Monday, April 13, 2015

J’entends les chants géorgiens que Thomas fait répéter sur la pelouse devant ma chambre. Puis il y a la pause, les rires… Beaucoup de nouveaux aujourd’hui, c’est la deuxième semaine. Avec les anciens, il a dû se passer quelque chose car nous avons l’impression de nous connaître depuis dix ans… Il y a une île, ici, dans ce château, il fait si beau, et le monde « all right » est si rapide... Les arbres déploient à vue d’œil ; le soleil brûle la vie par les deux bouts. Les lézards, l’écureuil, le concert des oiseaux, l'harmonie des détails… Toutes les fenêtres ouvertes, tous les chants. Pas de réseau téléphonique. Internet dans certains coins…

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A ll right


« All right. The problem is that there is no new problem. It must awaken from the sleep of being part of some other, old problem, and by that time its new problematical existence will have already begun, carrying it forward into situations with which it cannot cope, since no one recognizes it and it does not even recognize itself yet, or know what it is. It is like the beginning of a beautiful day, with all the birds singing in the trees, reading their joy and excitement into its record as it progresses, and yet the progress of any day, good or bad, brings with it all kinds of difficulties that should have been foreseen but never are, so that it finally seems as though they are what stifles it, in the majesty of a sunset or merely in gradual dullness that gets dimmer and dimmer until it finally sinks into flat, sour darkness. Why is this? Because not one-tenth or even one-hundredth of the ravishing possibilities the birds sing about at dawn could ever be realized in the course of a single day, no matter how crammed with fortunate events it might turn out to be. And this brings on inevitable reproaches, unmerited of course, for we are all like children sulking because they cannot have the moon; and very soon the unreasonableness of these demands is forgotten and overwhelmed in a wave of melancholy of which it is the sole cause. Finally we know only that we are unhappy but we cannot tell why. We forget that it is our own childishness that is to blame. »

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L e Fantôme de Maria Casarès



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R éponse à une question


Le danseur,
Où est-il ?
Sur la Piazza Maggiore, à Bologne
Où êtes-vous ?
Aussi sur la Piazza Maggiore, mais en terrasse, devant un café ristretto — rare car je n'ai pas droit au café, nappes blanches, splendeur
Quand danse-t-il ?
Quand la musique (une chanson en anglais à la guitare) s'est déclenchée quelque part ailleurs sur la place, alors il s'est mis à danser sur la musique, au loin, qui résonnait sur la place, parmi tous les bruits de la ville
Quand dansez-vous ?
Simultanément, en le regardant : le même espace
Comment danse-t-il ?
Avec les mains. A un moment, il s'aperçoit que nous le regardons (moi et la personne qui m'accompagne) : il continue en nous adressant sa danse. Il est absolument relié aux deux infinis (le haut et le bas), aux cosmos, pourrait-on dire... C'est un clochard. Le plus beau solo. Ensuite il traverse la place dans sa diagonale et disparaît comme toujours, lonesome cowboy
Comment dansez-vous ?
Je ne danse pas, en un sens, mais je voyage avec lui puisqu'il m'accueille dans la vérité
Et j'ajouterai, mais ça n'a aucun rapport — à part qu'il s'agit d'une question qui me laisse démuni, ce matin, alors que, pendant le temps du plus beau solo du monde, à Bologne, cette question trouve sa réponse : Que faire de la violence du monde ?

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