Sunday, November 11, 2018

H anter un théâtre


Bonjour chers amis spectres inoubliables !
Patrick de Rham (en copie), le directeur de l’Arsenic, voudrait vous offrir à chacun un abonnement à la saison pour que vous reveniez hanter le théâtre — et pour vous remercier, avec moi, de votre participation si élégante à ce spectacle étrange. Manifestez-vous auprès de lui, je crois que j’ai ci-dessus le mail de tout le monde sauf celui de Sébastien, tu transmettras, Rebecca.
Je suis à Grenoble, à l’hôtel, je lis dans « Le Figaro » qu’une lettre de Baudelaire, de 1845, dite « lettre du suicide » où il exprime son désir d’en finir avec la vie a été adjugée 234 000€. 
Ça n’a aucun rapport avec ce que je vous dis car, nous, nous ne nous suicidons pas (lui non plus, d’ailleurs).
Amitié, 
Yves-Noël

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« Nous savons depuis les travaux du sociologue Jean-François Amadieu (Le Poids des apparence, Odile Jacob, 2004) que nous maltraitons les personnes perçues comme laides : nous les sous-payons, nous les envoyons plus souvent en prison, nous manquons d’empathie à leur égard. Nous les associons au Mal, comme le démontrait Umberto Eco dans son Histoire de la laideur (Flammarion, 2007). »

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Cher Yves-Noël, 
votre Phèdre doit être lancée maintenant, ça y’est elle s’ébroue seule sur les vagues et se cogne à toutes ces paires d’yeux qui l’enceignent ! 
J’espère que vous aurez reçu un chaleureux accueil du public.
Vous dire que j’ai beaucoup aimé découvrir ce travail et vous rencontrer. Nous n’avons pas eu vraiment le temps de nous parler, toujours un peu court dans ce contexte et puis les mots viennent souvent après. J’ai adoré entendre les mots du poète trouver leur chemin. Le labeur de la mémoire y est sans doute pour quelque chose et tant mieux - moi en tous cas,  je suis contente d’avoir assisté à cette étape là, merci. Elle me fait travailler, comme spectatrice, elle me fait expérimenter et comprendre un tas de choses précieuses.
Stupéfiant comme Baudelaire et Racine s’éclairent l’un l’autre. Je suis sûre que dans n’importe quel ordre ça marche. Ca fait comme un effet subliminal, le deuxième re-enrichit le premier. Et très très beau l’écriture de la lumière et du son. Elle chasse ou cloue la parole (dans Racine). Bravo!
J’ai vécu une drôle d’expérience dans la deuxième partie (Baudelaire), l’impression d’être en contact avec la langue du poète, dans ce qu’elle a de plus physiologique. Pour la première fois, cette sensation étrange : que le poème était une espèce de membrane entre l’espace et moi. Je n’avais rien bu pourtant (dommage).
Dans ce noir total, on se met à entendre ses petits bruits intérieurs, sa salive qu’on avale, les petits trajets de je ne sais pas quels liquides et bulles multiples qui se fraient un chemin. Et les mots du poète se mettent à se mêler à tous ces petits bruits intérieurs, dans son soi; alors on se met à sentir physiquement aussi le geste éructant du poète, les mots liquides qui s’écoulent ou les mots projetés qui claquent et que l’expérience de son corps à lui, sans doute ont fait surgir. A ce moment là, la voix de Racine se re-entend. La nature prend une dimension dingue.
Waouh ! 
C’est une drôle de superposition, un truc un peu de l’ordre de l’hallucination, où tout est un peu flou mais en même temps très cohérent...
On se voit donc à Arles, en prison le 30/11. Nous y étions hier avec Laure. Discussions passionnantes autour de la question du personnage de Bérénice objet ou sujet libre par exemple. Les thème contemporains que les gars peuvent déceler dans la pièce guident nos débats. Ils sont hypers réactifs, très cultivés. On a parlé de Barthes aussi. 
Nous parlons souvent de l’importance de la langue qui structure la pensée, guide l’action, de son irréversibilité (je crois que c’est un thème très important ça chez racine), la langue qui est l’enceinte à l’intérieur de laquelle tout se joue...
Alors ça va être super que vous veniez. Me réjouis que les détenus vous rencontrent et que nous échangions ensemble. Encore un grand merci pour votre intérêt !
Amitiés
Sara Louis

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R éunir les amants à Rennes


Yves-Noël Genod recherche des couples hétérosexuels de tous âges, voire des familles entières (couple avec enfant(s)), ou, à défaut, des hommes et des femmes qui désireraient participer, bénévolement, au spectacle intitulé Rester vivant qui sera présenté par le TNB au Musée de la Danse les 22 et 23 novembre à 19h (dans le cadre de la programmation du festival).
Le metteur en scène souhaite réunir des amants durant le spectacle qui se déroule dans le noir total (où l’on entend des poèmes de Charles Baudelaire). Dessiner des images subliminales, d’autant plus intenses qu’elles sont quasi invisibles, fantômes, des présences nocturnes déshabillées révélées par une pincée de pigment phosphorescent. Il s'agit de donner une image émouvante de l'espèce humaine en tant qu'espèce en voie de disparition. Le choix de couples — ou d’un seul couple — permet de ne pas suggérer l’errance ou la solitude, mais la rencontre amoureuse.
Disponibilité idéale : le 21 novembre à 19h (avant-première) et les 22 et 23 novembre (représentations). Mais ça peut être aussi pour une représentation seulement (possibilité de relai). 
Information et envoi des postulations par mail à Yves-Noël Genod (ledispariteur@gmail.com).
Rencontre avec les postulant·e·s idéalement le lundi 19 de 19h à 21h dans le cadre du « Gift » au Musée de la danse.

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Je tombe sur : 
« Je vois des beautés inutiles
S’éteindre dans la nuit du doute » 
(d'Eluard), 
ce soir, chez ma mère, 
YN

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L u dans « Libé »


Tiens, bonjour Katia, je lis dans « Libé » (samedi 10, Marcela Iacub) une formulation (belle) de ce que j’avançais en tâtonnant dans la cuisine l’autre midi sur mes doutes quant au combat faisant « avancer les choses » : « Ceux qui croient que l’histoire se transforme par les agissements des vaillants, des audacieux, de ceux qui n’ont pas froid aux yeux se trompent toujours. Ce sont au contraire les êtres les plus conformistes, les moins courageux qui s’en chargent. En cherchant à être comme tout le monde ils finissent par remettre en question les préjugés les plus ancrés. On oublie trop souvent comment ces petites et grises batailles pour ressembler à son voisin finissent par accoucher de sociétés plus égalitaires. » Je me suis battu quand c’était le moment pour le mariage pour tous, c’était tellement chiant, Taubira a fait durer pour sa propre gloire au maximum, mais je pense maintenant que ce n’était pas la peine ; le même « Libé » annonçait un jour qu’un tiers des gens mariés sous cette loi avait voté Front National aux Européennes… 
A bientôt, j’ai bien noté la date du 1er février aux Labos et je me réjouis d’avance, 
Yvno

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