Thursday, September 02, 2010

Local hesitation

Catherine
Hola !!!!
Tu vas bien ??
8:44am
Me
Oui ! Vive la Suisse (Yverdon et, là, je vais à Lausanne) !
8:45am
Catherine
Ah, bon !! Beau, ça !! Faudrait qu'on se chope pour smither un p'tit coup !!
8:45am
Me
T où ?
8:45am
Catherine
Paraît que tu étais incroyable à Avignon...... Tu joues qqch ??
Suis dans mon petit bout de paradis à 1700 mètres.
Oh, Heidi, hoo
8:46am
Me
Non, je faisais passer le concours Migros.
8:47am
Catherine
Ah, bon !! Tu restes jusqu'à quand !?? Ils sont punks à la Migros !!!
8:48am
Me
Je reste encore aujourd'hui.
8:50am
Catherine
Ah, bon, ben, tu vas rester à Lausanne ou bien ??
8:51am
Me
Eh bien, oui, à Lausanne, je vais rencontrer les gens des Urbaines (un festival en décembre).
8:53am
Catherine
Les Urbaines... Oui, c'est du bon, ça. Læti va y faire des trucs, je crois...
8:54am
Me
Yes et peut-être moi... Il fait beau aujourd'hui, c'est chouette !8:54am
Catherine
Tu repars ce soir ou demain ??
Oui, je me suis envoyé un lever de soleil sur nos monts - viens brouter de la beuse !!!!!
8:55am
Me
Normalement, ce soir, mais je resterais bien un soir de plus (me suis pas baigné dans le lac).
8:57am
Catherine
J'ai prêté ma voiture mais je descendrais bien...... Je regarde si j'ai ton numéro si jamais je trace en bas le talus !!!!
8:58am
Me
mon numéro : 06 84 60 94 58, mais je décroche pas, uniquement des sms, darling.
9:00am
Catherine
All right see you soon, then, Bob, je vais faire le poirier, à touteke !!!
9:00am
Me
Bon poirier, chérie (salope) !
9:00am
Catherine
Miaow

Labels:

Jungle et avertissement




Dans "Le Temps" qui a l'air d'être "Le Monde" pour la Suisse, une page sur les Chiliens survivant à sept cents mètres sous terre après un tremblement de terre. On va les sauver, mais ça va mettre trois ou quatre mois. Ils communiquent avec la surface. On peut leur faire parvenir des objets (placés dans un tube de douze centimètres de diamètre). Comme on va les sauver, les larmes sortent des yeux à chaque mot. Le campement des familles à la surface s'appelle le "campement Espoir". Et, bien sûr, il y a la vierge et tous les saints (comment les abstraire ?) et le pape trouve les mots justes pour la deuxième fois en quelques jours : il les assurent de sa "proximité spirituelle".
Il y a douze loups en Suisse, mais ça fait une demi-page dans "Le Temps" avec photo, cela dit, de l'animal sublime.

Belle de nuit

"Il est assez remarquable que cette histoire d’être en vie, dans mon cas, ne soit pas encore terminée. On m’excusera d’aller à l’essentiel, mais le temps presse. Voici, pour simplifier, un livre sur la vie. Dont on ne fera jamais le tour? Non. Mais pour en expliquer l’éclat, un bref récit fera l’affaire."

Labels:

Belle de nuit

"On y remarqua même une actrice connue, habituée des comédies à succès, des plateaux de télévision, des grandes cérémonies du monde du spectacle : elle faisait la queue au guichet, s’inquiétant des billets de chacun de ceux qui l’accompagnaient. "

Labels:

Être et jouer, c'est pareil

Quand Valérie Dréville jouait Médée (à Nanterre), une femme lui avait demandé (lors d'une rencontre) si elle était Médée ou si elle jouait Médée. Valérie avait répondu : "Si j'étais Médée, je ne rentrerais pas tous les soirs chez moi." En fait, pendant le temps où elle jouait Médée, elle était Médée - comme les enfants quand ils jouent - après, non. Oui, Valérie était Médée, c'était si puissant, après, non, bien sûr, elle ne l'était plus.

Arte sacra



Si j'avais de l'argent, mes spectacles seraient extraordinairement chers ; ils seraient aussi chers que les spectacles de Christoph Marthaler.
Patrick de Rham me dit qu'on lui a parlé de mon spectacle à Avignon, d'un "système très complexe de micros". Le système très complexe, c'est qu'il n'y en avait pas.
Je suis très économe (cf l'article du "Monde", "Teatro povera"), il suffirait que quelqu'un me donne un peu d'argent et ma liberté serait phénoménale.

Belle du soir

"L'impro, ça s'répète."

Labels:

Belles du soir

"Le modèle pour moi, c'est le faible. J'ai vécu avec des personnes handicapées qui étaient contraintes à la joie. La joie, c'était : ou on nouait avec cette joie intérieure ou on était perdu. J's'rais p't-être pas là si je n'avais pas renoué avec cette joie et, curieusement, j'ai vu cette joie pleine et entière chez des gens les plus cabossés de la vie, mais au prix d'une ascèse absolue. L'ascèse, c'est ne pas juger l'autre, ne pas se comparer."

"La prière, c'est un abandon total. C'qu'il y a d'plus dur, aujourd'hui, pour moi, c'est d'abandonner tout combat. C'est pour ça qu'un exercice spirituel, c'est l'abandon. Devant vous, ici, j'essaie de pas jouer un rôle. Dans ma vie, devant mes enfants et devant ma femme, j'essaie de moins jouer de rôle et d'aller franchement sur les chemins de la vie, ouais."

Labels:

Ataraxie

Mon voisin lit un livre dont je chope la phrase : "Plus tard, je me suis dirigé vers la direction départementale de l'agriculture." Tout un monde... Je me demande (entre Châtelet et Saint-Paul) quelle sorte de livre pourrait contenir une phrase de ce genre... J'essaye de choper un nouvel indice. "Nous étions sur le parking de la direction départementale de l'agriculture ;" Ça se corse ! "les réverbères répandaient un halo jaunâtre assez déplaisant ; l'air était humide et froid." ! Un saxo joue Besame mucho sur un fond d'accompagnement à la batterie qui enchaîne, tandis que l'homme fait la manche, sur Delilah, de Tom Jones.

Labels:

Dîner en ville suivi d'une belle de jour

C'est aujourd'hui, maintenant, qu'il y a toute la place pour être (et bien que "On ne sait jamais ce que le passé nous réserve.")

Labels:

Le Roman de la rose trempe dans un verre de vin



Rentrée des écoles

Le journal "Libération" était beau comme un monde. J'hésitais à lire tous les articles parce qu'il était physiquement beau. On y apprenait plein de choses sur François Fillon, plein de questions sur la stratégie de Nicolas Sarkozy, on y apprenait la défense d'Eric Wœrth qui avait menti : "J'ai oublié que j'avais écrit cette lettre." En effet, on peut toujours dire ça. Je n'ai pas menti, j'ai oublié. (J'étais presque soulagé pour lui.) On y lisait l'article intelligent de Claire Devarrieux sur le dernier Michel Houellebecq. Il y avait aussi deux pages sur la biennale d'architecture de Venise (je me demandais si j'allais y aller). Puis, finalement, à Bagdad, les Américains s'étaient retirés. Et on voyait Barack Obama recevoir les leaders israéliens et palestiniens à la Maison Blanche pour un plan de paix. Je pensais beaucoup à Julien Polet que j'avais rencontré hier à Lausanne, au bord du lac. Je me demandais s'il m'avait abordé en disant "Vous êtes acteur ?" ou si je l'avais rêvé.

Désespérer de son désespoir

Belle de jour

"Houellebecq qui s'inscrit à la ruine de tous les idéalismes et assume l'entière validité des discours qui les ont détruits est d'abord un auteur désespéré. Mais nous ne pouvons justement faire confiance qu'à un auteur désespéré - parce que nous sommes athées ? - et ne pouvons attendre de lui qu'une seule chose : qu'il parvienne miraculeusement à désespérer de son désespoir."

Labels:

Les Garçons près du lac

Dieu que je suis célèbre ! A Yverdon, quand on a annoncé aux candidats de la deuxième journée que je faisais partie du jury, ça a été ébaudissement, on m’a raconté. Ensuite, le plus mignon de tous, Philippe Wicht, m’a cité dans son improvisation : je me suis levé de mon banc pour saluer, mais le mal était fait : tout le jury était jaloux. Ça, c’était Yverdon (sur le lac de Neuchâtel). Maintenant, Lausanne où je me suis arrêté aujourd’hui pour discuter avec Patrick de Rham, voir les espaces possibles pour décembre. Et puis il faisait tellement beau, Patrick avait à faire dans l’après-midi, mon train n’était qu’à six heures, j’ai décidé de descendre vers le lac. J’ai marché longtemps jusqu’à la petite plage dans mon costume de Frankenstein et je me suis arrêté sur la pelouse. J’avais le pantalon aux genoux quand un très beau garçon m’a abordé et le classique, maintenant : « Je voulais vous féliciter pour Avignon. » Ma mère – si elle était encore de ce monde – s’étonnerait de ces rencontres de hasard. Elle s’émerveillait que nous nous rencontrions, ma sœur et moi dans Paris. Mais Paris, quand on n’y vit pas, est une ville immense, quand on y vit, c’est un village. Il était bien normal que ma sœur et moi nous nous croisions assez souvent. De même, le monde paraît immense, mais le monde du théâtre est une famille (un peu peuplée, mais une famille). Pour parler, puisque j’étais en vacances – et disponible -, j’ai demandé à la belle personne si elle aussi était comédienne. J’ai fait répéter plusieurs fois et plusieurs fois j’ai entendu : « Je dis pute. » (« Je débute. ») En fait, nous étions sur la pelouse du théâtre Vidy (à Lausanne) et une partie de l’équipe d’une création qui venait d’arriver prenait un bain de soleil avant de s’enfermer pendant six semaines. La plupart des garçons qui étaient là venait de l’école du TNB, la même promotion, et formait un ensemble très convainquant, moderne et sauvage. C’était une promotion que Claude Régy avait aimé, tous m’ont dit que ça c’était bien passé (ce qui n’est pas toujours le cas). Ensuite on a parlé, on a parlé d’autre chose, de plein d’autres choses, on s’est baigné. J’étais bien content de trouver des amis, d’inventer des amis parce que, sinon, j’ai toujours peur qu’on me pique mes affaires quand je vais me baigner, le plaisir m'est un peu gâché… Julien Polet m’a dit qu’il m’avait reconnu de loin à mon pantalon, « A Avignon, tu portais un pantalon taille basse. » On s’est dit tu, très vite. Julien m’a demandé quels étaient les spectacles que j’aimais voir. J’ai parlé (mais sans rien pouvoir en dire) du Gros, la vache et le mainate au théâtre du Peuple dans la forêt vosgienne. Julien nage le crawl. L’herbe était verte, l’imaginaire : de septembre, l’eau (du lac), on pouvait la boire et les montagnes majestueuses et lointaines comme des divas, des idées, des maladies estompées et douces, des cancers de la beauté, de l’autre côté…

iPhone 4


Photo Jonathan Burteaux.

La Star

Il y a un candidat que je suis seul à défendre. Mais je dis que c’est pour moi quelqu’un qui pourrait être une star. « Voyez, j’ai noté « star », regardez, sur ma fiche, « star » (je n’invente rien). » Anne Bisang (directrice de la Comédie de Genève) qui reconnaît qu’il a de la « densité », qu’il était émouvant dans Angels in America, dit : « Mais il joue tout pareil. » Ce qui corrobore. C’est justement ça, être une star, être capable de tout jouer pareil. En fait, à côté de « star », j’écrivais aussi : « C’est très étrange, parce que, lui, ce n’est pas qu’il ne joue pas les mots, les intentions, les intonations... mais on ne sait pas où il est (et il est là). Donc on l’écoute passionnément et on en entend beaucoup, mais, ce qui passionne, c’est qu’on croit qu’on en entend très peu et on voudrait en entendre plus. Et cet acteur est magnifique. Il emmène où il veut, on ne sait pas où, on ne sait pas où, on ne sait pas où… » (N’a pas eu la bourse.)

Ozu

Le Vide