Ah ! c’est bien, la rencontre du prêtre orthodoxe…
Pochlost, c’est cool, c’est le même chose que disait Souchon, la citation de Nabokov… « Ouvrez n’importe quel magazine et vous trouverez une image où une famille vient d’acheter un poste radio (une voiture, un frigo, de l’argenterie, peu importe). La mère lève les bras au ciel folle de joie, les enfants restent bouche bée, le benjamin et le chien se faufilent eux aussi jusqu’à la table pour jeter un coup d’œil sur le nouvel objet fétiche… et, un peu à l’écart… on peut voir, triomphant, le père, ce donateur généreux. La trivialité de cette publicité ne réside pas pas dans la fausse exagération des qualités de tel ou tel objet utile, mais dans la supposition que le bonheur peut s’acheter et que cette acquisition anoblit le client. »
Celui qui ressemble le plus au mot que j’ai mal entendu dans Castorf, je crois que c’est : Nadryv (qui va, disent-ils, de confusion émotionnelle et blessure morale à déchirement). « Wikipedia en allemand consacre un article spécial à ce mot qui est une notion clé chez Fiodor Dostoïevski. Le grand écrivain décrit ainsi une vague émotionnelle incontrôlée qui permet à l’homme de faire ressortir au grand jour des sentiments très personnels profondément enfouis. En outre, cette notion aide Dostoïevski à traduire la situation du personnage qui s’adonne à tel point à la réflexion qu’il devient capable de trouver dans son âme ce qu’elle ne contient pas ou presque pas. Ainsi, le mot exprime souvent des sentiments imaginaires, excessivement exagérés et déformés. L’une des parties des Frères Karamasov est d’ailleurs intitulée Nadryvy et traduite comme Les Déchirements. » C’est extra à jouer, ça, surtout en gros plan au paradis, que ça éclate sur les murs, que ça déborde…
On pourrait appeler le spectacle Pochlost, mais aussi Nadryv(y), mais aussi Avos ! (« Au petit bonheur la chance, à l’aventure » ), mais aussi Bytié ! (« Le réel » ?)…
J’aime bien Khamstvo aussi, j’étais allé une fois à Saint-Petersbourg et je l’avais bien ressenti, ça, personne ne va te tenir la porte dans le métro (en grève).
Tous tes titres à toi m’amusent. T’as bien compris l’idée, en tout cas.
L’un deux me plairait : Manège dans la neige (à cause de la répétition, c’est toujours bien, Au hasard, Baltazar, etc.)
J’ai honte, je suis nul en russe (j’en ai fait pourtant quand j’étais petit) et Pouchkine me passe complètement à côté. Je savais pourtant qu'il ressemblait à un singe et j'ai dû feuilleter, cochon comme je suis, ses souvenirs sexuels, son soit-disant Journal secret que je te conseille volontiers pour les nuits d'hiver. Si cette satanée Bibliothèque Publique d'Information rouvrait, aussi, j’aurais encore le week-end pour me cultiver !
Mais on mettra nos bouts de connaissances et d’obscurités ensemble, ça fera bien quelque chose, fondons nos espoir sur ce fameux « avos », c’est d'ailleurs ma méthode (je l’appelais le kaïros jusque là, mais, dorénavant : avos ! (Et si on s’amuse…)
Mes pattes dans ta fourrure,
Yvno
Ah, un autre titre chopé ce matin : Penser grand, peindre petit
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