Tuesday, November 18, 2014

J 'y pense


Jhon Fou
— Je me rappelle ma grand-mère qui me lisait Julien Green étant petit, je m'installais dans mon lit (une place suffisait à l'époque), elle venait s'asseoir sur une chaise en osier juste à côté et me lisait des pages. Je ne comprenais rien au livre, mais la couverture était une statue géante (une tête avec la bouche ouverte) avec un passage, la statue était au milieu des bois (Pomtempeyrat, peut-être). Je me faisais ma propre histoire et j'entendais la voix suave de ma grand-mère, je m'endormais et mon rêve commençait par des mots…
— C'est mignon. Et elle te suçait ?
— Parfois, je sentais la couverture se baisser sur mon pyjama, je sentais de l'humidité (je crois que c'était sa bave). Elle baissait mon pantalon de coton bleu clair avec des étoiles et des petits ours que ma mère m'avais acheté. C'était agréable. Elle glissait son index sur toute la longueur de mon sex qui s'épaississait. Il n'était pas gros bien sûr et imberbe (je le suis toujours, Yves-Noël). Je sentais son souffle sur mes bourses à peine sorties et sa langue venait m'attraper le gland comme une boule de glace de chez Bertillon… C'était une bonne grand-mère, tu sais, elle arrivait à lire tout en gardant mon sex dans sa bouche… tu devrais essayer pour le Festival d'Automne…
— Lol. Tu me fais bien rire (n'en rajoute plus), c'est déjà ça, c'est rare en ce moment... Essayer ? De te sucer ?
— Tu ne ris plus ?
— Ah, non. J'y pense...

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P our encore un moment

Titre d’un spectacle sur Marcel Duchamp : Duchampagne !

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B ête



L a plus belle phrase


« Vous ferez au public des confidences que vous ne ferez à personne dans la vie. »

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Comme toujours, beaucoup de plaisir à te rencontrer, hier soir, car aussi j’ai toujours beaucoup de curiosité, en plus de l'amitié naturelle que tu suscites, de t’imaginer dans tes carrières (prestigieuses), toi qui me permets de te tutoyer…
Je suis ravi aussi, bien sûr, que tu me considères comme un grand acteur qui n’a peut-être pas le déploiement qu’il mérite. Ça me flatte. J’aimerais en effet plus de carrière, mais uniquement par esprit commercial, ce serait pour gagner en pouvoir, en facilité à pouvoir monter mes propres spectacles. C’est drôle, je n’ai pas du tout l’ego d’une carrière en tant qu’acteur. Je n’ai accédé qu’une fois à un premier rôle (avec Julie Brochen, Le Cadavre vivant, de Tolstoï) et c’est ce que j’ai trouvé de plus facile à faire dans ma vie, comme des vacances, très agréable (tout le public ne pense qu’à toi pendant toute la pièce, guette le moindre de tes soupirs). C’est là que j’ai compris que tous ces soi-disant « grands acteurs » n’étaient en rien supérieurs aux autres, la difficulté étant juste d’accéder aux grands rôles. Tout le monde me félicitait, j’ai trouvé ça mignon. Mnouchkine, Lavaudant me considéraient pour ce que je ne suis pas (bankable)… Je n’ai pas non plus d’ego en tant que metteur en scène. Si on ne me l’avait pas proposé, il y a 11 ans, je n’aurais en effet jamais rien fait. Mais, là, depuis que c’est parti, je me sens en mission, c’est donc pire ! Je sais ce que je fais (ce n’est pas moi qui le fais), je sais la splendeur de ce que je fais (je ne peux pas dire le contraire : je la vois devant moi). Cela n’a rien à voir (ou peu) avec le narcissisme, je crois. Je suis mon premier fan (mais certes pas le seul, ce qui est, d’ailleurs, ça, toujours étonnant), un peu comme Marguerite Duras l’était de ce qu’elle faisait, et, comme elle, je peux dire que je fais les spectacles que j’aimerais voir. Elle dit même — et je peux reprendre mot pour mot : « Je crois avoir détecté pas mal ce qui me plairait de faire. » Et elle ajoute (je l’entends à l’instant à la radio) : « Les gens ne savent pas ce qui leur ferait plaisir, en général. » Moi, je fais des spectacles qui me font plaisir, beaucoup, beaucoup et, même, qui me rendent heureux. Quand je joue moi-même, je ne peux pas dire que je ne ressente pas le plaisir du partage avec le public, certes, non, mais c’est un plaisir plus relatif car solitaire. Mon plaisir, c’est d’inviter des gens beaucoup plus doués que moi et de les regarder travailler apparemment sans effort, de les aimer et de leur bâtir des robes. 
Tiens, je te joins un témoignage que je reçois à l’instant. Comme je t’ai déjà dit, c’est tout le temps des retours de cet ordre, à propos de 1er Avril (jusqu’à maintenant, en  tout cas). A Avignon, pas mal de gens dans la rue m’ont rendu triste en me demandant si j’allais jouer 1er Avril dont ils avaient « tellement entendu parler ». Je t’assure qu’il se passe qqch avec le public avec ce spectacle, qqch de particulier qui, à mon sens, milite pour sa reprise.
Bien à toi,
Yves-Noël

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L 'Exemple



Fernanda Barth
Il est sage et simple. Il aime le silence. Il fait beaucoup de citations, comme toi. Il dit qu'il faut que sur le plateau, dans le visible, il y ait de l’invisible, dans la vie, de la mort, dans la raison, de la folie.

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