Tuesday, July 15, 2025

T arzan

 
J’avais entendu dans un dîner en ville que Christophe Lambert avait un tout petit kiki. Pour faire mon intéressante, j’ai voulu le répéter dans un autre dîner en ville. Mais j’ai dit : « Lambert Wilson ». Tout le monde était certain que Lambert Wilson avait un tout petit kiki, mais moins sûr pour Christophe Lambert. Je ne connais pas assez mon monde, je dis n’importe quoi. Christophe Lambert, c’est celui qui a joué dans Le Grand Bleu ? Non, lui, c’est Jean-Marc Barr. Ah, bon, oui…

Comme on s’ennuyait un peu au Bois, à l’espace naturiste, Legrand avait décidé de me faire la lecture à haute voix. Il s’agissait de la Buveuse de larmes, un recueil de petits textes, de chroniques de Robert Walser. Il me lisait des textes que j’avais déjà lus (à Quiberon), mais que j’avais voulu apprendre par cœur quand je les avais lus. Les gens qui me flattent en disant que j’écris bien ne savent pas que j’ai, irrémissible, inatteignable, le critérium de l’écriture gracieuse de Robert Walser…

Je m’aime bien, je suis très complaisante avec moi-même, je m’en fiche

Comme des films, des bouts de films, des films mal joués (pléonasme)

Labels: ,

S e réveiller


« Le physique trapu contrastait d’emblée avec la voix assez douce et grave et le langage presque précieux »

« un week-end volé à deux »

Je continuais le roman de Claire Chazal qui se passe à Rome. Un orage de chaleur qui s’abattait brutalement sur la ville éternelle me rappelait que, hier aussi, ici, à Paris, ç’avait failli. Je m’étais abritée sous un auvent, un garçon était sorti au bout d’un moment, montrant sa sympathie et son désœuvrement, mais je lui avais demandé — après un délicieux temps d’attente — s’il pleuvait encore, je ne m’en rendais pas compte, ce n’était peut-être que l’auvent qui gouttait. Il s’était avancé, rêveur, sur la chaussée, non, plus grand chose, alors je l’avais quitté à regret (de ne pas tenter l’amour fou). Quand il n’y a plus de prétexte, que peut-on faire ? Tous les bals des pompiers de Paris étaient inaccessibles. J’en avais fais 3, Port-Royal, Vieux-Colombier, Sévigné, puis j’avais renoncé, des queues immenses sur des centaines de mètres d’une jeunesse infinie, infaillible. Comme ils ont envie de faire la fête, les jeunes ! C’était plus mélangé in my days, même un peu ringard, il me semble
Au lieu de lire, j’écrivais, j’écrivais… C’est comme ça qu’on gâche sa vie

J’avais dit à la comédienne : « Je ne suis pas en train de dire que ta carrière est faite, parce que c’est beaucoup une question de chance, mais, si tu as de la chance — et tu en auras, je crois —, alors tu risques d’aller magnifiquement loin »

« On est dans la banlieue de rien » (LG)

Labels:

Hier, j’ai diné en ville et, dans l’escalier, j’ai demandé à mes amis qui m’y avaient amenée ce que faisait dans la vie l’un des convives qui m’était resté mystérieux (alors que tout le monde semblait le connaître). Mes amis m’ont dit que c’était un très célèbre ghost@writter (on ne dit plus « nègre »). C’est lui qui a écrit le livre de telle ou telle vedette, presque toutes, il gagne beaucoup à ça. Il est si fameux qu’il obtient maintenant un pourcentage sur les ventes. C’est sans doute lui qui a écrit le livre de Claire Chazal que tu as trouvé. J’aime beaucoup Claire Chazal. Je la croise au cours de danse, parfois le soir quand je sors, je la surprends, elle, comme un poisson dans l’eau aux entractes de l’opéra, etc. J’avais trouvé son livre, A quoi bon souffrir ?, un roman sorti chez Plon en 2000, dans une boîte à livres lors d’une balade avec Legrand. Jardin Rachmaninov, dans le Nord de Paris

« Le bonheur ne fait pas partie du programme de la Création », a dit Sigmund Freud

« Le bonheur est un idéal non de la raison, mais de l’imagination », a dit Emmanuel Kant. Il a dit aussi : « Le bonheur est un concept indéterminé : chaque personne le définit selon ses préférences et ses goûts »

« Le bonheur, c’est simplement le contraire du malheur », dit un philosophe dont le nom n’est pas mentionné dans la vidéo

Avec Legrand, ce qui est bien, c’est que j’ai tout. J’ai le bonheur et le malheur. Je peux choisir

Je surveille mon téléphone qui me surveille

Labels:

C e n’est pas vous, c’est l’idole


J’aime souffrir de Legrand. J’aime ne pas dormir. J’aime me retourner dans mon lit, le maudissant. J’aime geindre que ma vie serait plus supportable si je ne le connaissais pas. S’il me dit : « Je pars lundi en Bretagne », je tremble, j’en frémis, mais aussi, en secret, de soulagement : enfin, des vacances… Que c’est beau, le soleil, que c’est beau le nocturne avec le soleil inventé… Il y a des rêves dont je me délaisse. Ce matin, j’en commençais un qui me paraissait si compliqué, si « gros budget » que je me réveillais, c’était plus simple…

J’aime écrire sur Legrand parce que ça n’intéresse personne, le ressassement. On me fiche la paix, de cette manière. Jour après jour, on me fiche la paix. Pour moi, ça a du sens, mais pour personne d’autre

Labels: