Sunday, August 23, 2009

Le repas du dimanche




La barrette








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Kataline

la nouvelle Rome... (suite et fin)

les grands arbres, les ciels grands arbres, les yeux grands arbres
les grands arbres avec leur milliers de feuilles en pluie retenue, en cascade du Temps
les cartons de grands arbres, les grands arbres qu'on déplie
les grands arbres en amitié, ce jardin, ce paradis
devant lui, au milieu d'une vaste clairière, d'immenses et blancs pierrots faisaient des sauts de lapins, dans des rayons de lune
la Femme c'est la Fleur et le Virus
à travers la forêt se dessine l'aurore d'une névrose ; c'est la soirée, c'est l'heure du thé
et les hommes et le fleuve et l'étang verdâtre, bronze, photographiable
à travers la forêt la clairière de septembre

surtout écrire un texte dont la forme serait baroque, collage,
la peinture on l'a sous les yeux
les feuilles bougent comme des peaux, des yeux
poussent comme l'amour
l'amour n'a pas de fin puisque Pierre rajeunit
on m'a parlé de ce film hier à table
un sujet passionnant, un film ennuyeux, difficile à expliquer, mais Benjamin avait mis quatre fois pour le voir (ce qui expliquait les incohérences)
la forme elle ne naît pas quand tu y penses, elle naît d'une absence de forme
mais l'absence de forme elle est encore à venir
voilà. restent les poules, les dindons...
la vie passe si vite pour les vieilles dames
elle a encore toute sa tête, non, quand même pas, "à cet âge..."

de nouveau la petite fille identique aux fleurs perdue dans la nature
un coin de nudité dans la cervelle
l'arbre comment faire ? c'est exactement comme un sexe d'homme, il sort de terre par la racine
et l'eau le long de lui, c'est un lac de larmes un réservoir
et bien sûr que la Nature n'en veut pas du béton - ou peut-être - mais Paris si - murer Paris
le roulement d'imaginaires voitures
l'espace...



déjà la campagne me manque
ce sont les odeurs qui me manquent et les odeurs me manquent toujours : j'ai perdu l'odorat (anosmie)
la littérature sur tous les sujets, sur tous les sujets artificiels capable de faire du beau et de la nature mieux que la nature (qui n'est rien)
la vie ne vaut qu'en livre et ce qui est dit est dit. la littérature raconte ce dont on ne croit pas
les peupliers prenant comme un feu vers le ciel
verdure tendre de pièces d'or miroitantes sur un fond d'azur pâle
Raphaël noyé dans le bleu
arcades et fouets de pluie
je suis à l'intérieur et de l'intérieur je rayonne
prodigalité des essences (des variations) et tout cela par finir par se dire comme l'Ecclésiaste que cela n'en valait pas la peine, à quoi bon
le petit frisson de retomber dans la réalité
les nouvelles désillusions
l'"ailleurs" fait partie de la sensation
c'est le monde intérieur qu'il faut mettre en forme
j'ai pris le soleil
out of the cradle, endlessly rocking...



le temps humide s'étire à l'heure du déjeuner dans la solitude

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Photo Pierre Courcelle d'une photo de Laurent Lafolie.

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rien n'est incorporel...

"rien n'est incorporel que ce qui n'est pas ; tout ce qui est a un corps qui lui est propre"

une après-midi à l'ombre
et en lecture
sans surprise, le monde en pause quant à son agitation et en puissance quant à son énergie, les fluides, les vies de l'esprit, New York, Venise, les temps, la Révolution Française, les guerres de Religion, tout partout où il y a des problèmes, nous n'en tiendrons pas compte
"tu fais d'la batterie ? - ouais, avec Benjamin. - avec Benjamin ? - ouais, on a tous les pouvoirs, hein, nous"
la maison évoque ainsi celle où les Rolling Stones... sur la côte, dans les années soixante-dix
le dieu du cœur
la basilique du dehors
franchement je peux le dire : bien que je ne crois pas, je n'ai pas d'autre maison
ne pas croire me semble bien plus absurde - c'est le cas d'le dire - que cette organisation du bien-être : y croire
mais c'est parce qu'il fait beau - même pas
cela dit le paradis semble sur terre
il n'y a pas la guerre
ou de l'autre côté du chemin

le Démon, il a bien fallu l'inventer. si vous croyez en Dieu, il faut bien croire au Démon. croyez-vous au Démon ? et que se passe-t-il dans ces nuits difficiles ?
on entend des mariages sonores, tonitruants
la femme enceinte s'allonge sur le sol sur cette couverture surpiquée qui n'a pas de nom, le "boutis" prétend Pierre, mais il confond
la petite fille déjà trop grande, surprotégée, bourrée de sucre
le panorama de l'Eglise
les holocaustes présentés à Dieu
les illusions contraires au bonheur
Pierre que j'aime n'amasse pas mousse
l'indéfinissable bonté à toujours abreuver
et les espoirs reconduits dans des livres
new hopes and new ambitions
s'il faut tout dire je serai à New York dans trois jours
ces jours de pluie font la campagne silencieuse et vide et c'était cela dont il médit : la pluie, les yeux de pluie
pour l'occasion enlacer le présent
des moteurs lents et purs, des chiens pris dans des machines aboient avec l'âne et le bœuf et la petite fille qui dérangeait à la sieste nous manque au goûter (on l'avait attachée sur l'autoroute)
je dédis ce poème à la bouteille de Badoit qui m'a accompagnée sur la route ("vous reprendrez bien un peu de légèreté ?")
quitter les livres pour les fleurs (et inversement)
le roi est transformé en crapaud géant et il rentre au château sur sa jument
je n'ai pas trouvé la solution du problème
au fond
au fond là où toutes les routes se rejoignent les routes de surface en contre-plongée ou en surface
"si elle s'endort, j't'encule", dit Pierre - comment dois-je le comprendre ? - au premier degré
la rose au contournement mourant

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une fille de ces maisons...
la nuit jusqu'aux Gitans
près du liquide d'or qui coule (la Dore)
la nuit va bien à l'heure, à l'or



Madame de Sévigné prend les eaux à Vichy et elle dit : "c'est une bonne répétition du Purgatoire..."

l'immesurable fuite des espaces

une autre homophonie : boutons (sur la robe) et boutons (sur la peau)

et le p'tit Louis XIII, sa "guillery" qui "fait le pont-levis"

l'art, la forme perdue des siècles

l'enfant pisse devant la porte, sur la neige, bien en vue



il y a comme "l'étagement du cœur" dans une maison avec du ciel
le ciel n'est pas vu, rien n'est vu, les yeux se reposent
la religion, le goût du merveilleux
la distance tout effet
les choses sans drame, l'arrangement
le terrain, la terre, les choses qui poussent, les choses qui se posent, les choses qui poussent un peu plus haut
le mur, les murs qui délimitent
le ... sur l'herbe (mot que tout le monde a oublié)
proche, moins proche, aimer à tous les étages
préparer les aliments, les nourritures, les animaux
les animaux décoratifs comme les chats ou la tortue de des Esseintes peinte en or et incrustée de pierreries
les voix décoratives comme celles des oiseaux ou le hautbois, l'octuor
Haydn, Hummel, Beethoven au festival de La Chaise-Dieu
c'est loin, mais la route, la D906 est très belle
la région est désertique, pure, c'est là que Rohmer a tourné son Astrée et Céladon parce qu'il ne voulait pas de lignes électriques
le coq "chante" toute la journée et le papillon blanc fait le play-back
je reparle du mystère des oies sans voix
j'ai appris exactement comment est mort Adonis
la dent du haut ne sert qu'à aiguiser celle du bas qui peut être coupante comme un rasoir, le sanglier charge, soulève à l'entrejambe et l'homme retombe sur la fémorale, il faut pas saigner pendant huit jours pour en mourir

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Famille





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l'âge d'argent

- l'âge d'argent -
dans l'empire d'Occident qui s'effondre de plus en plus
le plaisir de former des mots est plus fort que de les lire
avec la machine la mécanique

ça et là, quelques poètes brillèrent, lents et froids
j'ai compris une chose, j'en dis une autre
Cléelie a dit une chose qui a beaucoup amusé Pierre à la piscine : "Yves-Noël, arrête de faire ton malheureux !"
"elle t'a capté", m'a-t-il dit

la lune le sang qui coule à l'intérieur
à l'intérieur du cœur
il y a des gens qui apprennent à leur chat à faire pipi sur les toilettes
- ah bon ? - tu r'gard'ras sur Internet... la domesticité

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Le déjeuner sur l'herbe


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La pizza

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Photos Kataline Patkaï.