme ? — Non… — Lui non plus. » Écrire sur Legrand (sur ma relation à lui), c’est comme une petite caravane dans laquelle je suis bien, une tente, une prière. Aujourd’hui la lune est presque pleine, rousse, on la voit au dessus des rails de la gare de l’Est. Je suis contente, elle sera pleine à Naples. Je n’ai pas de logement la première nuit, j’arrive assez tard, je marcherai dans les rues, il y aura la pleine lune. Tu sais comment on sait quand la lune croît ou qu’elle décroît ? — Le C et le D… ah, non, mais ça ne marche pas ! — Si parce que « la lune est menteuse » (elle croît quand c’est D et décroît quand c’est C). » Je suis ravie, « la lune est menteuse », ça m’enchante. Pas vous ? J’embrasse Legrand dans le cou, un long baiser appuyé. En me détachant, je vois que les garçons du quartier n’en ont pas perdu une miette. Tant pis. Ce qui appartient à la nuit appartient à la nuit. J’aimerais inventer sur Legrand, pourtant je n’y arrive pas. Je suis au bord du temps réel, au bord de n’avoir rien à dire, au bord de sortir dans le quartier… « Je n’ai rien à demander, je n’obéis qu’à sa loi, qu’à son désir, je ferais n’importe quoi pour son plaisir, ce qui vient de lui, c’est ma vie, je ne suis que de l’amour, un instant d'éternité, il peut jouer à volonté de moi, je ne suis que de l'amour, c'est ma seule vérité, je n’ai qu’une liberté… »  Je suis telllement amoureuse de Legrand que, certaines nuits, j'écoute Nicole Croisille en boucle ! 

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