Saturday, April 21, 2012

Changement



Le monde s’ouvre par l’absence d’amour
Le monde s’ouvre par l’Ouest
Une manière de lire les romans : ne pas les écrire soi-même.
Je dis à Olivier : « C’était cousu de fil blanc. » et, en effet, l’enchevêtrement…

…que ne l’est ton amante
affolée dans tes bras

Déplacement de l’histoire avec d’autres que moi

Résonance



« Le rêve serait-il un moyen d’empêcher la rupture entre l’homme et le monde ?
– Assurément ! Qu’est-ce que le monde sinon des vies qui cherchent chacune à fleurir dans leur moment d’existence, ou des choses qu’un désir nôtre a dégagées de leur nuit pour répondre à son besoin, dans cette fois encore le temps et sa finitude obligée ? Le monde des existences, et autour d’elles ce lieu terrestre qui pourrait s’affiner comme le bois dans un violoncelle pour s’emplir de notre sonorité (…) »

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« Le poète que l’on peut dire à la fois le déconstructeur du rêve – de l’illusoire dans la pensée – et le rêveur absolu. »

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Photo Sylvie Coumau.

Olivier Courcelle et Pierre Steiner



« Chut(e)
Canzoniere

Epigraphes

Lui

On s'aimera 
Pour un tapis tout vert
Où comme les filles de l'air
Les abeilles vont jouer
On s'aimera pour ces bourgeons d'amour
Qui allongent aux beaux jours
Les bras de la forêt
Les bras de la forêt

On s'aimera ce printemps
Quand les soucis guignols
Dansent le french-cancan
Au son du rossignol
Quand le chignon d'hiver
De la terre endormie
Se défait pour refaire
L'amour avec la vie
L'amour avec la vie

Moi

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon coeur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble »



Ce poème que je recopie encore ici n’est plus le même que j’ai aimé, celui que j’ai lu – « Lire et écrire, c’est pareil, maintenant on le sait » – j’ai découvert ce poème sur le blog de Pierre, sans guillemets, je me suis demandé qui l’avait écrit, est-ce que c’était un hétéronyme, est-ce que… Et puis le mot « aller à l’amble » m’a décidé, Pierre adore cette expression, il l’avait déjà employée… J’ai donc compris que ce poème venait de lui, d’une force surnaturelle qui m’a fait penser : « C’est l’un des plus beaux poèmes que j’aie jamais vu… » Je voulais l’apprendre par cœur et le prononcer pour mes camarades de Love, la pièce que je jouais à Armentières et à Reims, la pièce revival… Je trouvais fabuleux, de la part de Pierre, la trouvaille du chignon d’hiver et celle des abeilles, filles de l’air, et l’allongement des bras de la forêt... Puis j’ai découvert la première partie sur le blog d’Olivier Steiner, c’était une chanson de Léo Ferré. Je pensais encore que la réponse de Pierre était vraie – mais c’est aussi un poème de Louis Aragon… Le poème que j’ai lu n’existe plus – MAIS JE SUIS CERTAIN DE L’AVOIR LU. Et ce que j’en ai lu en est vrai, puisqu’il s’agit d’un amour, un amour de printemps qui naît. Le poème n’existe plus, mais a transmis la nouvelle (avec déflagration). Attention, ce message s’autodétruira dans les… 


Je sais que je l’ai lu et je sais dans quel printemps.


HOTEL PALACE
 
Yves-Noël Genod
 
Jonathan Capdevielle
Kate Moran
Marlène Saldana
Thomas Scimeca
 
27 et 28 avril 2012, 21h
Festival Live Arts Week
Hotel Palace Bologna




Pourquoi ne descendriez-vous pas quelques jours avec nous à l'Hotel Palace ? Nous y sommes entre les deux tours, c'est bien organisé, du 22 au 29. 
Bologne, ville sublime dégagée du flux touristique. Palais et portiques. Primavera.
L'idée est de répéter et jouer un spectacle qui ne dérangera personne, en particulier tous les autres clients de l'hôtel immense et désuet, labyrinthe et vaisseau, labyrinthe et minuscule, tenu par une marquise. Spectacle invisible, en somme. Ce qui nous intéresse hautement, bien sûr, car la réalité dépasse toujours – et de très loin – la fiction. Vacances dans la réalité, dirons-nous avec le poète...

Yves-Noël Genod 
 

Je me donne tout l'été


Cher Jean-Paul Scarpitta,

La délicieuse Dominique Issermann nous (re)met en contact. Juste vous dire que cette rêverie du Lutetia continue de m’attirer et de m’effrayer bien entendu. Mais la frayeur, on s’en fout. L’idée d’aller vers l’opéra, vers la musique, de toute façon a pris germe et, même si nous n’aboutissions pas, c’est un chemin qui va maintenant me passionner ! Je me sens un peu dans l’état d’esprit décrit (dans une lettre) par Gustave Flaubert. (J’imagine que cette citation peut vous plaire.)

« La veille de sa mort, Socrate priait, dans sa prison, je ne sais quel musicien de lui enseigner un air sur la lyre. « A quoi bon, dit l'autre, puisque tu vas mourir ? – A le savoir avant de mourir », répondit Socrate. Voilà une des choses les plus hautes en morale que je connaisse et j'aimerais mieux l'avoir dite que d'avoir pris Sébastopol. »

Au plaisir, en tout cas, hâte d’écouter des œuvres et des œuvres, je me donne tout l’été. (Donnez-moi des idées en plus de celles que vous avez déjà lancées, s’il vous plaît.)


Bien à vous

Yves-Noël Genod

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« Pour qu’un art soit vivant, il doit aussi rester idiot ! »

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Travestissement absolu



« ALLONS ENSEMBLE DECOUVRIR MA LIBERTE,
OUBLIEZ DONC TOUS VOS CLICHES,
BIENVENUE DANS MA REALITE. »

On se casse à Bologne – et ceux qui ne viennent pas n’ont qu’une chose à faire à Paris : allez voir le Récital Emphatique, de Michel Fau, au Théâtre Marigny, c’est grandiosissime. Si nous n’avions qu’une star en France, ce serait lui ! Une star pourquoi ? Parce qu’il connaît tous les trucs ! Bouleversant et inoubliable – et j’aimerais le voir tous les jours ! Fascination totale et crise de rire fou ! Sidéré par sa générosité implacable. Oui, Michel Fau révèle le faux.

(Texte retrouvé)



La Brèche mortelle

Dans l’avion, je pensais : est-ce qu’on peut vivre sans foie ? Est-ce qu’on peut se faire greffer un foie ?

Je n’avais toujours pas réussi à enlever le bracelet jaune fluorescent du mirador de la Torre Latino qui marquait en gros ADULTO. Il était temps ce bracelet de bébé qui le dise !

Christe Eleison





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(Texte retrouvé)


Pour moi, la simple vie est insupportable de beauté, alors – pourquoi aller au spectacle ? Il me semble que les comédiens avec qui je travaille comprennent cela. Je pense excessivement toujours aux comédiens avec qui j’ai travaillé. J’aime beaucoup, beaucoup les comédiens. Je pense que c’est ce que j’aime le plus au monde, les comédiens. Et les comédiens avec lesquels je travaille comprennent que la vie est beaucoup plus insupportable que le moindre spectacle. Ce qui leur donne un détachement et un abandon admirables, source d’amour. Voilà (ce que je voulais dire) : les comédiens sont une source. Ils sont l’amour. Ils ne sont rien d’autres. N’est pas comédien qui peut, mais, enfin, c’est un genre qu’il m’arrive de rencontrer souvent. Ce sont mes véritables amis. Nous connaissons les secrets.

Un texte retrouvé



Sous l'immense tapis de l'automne, je trouve ce texte réputé. L'auteur en est oublié. L'auteur n'en est pas oublié. Je voulais dire. On se souvient de l'oubli frais. L'auteur vivait une histoire d'amour effrayante, dans une époque romantique. Une époque miniature et grave, celle qui a précédé les grands changements. Il s'agissait d'inventer une langue pour passer le cap, pour dépasser l'être, pour l'armure de la connaissance. Il s'agissait de frapper le futur. C'est ainsi que ce texte nous est parvenu bien que les forêts aient été brûlées. 

The stage ceases to be real when I look down.