Wednesday, October 27, 2010

La Princesse

Bon, encore merci de cet exercice de la FIAC, ç'aurait pu être mieux (lu plus rapidement, plus « radio », encore quelques coupures et l'hésitation entre lecture et jeu plus assumée), mais c'était pas mal. Ça a été bien reçu par ceux qui l'ont entendu en direct ou après (Pierre l'a mis en ligne). J'ai même envoyé le lien à Wayne Byars qui a adoré et qui m'a dit le lendemain : « Je ne savais pas que tu étais si impressionné par Claire Chazal ; tu aurais dû venir hier au cours de 14h, il y avait la princesse de Savoie et de Venise et de Piémont Clothilde Courau ! » Ça aussi, ça mériterait une retouche, une refonte – au moins (si je redonnais le spectacle le lendemain). Voire, même, la chronique régulière ! (N'est-ce pas ?)
Voici le rib que m'a demandé ton assistante dont j'ai déjà oublié le nom (mais certainement pas le visage).
Pour le tirage, j'ai demandé à Sylvain sa meilleure définition et il faut le faire chez Négatif +. C'est pas cher et d'un rendu totalement professionnel (c'est Marc Domage qui m'avait envoyé là). Y en a un rue Lafayette. J'aurais plaisir de m'en occuper pour toi.

A bientôt

Yves-Noël

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Bonjour, Sylvain, J'ai mis sur mon blog tes photos... Tes photos me bouleversent. Elles représentent la pièce. C'est pour ça que j'en quémandais d'autres, même les doublons, c'est pour voir la pièce, revoir la pièce. Ce travail sur le clair-obscur, tu l'as parfaitement perçu et produit. Il y a dans la sélection d'actOral (que j'ai reçue en petit) des photos que je n'ai pas, je te les mets ci-dessous, si tu veux me les envoyer en meilleure définition. Laurent Goumarre voudrait un tirage grand format de celle de Thomas qui pisse de face. Peux-tu m'envoyer la meilleure définition de celle-ci ? Je voudrais lui offrir ce tirage. Je te transmets aussi le message (d'un inconnu) sur mon blog à propos d'une des photos : Un message qui ne m'étonne pas, je pense comme lui (de celle-ci et des autres...)

Bien à toi

Yves-Noël

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Nicolas,

j'ai bien noté la date du 13 à Bruxelles, Voici des photos du spectacle intitulé La Mort d'Ivan Ilitch avec Thomas Gonzalez.
Je voulais rajouter à ce que nous nous sommes dit ce matin (nous ne l'avons pas réévoqué), que la disponibilité de la salle en répétition importe – si tu peux le rajouter à l'équation. J'ai bien compris que vous enchaînez, mais, disons que je voudrais l'avoir le plus possible, surtout que je veux faire des avant-premières, trois minimum (pour mon premier one man show, j'en avais fait dix). S'il s'agit du spectacle avec Thomas, ce temps n'est pas nécessaire, le spectacle ayant déjà été créé, il peut se reprendre en quelques jours. L'idéal, pour moi, autant le dire, serait que vous preniez les deux. Thomas dans la salle moyenne avec Mathurin et moi, là-haut, en one man show. Moi avec Mathurin, nous l'avons aussi évoqué ce matin, tout est possible, mais ça m'empêcherait d'agir sur la salle – ce que j'aimerais bien laisser ouvert (si possible). Je te mets aussi une photo d'un spectacle (le premier Hamlet) où j'ai agi radicalement sur la salle... (Et je tente de trouver la vidéo d'Ivan Ilitch à Marseille.)

Ah, encore une chose, pourrais-tu me mettre une place pour Le Cas de la famille Coleman soit demain soir (jeudi 28 octobre) soit vendredi 5 ou après (je m'absente entre).

Bien à toi

Yves-Noël

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Chante Barbara...

Je peux vous le dire, quand même, parce que c'est une idée qui me fait rêver (m'a fait rêver quelques jours, mais, après tout cette idée pourrait resurgir un jour), c'est que je me disais que j'allais chanter Barbara au Centre Barbara (mais je n'ai pas vu la salle...) J'ai déjà une fois (à Genève) chanter une chanson de Barbara en performance (Vivant poème). Ça s'était très bien passé... Bien à vous

Yves-Noël

(Je vous tiens au courant pour la date du 2.)

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« Je m’en irai bientôt, au milieu de la fête
Sans que rien manque au monde immense et radieux ! »

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« Pascal pensait que si l’univers est infini, l’univers doit être une sphère dont la circonférence est partout et le centre nulle part. »

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Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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« Non, rien n’était fini, la vie et ses offrandes
s’étendaient devant moi, incertaines et sublimes. »

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En fait, j’avais une idée pour la salle Barbara…

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« Nous ne sommes pas moins fluides que le fleuve. »

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Pas du tout

« est-ce que je veux être compris
Avec une certaine insistance
Pas du tout
Ce qui est compris
n’existe plus
sauf en tant que chose comprise
Silence
Voilà ce que je pense »



Isabelle Barbéris m'a dédicacé son livre finement en disant : « le livre qui parle d'Yves-Noël Genod sans dire qui est Yves-Noël Genod ».

(Théâtres contemporains Mythes et idéologies) aux Presses Universitaires de France.)

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Oubli-souvenir

Mon blog, c’est lire-écrire – enfin trouvé sa vitesse de croisière, son aveuglement.

« J’ai consacré une partie de ma vie à la littérature et je crois que la lecture est une forme du bonheur ; une autre forme, moindre, du bonheur, est la création poétique, ou ce que nous appelons création, qui est un mélange d’oubli et de souvenir de ce que nous avons lu. »

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« Comprends
cette parole
à l’oreille
de ton âme
qui ne résonne
queparce qu’elle a
cessé »
« L’
Empereur Ermite
écoute
l’Empire
tout à coupsilacascade
s’arrêtait ? »

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« Une personne suffit pour faire un public. »

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Le monde de la non solitude : le monde.

Ce pourrait être le premier matin du monde

Nous ne percevons pas le monde de manière spectaculaire, dit, en substance, David Hockney, nous le percevons psychologiquement.
« J’ai
aux poissons
muets
émietté
ces quelques paroles
sans
bruit »

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I was aware immediately…


Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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Dans l’obscurité de l’automne

Pierre clôt son blog. En voici le prologue et l'épilogue. Il a commencé un roman (un roman secret où je n'ai nul accès). Mais le blog est un navire. Il voyage, il voyage...






mercredi, 27 octobre 2010

Epilogue

Ce n'est pas que je veuille charger le sens, forcer le sens. Je suis girouette qui aurait perdu la sensation du chaud et du froid. J'ai trempé les mains dans l'eau fraîche pour nettoyer le marbre de la tombe, mes doigts n'ont même pas gelé. Ce serait ici l'épilogue de mon blog. J'en ai relu le prologue hier, et tout murmure ces temps-ci que cette écriture-là peut s'arrêter naturellement, sans heurt, car l'objet est poli.






dimanche, 23 mars 2008

Chez moi

La maison de marbre blanc, les proportions parfaites, les arêtes nettes. L'ordre au dehors, et on imagine aussi au dedans. La maison de marbre blanc m'a laissé sans mots jusqu'à aujourd'hui. La maison de marbre blanc dans la grande cage métallique, et la guillotine qui menace. Le contraste des matières, le contraste du sombre métal et du marbre presque translucide. La maison comme emprisonnée. La guillotine: le passé tué par le présent. Et à l'intérieur de la maison, on se guillotine aussi. La maison pleine de cruauté. On brise et on casse.

La maison et la mère. La femme-maison.

Les maisons. Toutes les maisons que j'ai connues.

La maison familiale, bientôt guillotinée puisque papa va la revendre. C'est une question de mois.

J'ai l'art de tourner la page, de quitter une maison pour une autre. Et un jour de quitter une maison pour rien d'autre. J'ai quitté ma mère aussi. J'ai quitté ma femme.

Il me reste ma fille. Elle dit chez nous. Alors je dis chez nous.

Je ne peux dire que les lieux d'où je viens, et je n'en sais que des souvenirs. J'essaierai de dire où je suis, en notes et vers, en bribes de récits. Je me souviens rarement de mes rêves, il y en aura donc peu ici. Ici sera un peu chez moi.

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Une expo facile d’accès

Il fait du Matisse, du Dufy, du Hockney. Il peint des fleurs, des portes-fenêtres. La lumière, comme on dit, il peint la lumière de manière traditionnelle (quoi de plus traditionnel, en effet), sur les outils de technologie moderne, iPhone, iPad. Mais il peint aussi le trait. Il peint la peinture. Son œuvre est double (comme toujours). Les couleurs sont surnaturelles comme du Saint Laurent. La flamme d’une bougie fait du feu. Le soleil fait du feu. La rose fait du rose (nuances de rose). La tulipe fait du violet. Il peint aussi des verres transparents, des tasses transparentes. Une bougie à l’intérieur d’une bulle de verre transparente. Il peint des abat-jour. Il peint le fouillis de fleurs qu’on voit chez les fleuristes (je ne sais pas les noms). Il peint des routes de campagne, des champs, des graminées. Il peint des vérandas, des balustrades, des loggias. Il peint un coquelicot dans un pot. Il peint des tableaux inachevés. Il peint des cerises. « Des cerises dans un bol », dit le grand-père à sa fille. Il peint des jacinthes, des tournesols. Des roses blanches, des roses marron. Il peint la transparence de la peinture. Il peint des cactus, il peint des fleurs noyées dans des vases. « Regarde celles-là », dit le grand-père à sa fille. Il peint le soir, les intérieurs bleus, sombres et violets, volets fermés (ainsi, ça ne doit pas être le soir). Il peint des soleils à travers les persiennes. Il peint des crépuscules, des couchers de soleil. Il peint même ces fleurs avec un très grand sexe. Il peint à travers la transparence. Il peint tes yeux, mon amour – où es-tu ? Mon amour. Il peint différentes fleurs dans un même pot. Il peint des fantômes de fleurs. « Ça y est, je crois que j’ai tout vu », dit le grand-père à sa fille (c’est à ce moment-là qu’elle commence à regarder). Il peint la masse des fleurs dans des vases transparents. « Oh, le soleil… – Qu’est-ce que c’est, ces trucs verts ? – C’est des plantes. Par terre. Ça, c’est un jardin, tu vois. Une route. – Moi, j’aime mieux ça. – Voilà, viens mon chou. – Non, c’est pas fini. – Si, c’est fini. – Non, c’est pas fini… » Le truc est en boucle, mais c’est ça, l’intérêt. Se scotcher devant le truc en boucle toute la journée.* Dehors, c’est la Seine et la queue pour Basquiat. La lumière et la vraie lumière du pont de l’Alma. Le luxe écrasé par la lumière pauvre, un peu pauvre, de la vie. (De l’existence, de la vieillesse.) Il peint les descentes de la lumière et la nostalgie de la terre. Il peint déjà comme au ciel, nostalgique de la terre. Jésus se souvenant de la pluie en Galilée, de l’odeur du bois de charpente et de quelque chose qu’il n’a jamais vu au ciel et dont il a la nostalgie : la voûte étoilée. Il arrive à peindre ce que tout le monde voit.



* (C’est comme la réforme des retraites : « Ni gagnant ni perdant ».)

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J'achète une pièce de trois page et demie de Jon Fosse, Vivre dans le secret

« le plus important n’est pas de se souvenir
mais d’oublier
bref silence
car en oubliant
on se souvient aussi
d’autre chose »

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