Friday, May 05, 2017

N os paysages


« parce que nous avons peur des vérités qui s’installeront dans nos paysages »

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F ait céleste


Mon chéri, je t’ai laissé en plan — tant de plans laissés en plan… ma vie est décousue —
J’ai vu ton film qui est magnifique (d’ailleurs je voulais le revoir à l’instant, mais j’ai dû me faire un nouveau compte FB, l’ancien s'est bloqué (sais pas pourquoi) et je ne peux pas t’avoir pour ami avec le nouveau, tu en as trop (qu’ils disent), donc je n’ai plus accès au lien, tu peux me le renvoyer ?) Ce très beau film, il est d’une couleur sombre (celle de Nicolas, d’ailleurs) très belle et réelle — et cinématographique —, mais ce n’est pas cette couleur que j’imaginais pour le film des Beautés contemporaines, mais, au contraire, une couleur plus agressivement optimiste, publicitaire (United Colors of Benetton), quelque chose de tellement beau que ce serait transparent comme le vent… Enfin, tu vois, juste des images, pas de narration (sauf du montage). Ultra contemplatif. Plantes. « Toute forme vivante est à la fois forme du monde qu’elle, à la fois, produit et contemple » (extrait dun entretien sur Diacritik avec Emanuele Coccia qui a écrit un livre sur les plantes). Je pensais que tu étais vraiment la bonne personne, tu tombes souvent sur ce clinquant plein de jus de la vie, quelque chose de baroque, de profus, mais peut-être pas finalement. Tu me diras. Je ne sais pas, il y a quelque chose à faire avec l’optimisme (Macron a piqué ça à Obama). Une sorte d’art de la joie. Nous sommes le monde, le monde est nous-même…
Je t’embrasse, 
tu sais je vais à Ouessant (c’est une île) du 8 au 20 (exil politique), j’ai loué une baraque, tu es le bienvenu (avec ton ami si tu veux), l’île est magnifique, 
Yves-No 



« Or la vie est un ‘fait céleste’, c’est surtout parce que la terre n’est pas un espace opposé au ciel, ce n’est qu’une des infinis astres qui peuplent le ciel : la plante, dans son corps et dans sa physiologie montre qu’il y a une continuité parfaite entre terre et ciel, entre notre planète et le soleil, et que c’est seulement à cause de cette continuité qu'il peut y avoir de la vie, seulement parce que la terre c’est du ciel, et tout sur terre ce n’est que forme et expression du ciel. C’est Copernic qui nous a appris cela, il y a presque 5 siècles, et pourtant nous avons encore du mal à le reconnaître. Si nous avons refoulé la vie des plantes, c’est aussi parce que nous nous obstinons à refouler le ciel : nous sommes des ptoléméens dogmatiques, nous n’avons jamais été coperniciens. Le livre affirme ce qu’on pourrait appeler un panouranisme : tout ce qui est n’est que ciel, et ciel n’est que la matière de tout. »

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« Nous sommes tous responsables de tout devant tout le monde et moi plus que les autres. »

A propos des Ruches


« L’inclassable Yves-Noël Genod, grand poète rêveur, échalas présent-absent, jamais très loin de ses objets connectés, erre avec grâce. Il joue les entremetteurs, mêle le vrai et le faux, et s’inquiète des Présidentielles. Son alvéole où il propose de « se mettre à nu au sens propre et figuré », brode sur les puissants mots d’Hélène Bessette : « Rien n’est beau. Rien n’est gai. Rien n’est propre. Rien n’est riche. Rien n’est clair. Rien n’est agréable. Rien ne sent bon. Rien n’est joli. » Une méthode dépouillée qui bouscule. Les stagiaires, laissés face à une vacuité lourde de promesses, se jettent dans le vide : il s’agit de saisir le « kaïros », ce temps béni de l’instant présent, de l’occasion, l’amour du destin : « amor fati », comme Nietzsche le nomme délicieusement.
Yves-Noël Genod cite avec gourmandise Marcel Proust qui « écrit chien », c’est-à-dire qui privilégie l’instinct au mental. Sur le plateau, naissent ainsi des moments vertigineux de vérité, de grâce, avec des tranches de réel. Résultat : un ballet décousu, impudique et inégal mais avec des pépites. Travailler ainsi, nous dit-il, c’est comprendre que « s’organiser véritablement, n’a jamais été autre chose que s’aimer ».
Un beau résultat, resserré et efficace comme du théâtre d’agit-prop comme celui du fameux groupe Octobre dont faisaient partie Roger Blin, Jacques et Pierre Prévert, Jean-Louis Barrault… A Montbéliard dans les années 70, il existait justement un des ses avatars : le Théâtre des Habitants, qui œuvrait devant les usines Sochaux. L’après-midi, dans une veine assez proche, une autre alvéole propose de transmettre les règles du théâtre de rue, pratique militante et farcesque, à mains nues. »

V ieux couple


« Mais tu vas où ?
— Rien. Dans ma veste. »

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E mmanuel comme un soleil


Chers amis, je me suis, ces derniers temps, fâché (certes) avec beaucoup d’entre vous, tant de compagnons. Tellement de haine, de propagande, d’illusion. Viendra sans doute le temps des réconciliations… Mais je vous le dis le plus naïvement possible  : Rien de ce que j’ai fait depuis 2003 et mon premier spectacle à Nantes, En attendant Genod, tout ce théâtre que je ressens politique (par exemple, le dernier en date : La Beauté contemporaine) n’existerait sous un régime autoritaire. 
Dimanche, ne pas s’abstenir, ne pas voter blanc — votez Macron.
Amicalement, 
Yves-Noël Genod



« On ne peut avoir de talent si l’on n’est pas bon. » (Marcel Proust.)

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Photo de Patrick Laffont