Sunday, July 15, 2018


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« Je sens que ce spectacle a une force vitale incroyable 
je suis absolument certain que c’est le meilleur spectacle de tout Avignon 
c’est fou de dire cela 
mais parce que nous rejoignons le seul vrai théâtre des origines 
un théâtre de liberté et de jouissance 
dans la paille 
avec de la tendresse 
des souvenirs vrais, des épisodes de vraie vie 
une fête perdue il y a très longtemps et dont nous avons impérativement besoin 
Mais oui Monsieur, oui Madame 
c’est un acte de résistance 
cette nuit Unique »

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J 'y étais


C’est très difficile de parler des spectacles et de les conseiller parce que tous les spectacles sont bons, en fait, quels qu’ils soient, s’ils correspondent — au moins pour une personne — à ce dont cette personne a besoin. C’est tout un art pour le spectateur expérimenté de trouver, dans la botte de foin d’Avignon (on a envie que ça prenne feu), ce dont il a besoin. Précisément besoin. Rien d’autre ne compte. « Aimer une chose suffit », disait, je crois, Peter Handke. Un enfant trouve constamment et partout ce dont il a besoin, mais, moi, à l’âge que j’ai, j’ai aimé précisément un spectacle (dont j’ai vécu l'expérience deux fois), celui de La Nuit unique par le théâtre de l’Unité à la plaine de l’Abbaye à Villeneuve (qui se joue, à 23h, encore quatre nuits). Lettre à Jacques Livchine :

Très heureux d’avoir rencontré cette immense croyance que vous avez dans le « théâtre » (mais aussi la musique, la poésie, la nature et la nature de l’homme) ! Je repars chargé d’un fardeau précieux : le fardeau qui délivre. Au lieu de filer à Marseille (une soirée de finale !), je me suis réfugié dans l’auberge du fond d’un vallon dans le Lubéron (où les ondes ne passent pas). J’ai la nostalgie de cette immense poésie que vous avez trimballée toute la nuit et que vous m’avez inoculée — poison blanc — dans MA nuit et dans MON sommeil. J’aurais voulu ne jamais fermer l’œil, mais, comme au jardin des Oliviers, je m’endormais et m’endormais et vous ne faiblissiez pas dans votre labeur, chacun à son poste comme dans un communisme pur. Quelle douceur incroyable ! Comment peut-on s’adresser aussi gentiment à son prochain ? Je n’étais certes pas en avion (comme disait le papier que tu as lu tout à l’heure), mais là où la terre penche et, en revenant, j’aimais ce que je retrouvais comme des tubes, des joies très, très profondément inscrites. Rien à te dire, Jacques, que CHAPEAU BAS pour ta puissance et ta confiance à mettre dans un spectacle des vies entières et leur au-delà, 
YN

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