Friday, June 10, 2011

A mi-mandat

Les choses les plus belles que nous avons à mi-stage. Laurence Bienvenu a fait aujourd’hui de très belles pages tirées du livre de Marie Depussée (sur Jean Oury). Vraiment étonnant, sur des pages et des pages, elle sait exactement de quoi elle parle. Cette même personne a fait une très belle chose avec Solène Arbel sur un bal, une scène de bal, tirée d’un roman américain, j’aurais dû demander le titre à Solène. Solène a fait Le Ravissement de Lol V. Stein, la scène de la rencontre avec Tatiana, les retrouvailles et elle l’a fait à la perfection. Inoubliable. Boutaïna El-Fekkak, dans le genre inoubliable, elle aussi, a donné Madame Bovary. En fait, elle m’a fait découvrir Madame Bovary, l’entendre, elle me l’a faite rencontrée, maintenant, madame Bovary, c’est moi aussi. (Mais c’est elle, surtout.) Clémence Prévault travaille sur Le Songe, de Strindberg, c’est très beau. Elle travaille aussi sur Mademoiselle Julie, mais, celle-ci, je ne l’ai pas encore rencontrée. Aurélie Cohen fait deux très beaux poèmes de Peter Handke (tirés du spectacle de Mladen Materic) et un texte de Botho Strauss (Le Temps et la Chambre) qu’elle a réussi à marier d’une manière étonnante (virtuose) avec du Léonce et Léna réactivé par Guillaume Barbot. Un très beau (riche) duo. Guillaume Barbot, une présence à la Jim Morrison, gothique, voire mystique, inquiétante, mais, parfois, dans le jeu, proche physiquement de Stanislas Nordey, c’est étonnant, le sourire… Un autre duo arrivé parfait dès son apparition, mais qu’on a du mal à retrouver, c’est Clémence Prévault et Vincent Dedienne. Magique, mais instinctif, on essaie de le travailler, on le perd. Rémy Berthier a fait un Duras aussi, L’Homme atlantique, très beau, très net (le contraire du « rêve », comme le voulait Duras), mais d’une manière totalement inattendue, soit en faisant l’animal (d’une manière complètement dissociée), soit le magicien (Rémy Berthier est prestidigitateur). C’est très réussi, riche. Il fait aussi très bien aussi Jean Oury (dans le texte sur Œdipe). Et il improvise toujours très bien. Pauline Mereuze qui vient d’arriver est très à l’aise. Elle s’est trouvé un costume parfait pour L’Île des morts comme apparaît parfois, par mauvais temps, le théâtre en plein air, sauvage et austère, noir et romantique, dans lequel nous travaillons depuis quelques jours (les orgues de Montpeloux). Elle a une mémoire de théâtre très activée (elle a joué toute l’année Les Acteurs de bonne foi, sous la direction de Jean-Pierre Vincent) et peut sortir des pans entiers du répertoire un peu dans le désordre. C’est son deuxième stage avec moi, à Pontempeyrat (c’est une sociétaire). On travaille aussi, à tous, sur l’Antigone d’Hölderlin et La Chevauchée sur le lac de Constance, de Peter Handke.

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ton épisode caravane m'a rappelé un épisode similaire
j'avais trouvé une technique, frustrante, mais tant qu'il y a éjaculat...
branle de tes petits doigts juste le prépuce activement
alors la nuit sera douce, pas de bruit, et pudeur alimentée
mais, pour le matin, paraît-il qu'il faut conserver sa vigueur sexuelle
mais, pour toi, la question ne se pose même pas

tu sais quoi, amour, je ne rêve que de Mékong où je file dans peu de temps
hourra hourra
de restaurant nord-coréens et de cabanes sur pilotis pour gribouiller sur mes carnets (cranets)
j'penserai à toi naturellement mais no suçage, j'ai les lèvres gercées
j'irai

Il est bientôt temps que quelqu'un fasse un ouvrage sur ton œuvre
voilà ce que je voulais te dire


Lol V. Stein putain
ça, c'est sidérant

tchô
Fernand

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« La poésie est une métaphysique instantanée. En un court poème, elle doit donner une vision de l’univers et le secret d’une âme, un être et des objets, tout à la fois. Si elle suit simplement le temps de la vie, elle est moins que la vie ; elle ne peut être plus que la vie qu’en immobilisant la vie, qu’en vivant sur place la dialectique des joies et des peines. Elle est alors le principe d’une simultanéité essentielle où l’être le plus dispersé, le plus désuni conquiert son unité.
Tandis que toutes les autres expériences métaphysiques sont préparées en d’interminables avant-propos, la poésie refuse les préambules, les principes, les méthodes, les preuves. Elle refuse le doute. Tout au plus a-t-elle besoin d’un prélude de silence. D’abord, en frappant sur des mots creux, elle fait taire la prose ou les fredons qui laisseraient dans l’âme du lecteur une continuité de pensée ou de murmure. Puis, après les sonorités vides, elle produit son instant. C’est pour construire un instant complexe, pour nouer sur cet instant des simultanéités nombreuses que le poète détruit la continuité simple du temps enchaîné. »

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