Monday, January 26, 2009

Avenir

Hélèna m’envoie aujourd'hui une lettre. Je la trouve dans la boîte, la décachette et je la lis sur le chemin vers La Locomotive où je déjeune avec Rémy que je n'ai pas vu depuis un moment. Beau texte, comme toujours, mais, comme c’est sur papier, ça veut dire : « pas sur le blog ». Je publie, moi, ma réponse à sa lettre… car je n’écris plus sur papier…




Mais tu vas rencontrer quelqu’un qui va bien s’occuper de toi maintenant (sans doute mieux que moi, l’amour, c'est pas d' « éviter le sordide », c'est beaucoup plus simple que ça) et, moi, je resterai toujours ton ami. Il y a de très belles pages dans Le Bonheur par le shopping, Pierre le lit et me les montre... Les gens à qui j'ai envoyé ton propos recueilli Français, Françaises y répondent bien, ça me donne envie qu'on en fasse d'autres... Allez, courage, si tu es triste, vis ta tristesse, après tout, comme il est dit dans ce roman dont Sandra avait chapeauté la critique par le titre « Un homme inverti en vaut deux » : « Nous arrachons tant de nous-mêmes pour guérir plus vite qu’il ne le faut, qu’à trente ans nous sommes démunis et avons moins à offrir chaque fois que nous commençons avec quelqu’un de nouveau. Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir – quel gâchis ! (…) souviens-toi, notre cœur et notre corps ne nous sont donnés qu’une fois. La plupart d’entre nous ne peuvent s’empêcher de vivre comme s’ils avaient au moins deux vies à vivre, l’une étant le brouillon, l’autre, la version définitive, sans compter toutes ces autres versions entre les deux. Mais il n’y en a qu’une, et bientôt notre cœur est usé et, pour ce qui est du corps, le moment vient où personne ne le regarde, ni n’a la moindre envie de s’en approcher. Maintenant il y a le chagrin. Je ne t’envie pas la souffrance. Mais je t’envie le chagrin. » Et, quant à la souffrance, bats-toi autant que quand j'étais là ! Moi aussi, il y a un manque physique (les femmes), mais avec Pierre, nous voyageons néanmoins dans ce qu'il faut bien appeler l'amour, la facilité, le léger et la rencontre. C’est ça que je vis en ce moment. Ça n’annule pas, bien au contraire, ce que j’ai vécu avec toi et la beauté de la petite fille que je connais, mais ça occupe le temps, certainement... Mais se revoir est un projet réel. Et Pierre aussi voudrait te rencontrer. Allez, sois pas trop triste – et bien sûr que tu retrouveras le petit chat – mais je ne suis pas encore retourné dans le quartier de la réparation aux horaires d’ouverture de la boutique...

Mes conseils : continue de t’interdire la souffrance et – apprends l’amour – tu vas voir, ça change tout, ça relie tout, c’est jamais con ni triste... Tu peux compter sur Dominique Décant, elle va bien t’aider – et sur toi-même, bien sûr. Et sur moi pour les projets en commun que nous aurons encore, les projets de livre, de texte ou – qui sait ? – de théâtre... Ou de lecture... Notre projet de lecture en bilingue, phrase par phrase, de The Great Apes est resté inachevé lui aussi, comme tant d’autres lectures que tu voulais me partager... Je suis sûr que l'amitié nous ira !

Je t’embrasse


YN

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« If you’re not making the executives nervous, you’re not really doing your job as an artist. »

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