Sunday, April 29, 2018

Oui, alors  
— tu peux transmettre à tous ? Louise — ou Tanguy —, j’ai perdu la liste de nouveau… —,
ce qui est important, à mon sens, c’est de rêver beaucoup à TOUT ce qu’on pourrait faire — sans s’occuper de la signification (la fuir, même) ni de la forme (la fuir, même). Enfin, s’en méfier. Puisque la forme se fera de toute façon. Quoi qu’il arrive. Et que la signification se fera aussi quoi qu’il arrive. Donc ce n’est pas notre affaire. C’est comme ça que je vois les choses. J’ai pensé à Mai 68 quand il a fallu dire quelque chose, pour trouver un contexte publicitaire, puisque c’est au mois de mai et qu’il y a cinquante ans, mais pas — surtout pas — pour en dire quelque chose. Imaginez que mes spectacles sont plutôt présentés dans des festivals de danse, c’est-à-dire qu’on ne leur demande pas d’avoir du sens comme on demande au théâtre et que, vu de la danse, c’est ça qui rend le théâtre très ennuyeux, la signification (il faudrait distinguer sens et signification, mais, ce soir, je suis fatigué). Pourquoi c’est ennuyeux ? Parce que le monde est beaucoup plus fou que ça ! (que toute signification qui n’est pas aussitôt suivie — ou précédée — de son contraire). Donc il faut nous activer les méninges (puisqu’il nous reste une semaine) pour penser DANS TOUS LES SENS, c’est autrement ambitieux et ce serait autrement méritoire que de faire une petite rédaction sur tel ou tel thème. Ce que j’ai vu, l’autre fois, votre impro, parlait autrement mieux de Mai 68 que ce que nous pourrions en dire, c’était même en plein dans le sujet, mais parce que ce n’était pas voulu. 
Donc rêvez, rêvez, rêvez, agitez vos rêves, surtout pour arriver à comprendre ce que chacun (pour soi-même) a envie de faire, où chacun a envie d’aller, maintenant, le sentir, s’y préparer, rêvez le spectacle que vous avez envie de faire de vous-même, chacun, en soliste. Ne vous préoccupez pas trop de mettre les choses en commun, puisque le commun vous l’avez, c’est acquis, ça (à part pour une personne, comme je l’ai dit, où c’était plus étrange) et nous nous appuieront vraiment là-dessus, c’est ça qui m’excite de ce que j’ai vu, ce ready-made. Ne m’excite vraiment que les ready-made, au fond, là où j’ai l’impression de n’avoir rien à faire, que tout s’est fait sans moi et avant moi). Non, alors, imaginez pour vous, en secret pourquoi pas ? (ou non) ce que vous, personnellement, chacun, vous auriez envie de travailler individuellement, d’une manière souveraine, impérative (tant qu’à faire), indépendante des circonstances, votre liberté, votre invention, votre publicité. Votre rien si ce n’est rien et que ça fait tourner le monde. Tenez cette phrase sur laquelle je tombe par hasard : « Le plaisir peut-être vif comme une plaie ». Ça, c’est un thème. Il y en a mille par page de journal, un million par page de livre et, quant à la nature, c’est un livre ouvert. Très important, le hasard : la vraie vitesse, le vrai point de vue.
La question des costumes est capitale, en revanche, et doit être résolue dès lundi 10h pour être prêt à commencer. Il s’agit de bâtir le spectacle le plus rapidement possible et avec tout. Rien d’autre que tout. Immédiatement si on peut. Pour ensuite avoir du temps libre — le plus possible — pour ne pas le faire, le spectacle, pour ne plus avoir à le faire (et donc vraiment jouer). Donc apportez plein de choses, mais il faut que ce soit tout de suite, là. Ou rien. Mais ce sera ça. Sinon vous pouriez aussi apporter tous des vêtements que je pourrais déchirer, je me ferai une joie… (Je l’ai déjà fait, c’est pas cher, ça marche.)
Méfiez-vous des faux problèmes. On met la barre plus haut. Etudiez Depardieu : « Moi, je ne joue pas, je vis ».
Bon courage. Envoyez-moi tous vos rêves. Même si vous bossez cette semaine. Idéalement, c’est sûr, il aurait fallu, pour vous préparer, ne rien faire (faire de la place à l’envie). Faites-le !
Il s’agira de faire une pièce immédiate et directe, de pure violence, de pure énergie, « Action directe » s’appelait un groupe célèbre d’extrémistes d’avant votre naissance (je regrette de ne pas revoir les Fassbinder aussi qui passent en ce moment). 
Tanguy, il faut qu’on parle de la lumière, là aussi, qui doit être en place à 10h (ou même à 9h, si je viens, moi, une heure avant). On fera avec ce qu’il y aura, donc ce serait bien qu’il y ait quelque chose. Une face, un plein feu, un contre, il faut qu’on détaille un peu, des choses simples (qu’ils ont peut-être déjà en place) et de la machine à fumer, plusieurs s’ils ont..
Yves-Noël

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G rimoire de


Excuse-moi de en pas avoir répondu à ton mail, Enrique, en fait je l’avais oublié. C’est le plus bel article que j’ai lu (que je viens de lire, en fait) sur notre travail. Quelle merveille de voir que quelque chose a rencontré quelqu’un ! cette chose faite inconsciemment, intuitivement… Comme j’aimerais avoir la force d’insister auprès des théâtres pour reprendre ce travail (je ne l’ai pas du tout, cette endurance-là)… Je transmets à Aidan. Oui, ça me ferait plaisir que l’on se voit tous les quatre un soir. Dites-moi où vous êtes (dans le Sud) en juillet, j’aurai une bagnole et je me baladerai comme j’aime…
Au plaisir, 
Yves-Noël

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Vu d'en haut, mais assez vu pour dire que ça vaut le coup. C'est London sur Seine ! Très dans l'ego, les interprètes, mais c'est touchant. Dialogue cockney assez harsh, instruments anciens, bloc de matière « musical » assez pur, enthousiasme à tous les étages, drôlerie, rythme, amour (sex), inversion des valeurs, que demande le peuple ? The Beggar's ! Bises, YN

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D ans ma chambre



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Titre : 
Quelque chose comme une vie

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« C’est qu’il y a trop de signifiants flottant dans notre monde »

« Dans son rêve, rien, rien que le désir de rêver. »

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A chier par la pine


« Cela fait-il des jeunes des alliés tacites du régime ?
— Oui, sauf si leurs intérêts immédiats sont mis à mal. »

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Titre : Le Nageur nu dans la piscine

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« Je pense aussi à cette phrase de Kafka : « Dieu ne veut pas que j’écrive mais moi je le veux. » »

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J oie, affliction


« la joie éprouvée au malheur de son prochain, l’affliction ressentie lorsqu’il va bien »


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« Les dieux circulent beaucoup en mendiants, en haillons, vous les rencontrez peut-être au coin de la rue, vous ne savez pas. »

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C’est justement ça, le charme (et le tien est inestimable) : ne pas avoir le feu nécessaire. Si tu savais comme c’est chiant, le feu nécessaire ; d’ailleurs tout le monde s’accorde à penser que c’est un handicap. Je vais lire ton texte, thank you, 
YN

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« L’insomnie. Homère. Et se tendent les voiles. »
« Homère, la mer, tout par l’amour est mû. »

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L a Magicienne


« au-delà du maquis et des grands bois, c’était le manoir de Circé »

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« à cause de tout ce qu’on voit à la télé »

(titre aussi — pour Nantes ?)

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